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Actu Maroc

18ème réunion du CCSRS : Le stress test de BAM confirme la solidité des banques


Rédigé par A. CHANNAJE Jeudi 28 Décembre 2023

Le Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS) a tenu, ce mardi 26 décembre, sa 18ème réunion au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat.



Présidé par le Wali de BAM, ce Comité regroupe des représentants de Bank Al-Maghrib, de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS) et de la Direction du Trésor et des Finances Extérieures (DTFE).

Lors de cette réunion, le Comité, après avoir fait le point sur l’état d’avancement de la feuille de route de stabilité financière couvrant la période 2022-2024, a analysé la cartographie des risques systémiques et passé en revue la synthèse des travaux de son sous-comité mensuel. 
 
Croissance et inflation

A l’issue de l’analyse de la situation du système financier au regard des tendances économiques et financières, observées et attendues, le Comité a tiré un certain nombre de conclusions. D’abord, l’économie nationale devrait, dans un contexte international marqué par de fortes tensions géopolitiques et par la poursuite du ralentissement de l’économie mondiale, enregistrer une amélioration en 2023 à 2,7% après 1,3% en 2022, avant de se consolider à 3,2% en 2024 et à 3,4% en 2025.

Quant à l’inflation, elle continue son ralentissement depuis le pic de février dernier et ressortirait au terme de l’année 2023 à 6,1% en moyenne contre 6,6% en 2022 avant de reculer sensiblement pour s’établir à 2,4% en 2024 et 2025. 
 
Position extérieure

Concernant la position extérieure, le déficit du compte courant devrait s’atténuer à 1,6% du PIB en 2023 et se creuserait au cours des deux prochaines années pour se situer à 2,5% en 2024 puis à 3,8% en 2025, tandis que les avoirs officiels de réserve permettraient la couverture au cours des deux prochaines années de près de 5 mois et 6 jours d’importations de biens et services. 
 
Finance publique

S’agissant des finances publiques, le déficit budgétaire poursuivrait son atténuation à 4,8% du PIB en 2023, à 4,5% en 2024 et à 3,9% en 2025. Dans ces conditions, l’endettement du Trésor devrait s’alléger à 69,8% du PIB en 2023, puis à 69,6% en 2024 et à 68,9% en 2025. 
 
Secteur bancaire

Autre conclusion tirée de cette réunion de CCSRS : Le rythme de progression du crédit bancaire au secteur non financier a décéléré au cours des trois premiers trimestres de 2023, reflétant le ralentissement des facilités de trésorerie accordées aux entreprises privées, et devrait terminer cette année à 2,6% avant de s’accélérer à 4,6% en 2024 et à 4,7% en 2025 à la faveur notamment de l’évolution projetée de l’activité économique. Parallèlement, le taux des créances en souffrance se situe à fin octobre 2023 à 8,9% contre 8,4% à fin 2022, pour un taux de provisionnement de 67,5%. Néanmoins, d’après le CCSRS l’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2023 confirme de nouveau la résilience du secteur bancaire face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques. 

S’agissant des infrastructures des marchés financiers, les résultats du suivi et des évaluations effectuées continuent de confirmer la forte résilience de ces infrastructures aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière. 

Pour sa part, le secteur des assurances a continué à démontrer sa résilience et à se développer, en dépit d’une conjoncture macroéconomique difficile. En témoigne, entre autres, la hausse à fin octobre des primes émises de 1,4%, pour atteindre 47,4 milliards de dirhams, grâce à la dynamique de la branche non-vie qui a réalisé une croissance de 7,1% au moment où l’activité vie a baissé de 5,2% en lien notamment avec la hausse de l’inflation. 
 
Marché boursier

Sur le marché boursier, l’indice MASI a poursuivi une tendance haussière, enregistrant un gain de 11,89% au 12 décembre et ce, avec un niveau de volatilité modéré de 9,71% en moyenne. 

Sur le marché obligataire, les taux des BDT (Bons du Trésor) ont connu à la fin du 1er semestre 2023 un recul notable, suivi d’une stabilisation tout au long du 2ème semestre avec un tassement du niveau de volatilité et ce, après la tendance haussière enregistrée depuis le 2ème semestre 2022, en lien notamment avec le resserrement de la politique monétaire. L’encours de la dette privée à fin octobre 2023 s’élève à 250 milliards de dirhams, en légère baisse de 1,71% en glissement annuel.

Le Comité a, par ailleurs, fait le point sur les actions en cours visant à renforcer encore davantage la conformité et l’efficacité du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme et a appelé à poursuivre les efforts en perspective des prochaines évaluations mutuelles du GAFIMOAN (Groupe d’Action Financière pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord).

Secteur automobile : 2023, un bon cru sur tous les plans

Le secteur automobile a le vent en poupe au Maroc. Et pour cause, l’année qui s’achève a été qualifiée d’exceptionnelle par les professionnels. En effet, selon les derniers indicateurs mensuels des échanges extérieurs publiés par l’Office des Changes, les ventes du secteur automobile affichent une hausse de 30,5%, s’établissant à 116,38 milliards de dirhams (MMDH) à fin octobre 2023.

Cette évolution est due à l’accroissement des ventes du segment de la construction (+10,873 MMDH), celui du câblage (+9,641 MMDH) et celui de l’intérieur véhicules et sièges (+1,915 MMDH). De leur côté, les prévisions de Bank Al-Maghrib (BAM) soulignent que les exportations se raffermiraient de 5,8% en 2024, reflétant essentiellement la poursuite de la bonne performance du secteur automobile dont les ventes s’élèveraient à 155 MMDH, outre la reprise prévue des exportations de phosphate et dérivés qui atteindraient 84,6 MMDH.

A ces chiffres s’ajoute la déclinaison du modèle de la voiture du premier constructeur marocain et du prototype d’un véhicule à hydrogène développé par un Marocain, deux projets novateurs qui permettront de renforcer la promotion du Label « Made In Morocco » et de conforter la place du Royaume comme une plateforme compétitive de la production automobile.

Cette présentation de la voiture de « Neo Motors », une société détenue par des capitaux marocains et du prototype d’un véhicule à hydrogène de la société NamX, nommé HUV (Hydrogen Utility Vehicle), souligne la volonté d’encourager et de promouvoir les initiatives entrepreneuriales nationales pionnières et les capacités créatives, particulièrement de la jeunesse marocaine, que ces projets incarnent.

Les deux initiatives industrielles s’inscrivent en droite ligne des Hautes Orientations Royales visant à orienter le secteur privé vers l’investissement productif, notamment dans les filières de pointe et d’avenir et à stimuler l’émergence d’une nouvelle génération d’entreprises dans le Royaume. 

La cérémonie de livraison des premiers véhicules « Neo Motors » a eu lieu au début du mois en cours, marquant une étape historique pour l’industrie automobile nationale et le lancement officiel de la commercialisation de ces véhicules auprès du grand public.



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