Le Maroc a, dans une grande mesure, achevé et d’une manière accélérée ce qu’on appelle la transition démographique. Celle-ci résulte d’un passage d’une société principalement rurale et agraire, caractérisée par des taux élevés de fécondité et de mortalité, à une société essentiellement urbaine à tendance industrielle et post industrielle caractérisée par une baisse de ces taux.
Dans cette dynamique, le recensement de 1960 avançait un effectif de 11 ,6 millions d’habitants et montrait que le pays avait plus d’enfants : 45% de la population totale avait moins de 15 ans. La population était à majorité rurale (71%) et quasi analphabètes (2% de la population féminine savait lire et écrire). A la même époque, l’Enquête à Objectifs Multiples de 1961-1963 montrait de son côté que la fécondité avoisinante 7 enfants par femme.
Cinquante-quatre ans après on comptait, selon le recensement de 2014 environ, 33.8 millions d’habitants dont 60,3% vivaient cette fois- ci en milieu urbain. La part des enfants de moins de 15 ans a chuté à 31,2% et la population vieillissante, affiche une proportion de 9.6 % de la population totale et 42.1% de la population féminine est analphabète.
Depuis, la modification de la structure de la pyramide d’âge montre un rétrécissement de la base dû à la baisse de la fécondité élevée et à un glissement des effectifs des générations récentes vers le milieu de la pyramide, ce qui fait apparaître l'importance et le poids des adolescents et des jeunes parmi la population totale. Une telle situation présente une possibilité pour exploiter une opportunité de croissance économique rapide avec les bons investissements économiques, sociaux et politiques élaborés en matière de santé, d'éducation, de gouvernance et d'économie.
Aujourd’hui, la population des adolescents et des jeunes âgés de 10 à 24 ans représente, selon les projections de la population du Haut-Commissariat au Plan, environ un quart (24%) de la population totale en 2020, dont l’urbain représente 14% contre seulement 10% en milieu rural. Cette frange de population ne va commencer à baisser et d’une manière lente qu’à partir 2025 pour atteindre seulement 22% en 2030. [1]
Cette dynamique peut se prolonger pendant un demi-siècle, mais, finalement la diminution de la fécondité abaisse le taux de croissance de la population des jeunes actifs et la réduction de la mortalité des personnes âgées accélère l’augmentation de leur nombre et que le premier dividende démographique devient négatif et cède la place au deuxième dividende démographique.[2]
En référence à la santé jugée comme étant la porte d’entrée à tous les autres droits et en tant que déterminant pour exploiter cette aubaine démographique, en vue d’un investissement pour protéger et de réaliser les droits des adolescents et de la jeunesse et leur permettre un équitable accés à des informations exactes, à une éducation sexuelle appropriée et adaptée aux services de santé pour leur bien-être.
A cet effet, le droit à la santé a été réaffirmé par la constitution marocaine et à travers plusieurs instruments :
La cible 3.8 vise à Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable.
En outre, la santé et les jeunes ont pris ces dernières années une importance toute particulière dans les Discours Royaux où Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste réitère la nécessité de placer la jeunesse et les adolescents au cœur des politiques publiques et plus récemment dans le nouveau modèle de développement qui constitue actuellement une feuille de route pour le nouveau gouvernement.: "Ce programme couvrira l’ensemble des besoins identités chez les jeunes notamment l’inclusion socioéconomique, participation citoyenne et assistance sociale’’. Il sera déployé dans les espace socio culturels et sportifs destiné aux jeunes, disponibles en proximité en veillant à leur accessibilité.[3]
Mais si les adolescents et les jeunes sont, selon plusieurs étude et enquêtes sont confrontés des problèmes divers tels que la santé sexuelle et reproductive, la santé mentale, la consommation des substances nuisibles à la santé comme le tabac, l’alcool, les drogues, les accidents de la voie publique et les violences de toute sorte, une partie des adolescentes se trouve en situation de non célibataires situation impacte toute leur vie.
Santé des non-célibataires
Au Maroc, l’Enquête Nationale de Population et Santé Familiale publiée en 2018 réalisée en 2016- 2017 administrée aux femmes âgées de 15 à 49 ans, offre des données concernant certains aspects de la santé des adolescentes et des jeunes non célibataires ayant contracté un mariage précoce.
- Santé reproductive
Les adolescents (es) et les jeune ont besoin d’une éducation sexuelle complète, c’est-à-dire d’un processus d’enseignement et d’apprentissage basé sur un programme et portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité ; c’est également pour eux un droit. Un meilleur accès à l’information et aux services adaptés pourrait faire baisser le nombre de jeunes filles enceintes et accouchant à un âge trop précoce. Les jeunes filles qui sont enceintes doivent avoir accès à des soins prénatals de qualité. Selon l’Enquête Nationale de Population et Santé familiale (2018) admirée aux femmes non célibataires âgées de 15 ans 49 ans, révèle que:
Pour les adolescentes de 15-19 ans, le taux de fécondité en milieu urbain est de 11,5 pour mille contre 32,5 pour mille en milieu rural. Concernant le groupe âgé de 20-24 ans, le taux de fécondité est de 71,4 pm en milieu urbain contre 130 pm en milieu rural. A travers ces données on constate que les adolescentes en milieu rural font plus d’enfants qu’en milieu urbain.
