Tout avait commencé, pour rappel, par l’atterrissage sur le bureau de Farid Bencheikh, du smartphone du nommé Saïd Bensdira, connu sous le sobriquet de « rat de Londres », l’un des relais médiatiques et agents influenceur de la Direction Générale de la Documentation et de la sécurité Extérieure. Un personnage controversé, actuellement sous contrôle judiciaire en France. Une véritable mine d’Or sur les agissements secrets de d’une frange de l’armée et de la sécurité extérieure dont ce fameux complot des militaires contre le président de la république. Un complot que ne cessait de dénoncer haut et fort, le colonel Boualem Bennacer devant le tribunal militaire de Blida. Ce colonel qui refusait de marcher dans la combine de ses supérieurs, alors qu’il était consul à Alicante en Espagne.
En homme de confiance du président, le patron de la police nationale remet tous les dossiers contenus dans ce téléphone à Abdelmadjid Tebboune et son directeur de cabinet, Boualem Boualem. Commence, alors, la pêche à la sardine.
C’était en juillet 2023. De la longue liste du réseau impliqué dans le complot ourdi contre le président, on se contente de faire un vaste coup de filet des seconds couteaux. Tebboune n’osait pas affronter frontalement le général Chengriha, véritable chef de la conspiration, ni le pilote de l’opération, le patron de la sécurité extérieure, le général Djebbar Mehenna. La pêche à la sardine s’est avérée guère fructueuse.
Six mois, plus tard et après une accalmie précaire, c’est une véritable tempête qui se déclenche contre le patron de la police et son entourage. La contre-offensive est déclenchée. On prend, pour alibi, l’affaire d’un jeune clandestin qui s’était introduit à l’aéroport international d’Oran, dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie qui a rallié l’aéroport d’Orly en France le 28 décembre dernier. Comme si le phénomène de l’émigration clandestine était nouveau en Algérie.
On confie l’enquête à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure pour situer les responsabilités de cette affaire montée en épingle.
Dix officiers et agents de la police et un mécanicien de la compagnie nationale, Air Algérie, ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal Othmania dans l’Oranie. Dans la foulée de ces arrestations le patron de la police nationale, Farid Bencheikh, est démis de ses fonctions. Il ne s’attendait guère à cette précipitation des événements. Le 8 janvier, au matin, en quittant son domicile familial, il se trouve entouré d’une escouade d’éléments de la DGSI. Il est conduit par son chauffeur, qui a été entretemps désarmé, jusqu’au siège de la Direction Générale de la Sûreté Nationale à Bab-El-Oued. Il trouvera à son accueil, les généraux Mehenna Djebbar, Djamel Mejdoub Kehal et Yahia Ali Ouelhadj, respectivement patrons de la sécurité extérieure, de la sécurité intérieure et de la gendarmerie nationale. Des intrus dans une cérémonie de passation de consignes d’une structure qui n’a aucun lien avec l’armée.
A son grand étonnement, Farid Bencheikh, trouve Brahim Merad, le ministre de l’intérieur, à son attente en compagnie de celui qui sera son successeur dans quelques minutes, Ali Badaoui. Tout était ficelé à son insu. Son ministre ne l’a pas avisé de son limogeage décidé, certainement en dernière minute. Le ministre de l’intérieur n’avait fait qu’exécuter « des ordres venus d’en haut » comme on a l’habitude de le dire en Algérie pour désigner le pouvoir occulte des généraux tapis dans l’ombre.
Un peu moins de quatre mois plus tard, il est arrêté par des militaires pour être entendu sur un prétendu « complot contre l’armée et les services de la sécurité extérieure ». Une accusation reprise par l’un des relais médiatiques de ces mêmes services, installé en France sous le statut de réfugié politique.
La détention de l’ex-DGSN ne dépassera pas une dizaine de jours et au grand dam de ses adversaires, il est remis en liberté sans la moindre poursuite. Cela ne fera qu’attiser le feu d’une guerre de clans menées de manière lâche des deux côtés.
