Déclaré vainqueur de la présidentielle avec 94,65% des suffrages, Abdelmadjid Tebboune, le président sortant a vu son taux de suffrage baisser de 10%. Il a été, finalement, réélu avec 84,3 %. Selon le président de la cour constitutionnelle Cependant, cette baisse a été accompagnée par une hausse du nombre de voix obtenues. Celles-ci passent de 5.329.253, comme annoncées par le président de l’Autorité indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, à 7.976.291 voix des suffrages. Autrement dit, 2.647.038 voix ont été volées à Abdelmadjid Tebboune par l’instance de Mohamed Charfi. Franchement, c’est scandaleux !
Voler au président-candidat plus de 2,5 millions de voix, presque la moitié de de ce qu’il aurait obtenu des urnes, c’est tout simplement scandaleux.
Voler au président-candidat plus de 2,5 millions de voix, presque la moitié de de ce qu’il aurait obtenu des urnes, c’est tout simplement scandaleux.
Heureuse consolation pour les vaincus
Tebboune n’est pas le seul à avoir été victime de vol de voix. Ses concurrents, aussi, l’ont été. Abdelaali Hassani Cherif, président du MSP, a obtenu 940.642 voix, soit 9,5 % des suffrages exprimés. Alors que les résultats de l’ANIE ne lui avaient accordé qu’à peine 178.797 et un taux de 3,17 %. Donc, le vol était flagrant. Pour lui, la hausse a touché et le taux des suffrages et le nombre de voix.
Il en est de même pour le troisième candidat en lice, le président du FFS, Youcef Aouchiche. Crédité d’un score de 122.146 voix des suffrages, représentant 2,16%, la cour constitutionnelle l’a réhabilité en acceptant le recours qu’il avait introduit avec l’autre malheureux vaincu du scrutin, Abdelaali Hassani Cherif. Son nombre de voix obtenues est passé à 580.495 enregistrant une augmentation de plus que le triple. Ce qui représente 6,14%.
Ces deux malheureux vaincus ont été, eux aussi, volés par l’ANIE, respectivement de 761.845, pour Hassani et 458.349 voix, plus que le double annoncé le 8 septembre par l’ANIE.
Toutefois, les deux malheureux candidats, qui savaient bien avant le clap du départ, qu’ils étaient perdants, se réjouissent des résultats de la cour constitutionnel. Ces résultats leurs apportent une bien heureuse consolation. Leurs taux de participation 9,5 et 6,14 leurs permettent le remboursement de leurs frais de campagne électorale. Ils n’auraient pas joué en perdant sur toute la ligne. Au moins, sur le plan financier, on pourrait dire qu’ils ont joué sans perdre un sou.
Avec ces nouveaux chiffres, le nombre total des votants est passé de 5.630.196 à 11.226.065 dont 1.764.637 de bulletins nuls.
Au total, ce sont 3.106.148 de voix volées aux trois candidats. C’est énorme comme chiffre. Où étaient passées ces voix du 8 septembre, date de l’annonce des résultats par l’ANIE, au 14 du même mois, date de la déclaration des résultats officiels par la cour constitutionnelle ? A l’heure de l’informatique et de la numérisation dont a longuement parlé le président Tebboune tout au long de son premier mandat, il est inadmissible d’enregistrer des erreurs si importantes dans l’annonce des résultats de scrutin le plus important dans la vie d’une nation.
Le taux de participation ou le complexe de l’impopularité
Pour les analystes qui connaissent bien le fonctionnement des rouages du régime algérien, il n’y a pas eu de vol de voix aux candidats. Il y a eu, plutôt, vol de voix aux électeurs. Ces 3.106.148 de voix auxquelles s’ajoutent les 1.764.637 de voix non validées, qui ont, subitement, apparu une semaine après le scrutin, ont été ajoutées pour atteindre le taux de 46,10 proche du 48,03. « C’est un hold-up historique à marquer d’une pierre noire dans l’histoire du régime algérien » commente un connaisseur des arcanes du pouvoir algérien.
Il n’en demeure pas moins que ce chiffre de 46,10 est difficile à admettre dans la mesure où le taux de participation à 17 heures était de 26,46%, le 7 septembre. En trois heures de temps, il est impossible, selon de nombreux observateurs et des témoins interrogés, de voir près de 4 millions d’électeurs se précipiter dans les bureaux de vote entre 17 et 20 heures.
Tout compte fait, le régime algérien ne trouve pas de raison à avoir honte de reconnaître le détournement de plus de 4 millions de voix pour peu que le taux de participation soit supérieur à celui de 39,8% du scrutin 2019. Ce taux de participation est le nœud gordien de toute joute électorale organisée par un régime rejeté par le peuple. Le boycott de la présidentielle du 7 septembre est une preuve de plus de l’impopularité du pouvoir en place.