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​Refermeture des écoles : Entre qualité de l’enseignement et crainte d’une troisième vague de la pandémie


Rédigé par Nabil LAAROUSI Mardi 30 Mars 2021

Avec l’appartion des variants Covid, le manque de données concernant la propagation du virus et le risque de subir une troisième vague de la pandémie, la refermeture des écoles devient une éventualité envisageable.



​Refermeture des écoles : Entre qualité de l’enseignement et crainte d’une troisième vague de la pandémie
Depuis quelques jours, la polémique autour de la femeture des établissements scolaires fait la Une de plusieurs médias en France. Car, malgré la hausse exponentielle des cas de contaminations au Covid-19 dans les écoles, le ministre de la Santé français a déclaré que la fermeture de ces dernières serait « une décision de dernier recours ». 

Contrairement à l’Executif français, les gouvernements de plusieurs pays européens, notamment l’Ecosse, l’Allemagne et un peu plus tardivement la Grande-Bretagne ont décidé d’appliquer cette mesure lors des dernières semaines, surtout avec le déchainement des nouveaux variants du virus qui, rappelons-le, n’épargnent pas les jeunes et les enfants.

Au Maroc, et plus précisement à Rabat, le Lycée Descartes, relevant de la Mission française, a décidé le même jour de fermer ses portes et passer au 100% distanciel, sur recommandation des autorités locales, suite à l’apparition d’un nouveau cluster parmi les élèves. Il s’agit de 10 cas positifs qui ont été enregistrés dans les rangs des élèves en 24h, indiquait la direction de l’école dans un communiqué.

L’apparition malheureuse et désagréable de ce cluster pousse à se demander s’il n’est pas judicieux et vigilant d’importer le débat qui fait fureur en France sous nos cieux, malgré l’effet négatif que cette mesure aurait sur la qualité de l’enseignement.

Doit-on refermer les écoles ?

Interrogé par nos soins sur cette question, Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, a affirmé qu’ « il est certain qu’il faut faire vite et fort, si nous courrons le risque d’une troisième vague de l’épidémie avec les nouvelles variantes ». « Les pays qui tardent à prendre les décisions face à cette vague se retrouvent dans des situations désastreuses ! », fait-il remarquer.

« Cependant il faut prendre les décisions adéquates au moment adéquat », souligne le chercheur en systèmes de santé. « La fermeture des écoles fait partie de cette batterie de décisions qu’on ne doit appliquer qu’en extreme nécessité, tout comme la fermeture des cafés, des hotels ou la reprise du confinement », poursuit-il, « afin d’éviter d’handicaper le système éducatif, la qualité de l’enseignement, l’économie ou la vie sociale ».

Par ailleurs,Tayeb Hamdi explique que pour prendre une telle décision, il faut avoir des données concernant la propagation du virus et celle des nouveaux variants. « Ce sont des chiffres dont nous ne disposons pas ! », déplore-t-il.

Une situation édipémiologique stable en apparence, mais …

Il est vrai que le nombre des cas de contaminations déclaré quotidiennement par le ministère de la Santé affiche une tendance stable et donne l’impression que la situation épidémiologique est sous contrôle. Toutefois, il faut noter que ce bilan résulte d’une grande baisse du nombre des tests quotidiens effectués. A cet égard, Tayeb Hamdi affirme qu’avec « le peu de tests effectués, on ne voit pas vraiment où en est l’épidémie ». 

« Sur le terrain on sent que jusqu’à présent la situation n’est pas catastrophique », poursuit-il, « mais il faut être vigilant car avec les nouveaux variants entre la reprise de l’épidémie et l’effondrement du système, nous n’aurons pas autant de temps que lors de la première vague ».

Aussi, l’inquiétude dont témoignent plusieurs experts et preneurs de décisions mène à croire que la situation est bien plus grave qu’elle ne semble. D’ailleurs, le Chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani a clairement averti dans un tweet qu’ « il faut désormais être plus vigilant, afin d’éviter une troisième vague ».

Afin de remédier à l’absence de données concrètes et avoir une perception réelle de la situation, Tayeb Hamdi préconise de mener une étude épidémiologique dans les grandes villes, en effectuant des prévélements d’échantillons aléatoires. Cette étude permettrait selon lui d’ « établir une carte claire de la circulation du virus et une carte claire de la circulation des variants, et ainsi déterminer les risques, particulièrement dans les écoles ».

« Si après avoir établi ces données, nous retrouvions que 5% ou 10% des cas sont des variants, il faudra rapidement passer à l’action et prendre des mesures sanitaires et sécuritaires drastiques, dont la femeture des écoles, afin d’éviter de reproduire le scénario européen chez nous », souligne docteur Hamdi. 

« Si, par contre, il s’avère que le risque dans les écoles est minime, il faudra d’abord commencer par faire respecter fermement les mesures déjà mises en place », poursuit-il. « Il faut également penser à interdire les fêtes, réunions ou rassemblements familiaux non obligatoires. Je trouve qu’il est illogique d’appliquer des mesures comme la fermeture des écoles, alors que de tels rassemblements sont permis », conclut-il.
Nabil LAAROUSI 








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