En homme de confiance du président, le patron de la police nationale remet tous les dossiers contenus dans ce téléphone à Abdelmadjid Tebboune et son directeur de cabinet, Boualem Boualem. Commence, alors, la pêche à la sardine.
C’était en juillet 2023. De la longue liste du réseau impliqué dans le complot ourdi contre le président, on se contente de faire un vaste coup de filet des seconds couteaux. Tebboune n’osait pas affronter frontalement le général Chengriha, véritable chef de la conspiration, ni le pilote de l’opération, le patron de la sécurité extérieure, le général Djebbar Mehenna. La pêche à la sardine s’est avérée guère fructueuse.
Six mois, plus tard et après une accalmie précaire, c’est une véritable tempête qui se déclenche contre le patron de la police et son entourage. La contre-offensive est déclenchée. On prend, pour alibi, l’affaire d’un jeune clandestin qui s’était introduit à l’aéroport international d’Oran, dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie qui a rallié l’aéroport d’Orly en France le 28 décembre dernier. Comme si le phénomène de l’émigration clandestine était nouveau en Algérie.
On confie l’enquête à la Direction Générale de la Sécurité Intérieure pour situer les responsabilités de cette affaire montée en épingle.
Dix officiers et agents de la police et un mécanicien de la compagnie nationale, Air Algérie, ont été placés sous mandat de dépôt par le tribunal Othmania dans l’Oranie. Dans la foulée de ces arrestations le patron de la police nationale, Farid Bencheikh, est démis de ses fonctions. Il ne s’attendait guère à cette précipitation des événements. Le 8 janvier, au matin, en quittant son domicile familial, il se trouve entouré d’une escouade d’éléments de la DGSI. Il est conduit par son chauffeur, qui a été entretemps désarmé, jusqu’au siège de la Direction Générale de la Sûreté Nationale à Bab-El-Oued. Il trouvera à son accueil, les généraux Mehenna Djebbar, Djamel Mejdoub Kehal et Yahia Ali Ouelhadj, respectivement patrons de la sécurité extérieure, de la sécurité intérieure et de la gendarmerie nationale. Des intrus dans une cérémonie de passation de consignes d’une structure qui n’a aucun lien avec l’armée.
A son grand étonnement, Farid Bencheikh, trouve Brahim Merad, le ministre de l’intérieur, à son attente en compagnie de celui qui sera son successeur dans quelques minutes, Ali Badaoui. Tout était ficelé à son insu. Son ministre ne l’a pas avisé de son limogeage décidé, certainement en dernière minute. Le ministre de l’intérieur n’avait fait qu’exécuter « des ordres venus d’en haut » comme on a l’habitude de le dire en Algérie pour désigner le pouvoir occulte des généraux tapis dans l’ombre.
Un peu moins de quatre mois plus tard, il est arrêté par des militaires pour être entendu sur un prétendu « complot contre l’armée et les services de la sécurité extérieure ». Une accusation reprise par l’un des relais médiatiques de ces mêmes services, installé en France sous le statut de réfugié politique.
La détention de l’ex-DGSN ne dépassera pas une dizaine de jours et au grand dam de ses adversaires, il est remis en liberté sans la moindre poursuite. Cela ne fera qu’attiser le feu d’une guerre de clans menées de manière lâche des deux côtés.
Prochain retour en force de Farid Bencheikh
L’ex-patron, selon des sources généralement bien informées, ne tarderait pas à effectuer son retour aux affaires. Ses adversaires sont neutralisés pas la saisie des smartphones du « rat de Londres ». Toute tentative d’une action violente de leur part contre le président Tebboune exposera l’Algérie à un véritable embargo européen synonyme de paralysie totale du pays et de soulèvements populaires contre la junte militaire. Ayant découvert le pot aux roses, les Français ne sauraient s’accommoder d’un partenariat avec ce qu’il convient de qualifier de voyous putschistes. Pour l’intérêt de l’Algérie et de toute la région du bassin méditerranéen, il est impératif de mettre un terme aux dérives d’un groupe de généraux qui ne connaissent rien à la politique et qui imposent leur diktat non seulement au peuple algérien mais aux peuples de toute la région.
