L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search


Culture

Arts plastiques : Safaa Erruas ou la ruine comme disparition blanche


Rédigé par Dounia EL HAJJAJI le Jeudi 7 Avril 2022



Pour expliquer sa démarche de travail, Safaa Erruas dit : « Mon travail s’organise autour de la complexité et de la tension permanente entre ce qui se passe autour de nous et à l’intérieur de nous-mêmes, avec un langage minimaliste fait de monochromes et de matériaux antagonistes qui ont une relation directe avec un vécu intime et à travers lequel j’aspire à communiquer une réalité émotionnelle universelle, il y a un sens de fragilité extrême et de forces latentes en même temps, un oxymore ».

Cette artiste monochrome présente la condition féminine avec son ouverture timide. Une représentation de la femme s’effectue grâce au tissu et la couture comme travail artisanal connu chez la femme, et cette couleur blanche : couleur de virginité, des chaussures de femmes, ou autres. Cependant, des séquelles et des cicatrices qui sont représentées par ces aiguilles, ces épines, ces lames, et tous ces éléments tranchants qui symbolisent un rouge invisible.

Cette couleur rouge est comme une parole non dite, comme un témoignage de virginité, ou comme des traces de violence. Sans oublier les compresses chirurgicales comme une matière qui symbolise un pansement de ces cicatrices qui se trouvent irréversibles.

Alors, ce type de matière utilisée fait illusion au sang, où il y a une communication entre les deux couleurs (le blanc et le rouge). Safaa Erruas présente et représente cette cruauté qui règne dans le monde. Le mal de ce siècle qui s’accroît en laissant des cicatrices et des sentiments pénibles. Face à la ruine vécue, la violence observée, l’injustice… tout cela s’accumule pour faire naître chez Erruas un besoin pour exprimer.

Cependant, elle se contente de chuchoter et murmurer des demi-mots avec cette « non-couleur ». Tout disparaît après cette ruine, ce qui reste c’est une blancheur avec des formes qui essayent de sortir du travail pour prendre plus d’espace. Une juxtaposition des fragments tranchants laisse couler une transparence visible, un blanc, et un invisible visible.



Dounia EL HAJJAJI,
Doctorante



Dans la même rubrique :
< >

Dimanche 22 Décembre 2024 - 10:56 ​Exposition : Yamou paysagiste de l’essentiel

Dimanche 22 Décembre 2024 - 10:53 ​Musique : Les notes jazz de l’arganier






🔴 Top News