L’ex Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, continue de commenter l’actualité politique en tant que chef d’un parti de l’opposition. Depuis sa réélection à la tête du PJD, qui a subi une débâcle aux élections législatives, le Secrétaire général multiplie les sorties médiatiques en saisissant l'occasion parfois pour critiquer sévèrement l’actuel Exécutif. Cette fois-ci, le prédécesseur de Saad Dine El Othmani semble insatisfait de la valorisation des salaires des fonctionnaires prévue par l’accord signé avec les Syndicats. Lors d’un meeting organisé le 8 mai, à Tafilalt, Benkirane a vivement critiqué le choix du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch d’accorder une hausse de salaire aux fonctionnaires.
“Si j’étais encore à la tête du gouvernement, je ne céderais le moindre centime aux fonctionnaires dans les conditions actuelles que traverse notre pays” a-t-il lâché, ajoutant en s’adressant à ses partisans :“ je sais qu’il y a parmi vous plusieurs personnes dans la fonction publique, et que vous souhaitez l’augmentation des salaires, mais je ne l’aurais pas fait”.
En effet, à entendre ses propos, on comprend que l’Ex Chef du gouvernement s’attache à l’orthodoxie budgétaire, puisqu’il estime que la conjoncture actuelle ne permet pas, selon lui, la hausse des salaires.
Le gouvernement, rappelons-le, a conclu un accord avec les syndicats et le patronat dans le cadre du dialogue social qui devra être institutionnalisé dans les années à venir. En vertu de cet accord, il a été convenu d’augmenter le salaire minimum dans le secteur public à 3500 dirhams et de relever le SMIG de 10% dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des services sur deux ans. En plus, le gouvernement a décidé, en accord avec les Syndicats, de supprimer l’échelle 7 en faveur des fonctionnaires appartenant aux catégories d’adjoints administratifs et assistants techniques.
L’accord contient d’autres termes tels que la réduction de la durée de cotisation pour bénéficier de la pension de vieillesse de 3240 jours d’affiliation à 1320 jours.