Lors du Conseil de gouvernement tenu le 4 février 2020, le ministère de l’Intérieur a dévoilé son plan d’action national 2020- 2030 de gestion des risques de catastrophes naturelles. « En application des Hautes Orientations Royales et conformément aux objectifs du «Cadre de Sendai» pour la réduction des risques de catastrophe à l’horizon 2030, le Royaume du Maroc s’est engagé, depuis 2017, dans le cadre d’une approche intégrée et globale et avec la contribution de partenaires internationaux, à la préparation d’un projet de plan d’action national pour encadrer la politique de gestion des risques naturels », a contextualité M. Noureddine Boutayeb, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, soulignant que « cette nouvelle feuille de route vise à protéger la vie et les biens des citoyens contre les effets des catastrophes naturelles, à réduire la vulnérabilité vis-à-vis des risques de ces catastrophes et à renforcer la capacité de la population et des provinces à y faire face en vue de garantir le développement durable ».
Un plan adapté au contexte national
En prenant en considération les spécificités géologiques, climatiques et géographiques du Royaume, conjuguées au cadre socio-économique national actuel, marqué par une hausse démographique et un développement urbain importants, le ministère de l’Intérieur a élaboré une stratégie nationale qui, dans un premier temps, se focalise sur la gestion des risques liés à 4 types de catastrophes naturelles : les tremblements de terre, les tsunamis, les inondations et l’érosion des sols. Selon la présentation faite en marge du Conseil de gouvernement, d’autres risques naturels ne manqueront pas d’être intégrés dans cette feuille de route stratégique. Un programme de travail préliminaire (2020-2022) a par ailleurs été fixé, afin de planifier les projets et programmes prévus dans le cadre du plan d’action (parties prenantes, budget, durée de l’exécution) alors qu’un programme de travail complet (2020-2025) est dédié à l’exécution des projets planifiés.
5 axes et 18 programmes
« Le projet de plan d’action est composé de 18 programmes s’inscrivant dans le cadre de cinq axes liés au renforcement de la gouvernance de la gestion des risques naturels, à l’amélioration de la connaissance et l’évaluation des risques naturels, à la prévention des risques naturels et le renforcement de la capacité de réponse, à la préparation aux catastrophes pour une reconstruction rapide et efficace ainsi qu’au renforcement de la recherche scientifique et de la coopération internationale et la construction des compétences dans le domaine de la gestion des risques naturels », a fait savoir le ministre délégué. À noter que « ce plan d’action repose sur quatre piliers principaux : l’implication de tous les acteurs aux niveaux central et local, la diversification des sources de financement liées à la prévention des risques naturels, la promotion de la recherche scientifique dans le domaine de la prévention des effets des catastrophes naturelles et le renforcement des formes et des moyens de coopération internationale dans ce domaine ».
Une commission et un système de suivi
Le ministère de l’Intérieur a également annoncé la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation des différentes étapes de l’état d’avancement et de la mise en œuvre des programmes du plan d’action national de gestion des risques de catastrophes naturelles. Ce système vise à évaluer le degré d’efficacité et d’efficience de ces programmes à l’aide d’un ensemble d’indicateurs, « définis soigneusement et conformes aux normes internationales ». Il vise aussi à assurer la mise en œuvre optimale des différents programmes de ce plan national, dont un grand nombre de projets connexes a été lancé en vue de la prise en charge efficace des risques naturels qui menacent le pays. Une commission ministérielle pour le suivi des risques liés aux catastrophes naturelles sera également mise en place sous la présidence du Chef du gouvernement. Son rôle sera de « garantir une bonne gouvernance de la gestion des risques de catastrophes naturelles » ainsi que « la création d’un cadre institutionnel dédié à la coordination et à la collaboration des diverses parties prenantes » concernées par ce chantier.
Un plan adapté au contexte national
En prenant en considération les spécificités géologiques, climatiques et géographiques du Royaume, conjuguées au cadre socio-économique national actuel, marqué par une hausse démographique et un développement urbain importants, le ministère de l’Intérieur a élaboré une stratégie nationale qui, dans un premier temps, se focalise sur la gestion des risques liés à 4 types de catastrophes naturelles : les tremblements de terre, les tsunamis, les inondations et l’érosion des sols. Selon la présentation faite en marge du Conseil de gouvernement, d’autres risques naturels ne manqueront pas d’être intégrés dans cette feuille de route stratégique. Un programme de travail préliminaire (2020-2022) a par ailleurs été fixé, afin de planifier les projets et programmes prévus dans le cadre du plan d’action (parties prenantes, budget, durée de l’exécution) alors qu’un programme de travail complet (2020-2025) est dédié à l’exécution des projets planifiés.