Le retour de Farid Bencheikh ne serait nullement étonnant dans un pays où l’actuel patron de la sécurité extérieure, le général Djebbar Mehenna, avant de se voir propulsé à son poste actuel était à la prison militaire où il purgeait une peine de 8 mois de prison pour « enrichissement illicite, corruption et trafic d’influence », comme rapporté par la télévision publique le jour de son incarcération. Il ne purgera que 11 mois de sa peine et se trouve, aujourd’hui, l’un des hommes forts du régime en place. Il en est de même pour le patron de la sécurité intérieure, le général Djamel Kehal, condamné à 3 ans de prison lorsqu’il était à la tête de la sécurité présidentielle. Son intérimaire, le général Abdelkader Haddad était en fuite en Espagne de peur d’être poursuivi pour les nombreux crimes commis contre des Algériens qu’il exécutait de sang-froid, par une balle dans la tête, alors qu’ils étaient menottés (voir vidéo). L’actuel procureur du tribunal militaire de Blida, le colonel Fouad Boukhari a séjourné, lui aussi, à deux reprises à la prison militaire comme nombre de ses collègues juges militaires. C’est étonnant et du jamais vu. Mais, il faut se rendre à l’évidence. C’est ça l’Algérie nouvelle du duo Tebboune-Chengriha. Un duo qui se livre, aujourd’hui, une guerre par personnes interposées en attendant la présidentielle du 7 septembre prochain.
Tebboune n’est pas Erdogan
La conspiration orchestrée par l’armée contre Tebboune nous rappelle le complot ourdi contre Recep Tayyip Erdoğan en 2016. On se souvient bien de la réaction violente du président turc.
« Au 19 août 2016, 25 917 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur la tentative de coup d'État. Par ailleurs, 13 419 personnes ont été mises en détention préventive, et les passeports de 74 562 personnes ont été confisqués. De plus, près de 5 000 fonctionnaires de l'État turc ont été licenciés de leurs fonctions et 80 000 suspendus. Le gouvernement a fermé 4262 fondations, hôpitaux, institutions éducatives, associations, médias, syndicats et entreprises. Fin octobre, 10 131 fonctionnaires supplémentaires sont limogés. Au total à la fin octobre, environ 85 000 fonctionnaires ont été démis de leur fonction et 35 000 personnes mises en prison en rapport avec le coup d'État. En novembre 2016, une nouvelle série de limogeages est lancée avec près de 15 000 renvois, dont 7 600 renvois dans la sécurité intérieure, 2 700 renvois au ministère de l'Intérieur et environ 1 200 enseignants. De plus, environ 550 associations, plusieurs médias et 19 institutions médicales sont contraintes de fermer. Cette nouvelle série ferait monter le nombre total de renvois à près de 110 000 personnes. Ainsi, entre le 15 juillet et le 18 novembre 2016, plus de 110 000 militaires, fonctionnaires, magistrats, enseignants et policiers ont été révoqués et 36 000 personnes incarcérées attendent d'être jugées pour leur implication présumée dans la tentative de coup d’État.
Il est de notoriété publique, Tebboune n’est pas un homme de confrontation. Surtout pas avec les généraux. En restant impassible et passif, il se discrédite aux yeux de l’opinion publique, bien qu’elle soit enfoncée dans l’ignorance de ce qui se passe dans les hautes sphères. Mais, il sera, surtout, discrédité auprès des autorités françaises qui ont pris connaissance du contenu du premier smartphone et des trois autres confisqués lors de l’arrestation du « rat de Londres », ainsi que son laptop.
In atalayar