Mais selon les données de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elevés (GSHS-2016) qui ne concerne que les élèves de 13 à 17 ans montrent que 23, 3% des élèves ont subi des attaques physiques durant l’année précédant l’enquête. Selon le sexe, les garçons sont plus exposés (27%) que les filles (18,6%).
Mais si l’on fait référence au milieu de résidence on relève que les attaques physiques sont plus nombreuses en milieu rural (25,2%) qu’en milieu urbain (22,5%). Invraisemblance ce résultat nécessite des investigations plus approfondies étant donnée le poids démographique de cette tranche de population vivant en milieu urbain.
Il est cependant reconnu que les principaux facteurs qui contribuent à la mauvaise santé des adolescents et des jeunes, les systèmes d’appui inappropriés pour promouvoir les habiletés de vie, les modes de vie sain, la non disponibilité d’information faibles et adaptée aux besoins et à l’environnement mal sain.
Zguiouar Abdelaziz
Maître ès sciences en démographie
Dans cette dynamique, le recensement de 1960 avançait un effectif de 11 ,6 millions d’habitants et montrait que le pays avait plus d’enfants : 45% de la population totale avait moins de 15 ans. La population était à majorité rurale (71%) et quasi analphabètes (2% de la population féminine savait lire et écrire). A la même époque, l’Enquête à Objectifs Multiples de 1961-1963 montrait de son côté que la fécondité avoisinante 7 enfants par femme.
Cinquante-quatre ans après on comptait, selon le recensement de 2014 environ, 33.8 millions d’habitants dont 60,3% vivaient cette fois- ci en milieu urbain. La part des enfants de moins de 15 ans a chuté à 31,2% et la population vieillissante, affiche une proportion de 9.6 % de la population totale et 42.1% de la population féminine est analphabète.
Depuis, la modification de la structure de la pyramide d’âge montre un rétrécissement de la base dû à la baisse de la fécondité élevée et à un glissement des effectifs des générations récentes vers le milieu de la pyramide, ce qui fait apparaître l'importance et le poids des adolescents et des jeunes parmi la population totale. Une telle situation présente une possibilité pour exploiter une opportunité de croissance économique rapide avec les bons investissements économiques, sociaux et politiques élaborés en matière de santé, d'éducation, de gouvernance et d'économie.
Aujourd’hui, la population des adolescents et des jeunes âgés de 10 à 24 ans représente, selon les projections de la population du Haut-Commissariat au Plan, environ un quart (24%) de la population totale en 2020, dont l’urbain représente 14% contre seulement 10% en milieu rural. Cette frange de population ne va commencer à baisser et d’une manière lente qu’à partir 2025 pour atteindre seulement 22% en 2030. [1]
Cette dynamique peut se prolonger pendant un demi-siècle, mais, finalement la diminution de la fécondité abaisse le taux de croissance de la population des jeunes actifs et la réduction de la mortalité des personnes âgées accélère l’augmentation de leur nombre et que le premier dividende démographique devient négatif et cède la place au deuxième dividende démographique.[2]
En référence à la santé jugée comme étant la porte d’entrée à tous les autres droits et en tant que déterminant pour exploiter cette aubaine démographique, en vue d’un investissement pour protéger et de réaliser les droits des adolescents et de la jeunesse et leur permettre un équitable accés à des informations exactes, à une éducation sexuelle appropriée et adaptée aux services de santé pour leur bien-être.
A cet effet, le droit à la santé a été réaffirmé par la constitution marocaine et à travers plusieurs instruments :
- La constitution 2011 a réservé une place centrale aux droits humains et aux droits relatifs à la jouissance des soins de santé, à la protection sociale, à la couverture médicale et à la solidarité [art. 31].
- Objectifs de Développement Durable (ODD) : Le Maroc a souscrit à l’agenda 2030 relatif aux Objectifs de Développement Durable (ODD) et leur intégration dans les politiques publiques.
La cible 3.8 vise à Faire en sorte que chacun bénéficie d’une couverture sanitaire universelle, comprenant une protection contre les risques financiers et donnant accès à des services de santé essentiels de qualité et à des médicaments et vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et d’un coût abordable.
En outre, la santé et les jeunes ont pris ces dernières années une importance toute particulière dans les Discours Royaux où Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu L’assiste réitère la nécessité de placer la jeunesse et les adolescents au cœur des politiques publiques et plus récemment dans le nouveau modèle de développement qui constitue actuellement une feuille de route pour le nouveau gouvernement.: "Ce programme couvrira l’ensemble des besoins identités chez les jeunes notamment l’inclusion socioéconomique, participation citoyenne et assistance sociale’’. Il sera déployé dans les espace socio culturels et sportifs destiné aux jeunes, disponibles en proximité en veillant à leur accessibilité.[3]
Mais si les adolescents et les jeunes sont, selon plusieurs étude et enquêtes sont confrontés des problèmes divers tels que la santé sexuelle et reproductive, la santé mentale, la consommation des substances nuisibles à la santé comme le tabac, l’alcool, les drogues, les accidents de la voie publique et les violences de toute sorte, une partie des adolescentes se trouve en situation de non célibataires situation impacte toute leur vie.
