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Régions

​Doukkala : Après des années de vaches maigres, El Jadida retrouvera-t-elle enfin sa splendeur touristique d’antan ?


Rédigé par Mohamed LOKHNATI le Mardi 11 Février 2025

El Jadida le 11 février 2025 (L'Opinion) - Dans les Doukkalas, terre de légendes où les hommes, enracinés dans leur sol, savent valoriser la pierre et comprendre le langage des rapaces, l’identité territoriale n’a jamais eu besoin d’être imposée. Elle respire naturellement, portée par une terre fertile et hospitalière.



<<On se remémore encore de Mouâad Jamai, ce comlis de l'Etat, ancien gouverneur d’El Jadida et actuel Wali de l’Oriental, qui a lui, su cristalliser cette essence en un acronyme évocateur : AITA, relève Ahmed Chahid, chercheur et écrivain Jdidi>>
A comme Agriculture, pilier ancestral des Doukkalis, amoureux de la terre et des vastes horizons.  

I comme Industrie, dont les chiffres d’investissement parlent d’eux-mêmes, alimentant les caisses de l’État et de la région.  

T comme Tourisme, joyau longtemps préservé, de la côte de Mharza Sahel à la lagune de Sidi Moussa, en passant par Azemmour, El Jadida et Sidi Bouzid, sans oublier l’arrière-pays prometteur du tourisme rural.  

A comme Art et Artisanat, incarnés par des figures comme Chaïbia et des villes vibrantes comme Azemmour, où la créativité fleurit à chaque coin de rue.  

Cette symbiose, longtemps équilibrée, semble aujourd’hui vaciller. Le tourisme, autrefois fierté de la région, bat de l’aile, laissant place à des interrogations inquiètes : a-t-il été relégué au rang des priorités secondaires ? L’industrialisation effrénée sonnera-t-elle le glas de ce secteur vital ? Ces questions, restées sans réponse, hantent les investisseurs et les amoureux de la région.  

En février 2020, rebondit Ahmed Chahid, nous avions tiré la sonnette d’alarme, déplorant l’absence d’une vision claire pour relancer ce pilier identitaire. Cinq ans plus tard, en ce février 2025, une lueur d’espoir se dessine avec la nomination de Mohamed Atfaoui à la tête de la province. Homme de terrain, natif du bled, il incarne une promesse de renouveau. Son expérience à Azilal, où il a redynamisé le tourisme et valorisé le patrimoine, laisse entrevoir un avenir plus radieux pour El Jadida.  

Par ailleurs, si la nomination de Mohamed Atfaoui suscite un espoir légitime pour le développement touristique d’El Jadida et des Doukkalas, il est essentiel que cette dynamique ne se limite pas à de simples intentions. 

Le potentiel de la région est indéniable, mais il reste largement sous-exploité en raison d’un manque de vision stratégique et d’investissements ciblés. Pour transformer réellement le paysage touristique local, il faudra aller au-delà des approches classiques et adopter une politique ambitieuse intégrant l’amélioration des infrastructures, la mise en valeur durable du patrimoine et une promotion efficace auprès des marchés nationaux et internationaux.

 De plus, une concertation étroite avec les acteurs locaux – hôteliers, restaurateurs, artisans et associations culturelles – sera cruciale pour assurer une relance harmonieuse et inclusive. L’engagement et la constance dans l’action seront les véritables marqueurs du succès de cette nouvelle ère annoncée.
 
Mohamed LOKHNATI







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