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​Violations des mesures préventives: Le ras-le-bol des Marocains en chiffres


Rédigé par Hajar LEBABI Mercredi 28 Avril 2021

Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, est intervenu, lundi, devant les députés pour revenir sur les restrictions sanitaires et dresser le bilan des interventions des forces de l’ordre.



​Violations des mesures préventives: Le ras-le-bol des Marocains en chiffres
Une fois de plus, le gouvernement a été interpellé par les élus de la nation, à la Chambre des Représentants, sur la question des répercussions du couvre-feu nocturne durant le mois de Ramadan et sur les mesures et les dispositifs devant accompagner l’interdiction des déplacements nocturnes tout au long du mois sacré. Sans surprise, et à l’instar des ministres qui l’ont précédé, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb, s’est contenté de répondre que les autorités publiques « veillent à la préservation de la santé des citoyens » autant qu'elles se soucient de la « protection du système social et économique » contre l'impact de la présente conjoncture. 

Ces restrictions qui, selon le ministre, sont une condition sine qua non pour endiguer la propagation du virus sur le territoire national, ont conduit vers l’interpellation de plus d’un million et 530.000 personnes, du 25 juillet 2020 au 22 courant, soit une moyenne de plus de 5.700 interpellations/jour. Il a également souligné qu'environ 280.000 individus ont été déférés devant la justice, soit 18% de l'ensemble des personnes interpellées. 

Ces chiffres reflètent l'engagement total des autorités chargées d’appliquer la loi, certes, mais montrent également le niveau du ras-le-bol des Marocains qui, bien qu’ils soient conscients du danger auquel ils sont exposés, n’arrivent plus à respecter les mesures anti-Covid, surtout que pour certains les déplacements nocturnes sont essentiels pour assurer leurs besoins quotidiens. 

Boutayeb persiste et signe ! 

Noureddine Boutayeb n’a pas manqué de rejeter les accusations d’improvisation, répondant que les mesures de restrictions ne sont pas aléatoires ni singées d’autres pays. « Elles ont été prises en fonction de la réalité, et des contraintes de la situation épidémiologique », a-t-il argué, soulignant que les autorités font tout le nécessaire pour faire respecter le protocole sanitaire. « Les restrictions imposées, y compris le couvre-feu ramadanesque, ont permis d’éviter « la débâcle de l’Aïd El Kbir » », a noté le ministre. 

La rhétorique de Boutayeb n’a pas empêché les députés de l’opposition de fustiger la stratégie gouvernementale dans la gestion de cette crise, surtout durant ce mois de Ramadan, soulignant la nécessité de venir en aide aux activités touchées par le couvre-feu, surtout pour les cafés et les restaurants. A cet effet, le député istiqlalien Lahoucine Azougagh a insisté sur la responsabilité de l’Exécutif qui, selon lui, « doit accompagner les catégories socio-professionnelles impactées par ses propres décisions ». « La souffrance des employés des cafés, des restaurants, des petits commerces et des hammams est à son comble », s’est-il indigné, ajoutant que ces derniers n’ont reçu aucune indemnité, malgré les promesses du gouvernement. Le député est allé encore plus loin en faisant état d’une forfaiture du gouvernement qui « n’a pas compensé les personnes concernées et notamment celles qui travaillent dans l’informel, à court de revenu depuis le début du Ramadan ».

En l’absence de ces mesures, il ne faut pas s’étonner de voir les personnes sortir dans les rues, violant l’état d’urgence sanitaire, car, au final, répondre aux besoins vitaux prime sur tout.
 
Sans donner aucun détail sur les très attendues mesures du Comité de veille économique (CVE), annoncées en début Ramadan par le Chef du gouvernement, le ministre délégué a réitéré que l'évolution de la situation épidémiologique impose dans la plupart des cas la prise, d'une manière urgente, d'une batterie de mesures préventives, afin de protéger la vie des citoyens, précisant que face à ce choix délicat, «nous nous trouvons dans une situation difficile» où prime la santé sur l'économie, ce qui engendre des difficultés économiques dont le redressement nécessite du temps.
 
 








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