Santé des non-célibataires
Au Maroc, l’Enquête Nationale de Population et Santé Familiale publiée en 2018 réalisée en 2016- 2017 administrée aux femmes âgées de 15 à 49 ans, offre des données concernant certains aspects de la santé des adolescentes et des jeunes non célibataires ayant contracté un mariage précoce.
- Santé reproductive
Les adolescents (es) et les jeune ont besoin d’une éducation sexuelle complète, c’est-à-dire d’un processus d’enseignement et d’apprentissage basé sur un programme et portant sur les aspects cognitifs, émotionnels, physiques et sociaux de la sexualité ; c’est également pour eux un droit. Un meilleur accès à l’information et aux services adaptés pourrait faire baisser le nombre de jeunes filles enceintes et accouchant à un âge trop précoce. Les jeunes filles qui sont enceintes doivent avoir accès à des soins prénatals de qualité. Selon l’Enquête Nationale de Population et Santé familiale (2018) admirée aux femmes non célibataires âgées de 15 ans 49 ans, révèle que:
- 5,1% des adolescentes de 15-19 ans qui ont commencé leur vie fécond, 3,7 % qui sont déjà mère ou enceintes.
- Pour les jeunes âgées de 15-24 ans, 43% ayant donné au plus 2 naissances vivantes. Par ailleurs, 10% des accouchements se sont déroulées à domicile contre 90% dans un établissement sanitaire.
- Pour la consultation prénuptiale seulement 14% pour les adolescentes contre
- 19% par les jeunes de 20-25 ans que la femme et son mari ont eu recours à ce genre de consultation. [4]
- Fécondité et mariage précoce
Les données officielles relatives aux mariages des mineurs contenus dans le rapport de la Présidence du Ministère Public réalisé au titre de l’année 2019 , montrent que les tribunaux ont reçu environ 27623 de demandes d’autorisations de mariage des mineurs. Pour les adolescentes de 15-19 ans, le taux de fécondité en milieu urbain est de 11,5 pour mille contre 32,5 pour mille en milieu rural. Concernant le groupe âgé de 20-24 ans, le taux de fécondité est de 71,4 pm en milieu urbain contre 130 pm en milieu rural. A travers ces données on constate que les adolescentes en milieu rural font plus d’enfants qu’en milieu urbain.
- Violence
Selon les données disponibles, 12% parmi le groupe de 15-25 ans non célibataires ont subi un acte de violence dont 95% ont reconnu la présence des effets psychologiques et 53% n’ayant eu recours à aucune structure familiale ou administrative [5] et que 78% des adolescentes et des jeunes de 25 ans sont violentées à domicile. Mais selon les données de l’Enquête Mondiale sur la Santé des Elevés (GSHS-2016) qui ne concerne que les élèves de 13 à 17 ans montrent que 23, 3% des élèves ont subi des attaques physiques durant l’année précédant l’enquête. Selon le sexe, les garçons sont plus exposés (27%) que les filles (18,6%).
Mais si l’on fait référence au milieu de résidence on relève que les attaques physiques sont plus nombreuses en milieu rural (25,2%) qu’en milieu urbain (22,5%). Invraisemblance ce résultat nécessite des investigations plus approfondies étant donnée le poids démographique de cette tranche de population vivant en milieu urbain.
- La perception de la santé
16% des adolescentes (es) appartenant à la tranche d’âge 15-19 ans jugent que leur santé s’est détériorée par rapport à l’année précédente l’enquête nationale de population et santé familiale (ENPSF- 2018), contre 20% chez les jeunes de 20-24 ans. Il est cependant reconnu que les principaux facteurs qui contribuent à la mauvaise santé des adolescents et des jeunes, les systèmes d’appui inappropriés pour promouvoir les habiletés de vie, les modes de vie sain, la non disponibilité d’information faibles et adaptée aux besoins et à l’environnement mal sain.
Zguiouar Abdelaziz
Maître ès sciences en démographie
[1] HCP Projection de la Population 2014- 2030
[2] Rolanld Lee et Andrew Mason " les dividendes de l’évolution démographique" Revue Finance et développement 2006.
[3]Mémorandum sur les dimensions économiques, sociales, environnementales, territoriale et culturelles du Nouveau modèle de développement (CERESS 2021).
[4] L’Enquête Nationale de Population et Santé familiale (ENPSF 2018)
[5] ENPSF 2018
[2] Rolanld Lee et Andrew Mason " les dividendes de l’évolution démographique" Revue Finance et développement 2006.
[3]Mémorandum sur les dimensions économiques, sociales, environnementales, territoriale et culturelles du Nouveau modèle de développement (CERESS 2021).
[4] L’Enquête Nationale de Population et Santé familiale (ENPSF 2018)
[5] ENPSF 2018