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À Casablanca, la frontière entre légalité et débrouillardise s'estompe au bout du boulevard Mohammed VI. Là, sur un pont d'un kilomètre, une gare improvisée s'anime : celle des "khettafas", ces taxis clandestins qui y font la loi, de jour comme de nuit. Ils sont les artisans d'un système D qui pallie l'absence de transports publics vers Mediouna, banlieue populaire aux allures de far-west urbain.
Dans ce no man's land administratif, triporteurs, scooters et vieilles Honda deviennent les véhicules d'une liberté de mouvement chèrement acquise. Les conducteurs, rois de l'asphalte, ignorent feux rouges et passages piétons avec une désinvolture assumée.
Pour les habitants, c'est un pacte faustien : risquer sa vie pour la gagner. "On rend service", clame un chauffeur de Renault 18 fatiguée. Service ou servitude ? La question reste en suspens, comme ces vies accrochées aux portières des taxis fantômes.
En attendant une solution pérenne, ce phénomène reste le seul lien entre centre et périphérie. Une liberté de circuler qui se joue des règles, miroir d'une société où l'informel est devenu la norme, faute de mieux.
Dans ce no man's land administratif, triporteurs, scooters et vieilles Honda deviennent les véhicules d'une liberté de mouvement chèrement acquise. Les conducteurs, rois de l'asphalte, ignorent feux rouges et passages piétons avec une désinvolture assumée.
Pour les habitants, c'est un pacte faustien : risquer sa vie pour la gagner. "On rend service", clame un chauffeur de Renault 18 fatiguée. Service ou servitude ? La question reste en suspens, comme ces vies accrochées aux portières des taxis fantômes.
En attendant une solution pérenne, ce phénomène reste le seul lien entre centre et périphérie. Une liberté de circuler qui se joue des règles, miroir d'une société où l'informel est devenu la norme, faute de mieux.