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International

BRICS : le Brésil écarte l'idée d'une monnaie commune


Rédigé par L'Opinion avec MAP Dimanche 23 Février 2025

Le Brésil, qui assure la présidence tournante des BRICS en 2025, a démenti les rumeurs sur la création d’une monnaie commune entre les pays membres, précisant que les discussions portent plutôt sur la réduction des coûts des transactions commerciales et financières par l’utilisation des monnaies locales.



"L’introduction d’une monnaie unique n’est pas à l’ordre du jour", a affirmé Mauricio Lyrio, sherpa du Brésil pour les BRICS, lors d’un point de presse en amont de la Réunion des Sherpas du groupe, prévue les 25 et 26 février à Brasilia.

Cette rencontre doit permettre d’aligner les priorités du groupe avant le Sommet des chefs d’État, programmé les 6 et 7 juillet à Rio de Janeiro.

Le diplomate a souligné que des systèmes de paiement transfrontaliers et des mécanismes de coopération entre banques centrales sont en place et constituent une priorité pour le groupe. "Nous travaillons à rendre les échanges plus fluides et plus accessibles, mais il n’est pas question de lancer une monnaie commune", a-t-il insisté. Le groupe des BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, a accueilli six nouveaux membres en 2024-2025 : l’Arabie saoudite, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie, l’Indonésie et l’Iran. Ensemble, ils représentent 48,5 % de la population mondiale et couvrent 35,6 % du territoire global.

Économiquement, le groupe pèse près de 40 % du PIB mondial en parité de pouvoir d’achat et entre 28 % et 29 % du PIB nominal. Il contribue également à plus de la moitié de la croissance économique mondiale, avec un taux moyen de 3 % à 5 %, supérieur à la moyenne mondiale de 2,5 % à 3 %.

Pour le commerce brésilien, l’importance des BRICS est indéniable : les échanges avec les pays du groupe ont atteint 210 milliards de dollars en 2023, dont 121 milliards d’exportations et 88,8 milliards d’importations. Le Brésil a ainsi dégagé un excédent commercial de 33 milliards de dollars, soit près de la moitié de son solde commercial global.

Détaillant les cinq axes prioritaires de la présidence brésilienne, le diplomate a évoqué, sur le plan de santé, le renforcement de la coopération en recherche et développement de vaccins, en mettant l’accent sur les maladies tropicales négligées et les maladies socialement déterminées, qui touchent principalement les pays en développement. Le Centre de recherche sur la tuberculose des BRICS jouera un rôle clé.

En matière de climat, le Brésil veut coordonner une position commune au sein des BRICS pour exiger davantage de financements pour la transition climatique, après les résultats jugés insuffisants de la COP29 à Bakou (Azerbaïdjan). L’objectif est d’arriver à la COP30, qui se tiendra en 2025 à Belém (Brésil), avec une stratégie unifiée.

Au volet commerce et investissements, le Brésil vise une baisse des coûts des transactions commerciales et financières au sein du groupe, en promouvant l’usage des monnaies locales. La coopération industrielle sera poursuivie à travers le Partenariat pour la Nouvelle Révolution Industrielle (PartNIR).

En ce qui concerne l'intelligence artificielle, le géant sud-américain défend la création d’un cadre mondial de gouvernance de l’IA, sous l’égide de l’ONU, pour encadrer son développement et limiter ses effets négatifs, notamment la désinformation et les impacts sur l’emploi.

S'agissant du renforcement institutionnel, le Brésil cherche à consolider la structure institutionnelle du groupe, y compris les règles de la gouvernance et de la présidence tournante.