Au moment où le stock vaccinal du Royaume ne cesse de baisser, impactant la continuité de la campagne de vaccination, le nombre des personnes nouvellement vaccinées a visiblement chuté ces derniers jours, au point d’atteindre 5.347 personnes samedi. Ceci est dû à la hausse des deuxièmes doses dont les rendez-vous se multiplient.
Face aux risques de nouveaux retards de livraison, des mesures d’économie de vaccin s’imposent aux yeux de Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de Santé, qui avait préconisé de prolonger la durée entre les deux doses du vaccin AstraZeneca, en la poussant de 4 à 12 semaines, afin de se focaliser davantage sur les catégories prioritaires de la population. En se basant les conclusions de deux études britanniques, publiées respectivement le 22 février et le 1er mars, le spécialiste explique que le vaccin d’Oxford pourrait se montrer plus efficace avec 12 semaines d’intervalle entre les deux doses au lieu de 4 semaines.
« L’efficacité du vaccin Oxford avec un schéma à 2 doses espacées de 12 semaines s’élève à 81% contre seulement 55% d’efficacité à un intervalle de 4 semaines, avec une production d’anticorps deux fois plus importante », a-t-il précisé ajoutant que le vaccin reste efficace à 76% contre la covid-19 après 22 jours de la première dose et à 67% contre les formes asymptomatiques.
Concernant les personnes ayant déjà contracté la maladie, la tâche est plus facile, Tayeb Hamdi estime qu’une seule dose suffit pour les vacciner, trois ou six mois de leur contamination. Le chercheur explique que la deuxième ne donne pas pratiquement plus d’anticorps chez les ex malades du coronavirus par rapport aux personnes qui ne l’ont jamais eu. « Ceci a amené la France à proposer de ne proposer qu’une seule injection à ces personnes ex COVID », a-t-il poursuivi.
Selon M. Hamdi, plusieurs études corroborent ce constat en avançant que les personnes ayant déjà attrapé le virus du SARS-COV2 produisent, après la première injection, des quantités d’anticorps 10 à 45 fois supérieurs à celles observées chez les autres. « Cette première dose serait en mesure de jouer un rôle de rappel et booster d’une immunité déjà enclenchée par l’infection », a-t-il souligné.