L’Afrique du Sud semble prise de panique à l’idée que le Maroc soit convié un jour à rejoindre les BRICS, dont le sommet se tient actuellement à Kazan en Russie. La délégation sud-africaine s’efforce dès maintenant de contrecarrer une éventuelle adhésion du Royaume alors qu'il n'en fait pas la demande et qu'aucune invitation ne lui soit formellement adressée par les Etats-membres.
Prétoria fait ostensiblement part de son opposition préalable à l’adhésion du Royaume et du Nigéria, pressentis futurs candidats assez sérieux pour rejoindre ce bloc qui représente désormais une partie de qu’on appelle le “Sud global”.
Selon Bloomberg, des responsables sud-africains ont fait savoir que leur pays résistera à toute volonté de convier les deux pays.
L’argument qu’ils ont avancé est, pour le moins que l’on puisse dire, curieux. Prétoria refuse cette hypothèse par crainte de perdre son influence en Afrique. Cette justification est tout de même étonnante de la part d’un pays qui prétend être le chantre du panafricanisme. C’est la preuve irréfutable des prétentions de ce pays qui n'aspire qu'à son leadership continental au mépris de l'idéal qu'il prétend incarner.
Pour l'instant, l'Afrique du Sud s'enfonce dans un débat prématuré, trahissant ainsi une sorte de paranoïa. Le Maroc n’a manifesté aucune volonté de rejoindre les BRICS malgré les innombrables rumeurs véhiculées par la presse étrangère.
Le Royaume garde, cependant, des relations étroites avec les grandes puissances formant ce bloc telles que la Chine, la Russie, l’Inde et le Brésil. Plusieurs experts jugent que le Maroc est assez qualifié et apte pour rejoindre ce club des pays émergents qui contestent l’hégémonie occidentale. Notre pays, rappelons-le, a été convié par la Chine à participer aux travaux du Forum des BRICS en 2024. Ryad Mezzour a représenté alors le Royaume à cette édition consacrée à la nouvelle révolution industrielle.
Cette coalition suscite l’envie de plusieurs pays qui aspirent à la rejoindre. A l'occasion du sommet de Johannesburg en 2023, ce bloc a ouvert ses portes à l’Egypte, l’Iran, l’Ethiopie et les Emirats arabes unis. Tandis que des pays comme l’Arabie Saoudite et l'Argentine sont invités à ce club, la porte a été fermée à l'Algérie dont l'adhésion a été rejetée. Un signe de sa mauvaise réputation sur la scène internationale.
D’autres pays qui comptent sur la scène internationale sont tentés de cette aventure. La Turquie, pour sa part, ne cache pas son désir, trop visible.
Par ailleurs, l’Afrique du Sud ne révèle rien de nouveau en agissant ainsi. Prétoria a depuis des années désigné le Maroc comme adversaire à abattre en Afrique. Prétoria s’efforce depuis 2004 à s’en prendre au Royaume par son soutien indéfectible au Polisario.