5 axes et 18 programmes
« Le projet de plan d’action est composé de 18 programmes s’inscrivant dans le cadre de cinq axes liés au renforcement de la gouvernance de la gestion des risques naturels, à l’amélioration de la connaissance et l’évaluation des risques naturels, à la prévention des risques naturels et le renforcement de la capacité de réponse, à la préparation aux catastrophes pour une reconstruction rapide et efficace ainsi qu’au renforcement de la recherche scientifique et de la coopération internationale et la construction des compétences dans le domaine de la gestion des risques naturels », a fait savoir le ministre délégué. À noter que « ce plan d’action repose sur quatre piliers principaux : l’implication de tous les acteurs aux niveaux central et local, la diversification des sources de financement liées à la prévention des risques naturels, la promotion de la recherche scientifique dans le domaine de la prévention des effets des catastrophes naturelles et le renforcement des formes et des moyens de coopération internationale dans ce domaine ».
Une commission et un système de suivi
Le ministère de l’Intérieur a également annoncé la mise en place d’un système de suivi et d’évaluation des différentes étapes de l’état d’avancement et de la mise en œuvre des programmes du plan d’action national de gestion des risques de catastrophes naturelles. Ce système vise à évaluer le degré d’efficacité et d’efficience de ces programmes à l’aide d’un ensemble d’indicateurs, « définis soigneusement et conformes aux normes internationales ». Il vise aussi à assurer la mise en œuvre optimale des différents programmes de ce plan national, dont un grand nombre de projets connexes a été lancé en vue de la prise en charge efficace des risques naturels qui menacent le pays. Une commission ministérielle pour le suivi des risques liés aux catastrophes naturelles sera également mise en place sous la présidence du Chef du gouvernement. Son rôle sera de « garantir une bonne gouvernance de la gestion des risques de catastrophes naturelles » ainsi que « la création d’un cadre institutionnel dédié à la coordination et à la collaboration des diverses parties prenantes » concernées par ce chantier.
Oussama ABAOUSS
3 questions à Abderrahim Ksiri, coordinateur de l’AMCDD
Abderrahim Ksiri
« Accélérer le processus de cartographie de toutes les zones à risques »
Coordinateur de l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD), Abderrahim Ksiri a répondu à nos questions sur la gestion des risques de catastrophes naturelles.
- Quel est votre point de vue sur le nouveau plan national de gestion des risques de catastrophes naturelles ?
- C’est une feuille de route que nous attendons depuis plusieurs années déjà. Je pense que c’est un grand pas en avant et une étape importante vers une gestion adéquate des risques de catastrophes naturelles au Maroc. Cela dit, si les budgets et les sources des fonds qui seront alloués à la réalisation de ce plan n’ont pas encore été dévoilés, je pense que le moins coûteux serait d’investir rapidement dans la prévention. C’est-à-dire d’accélérer le processus de cartographie de toutes les zones à risque dans le territoire marocain et surtout de donner l’accès à cette cartographie aux décideurs et au grand public.
- Une fois toutes les zones à risques cartographiées, quelle est, selon vous, la deuxième priorité ?
- À mon avis, l’autre priorité réside dans la nécessité de revoir les normes de l’urbanisme. S’assurer déjà que la gestion des risques de catastrophes naturelles soit intégrée dans les plans d’aménagement existants, mais aussi, là où il n’y en a pas, de mettre en place des plans d’aménagement adaptés qui prennent en compte la gestion de ce genre de risque. Les normes de l’urbanisme devront à cet égard prendre en considération l’importance que jouent les zones humides et les espaces verts dans la mitigation des catastrophes naturelles.
- Quel est votre point de vue concernant la gestion des habitations menaçant ruine ?
- La meilleure solution, à mon avis, est de programmer une gestion anticipative de ce genre d’habitation qui a une grande valeur au vu de sa localisation le plus souvent en centre de ville. Il faut régler le problème de financement que nécessite la reconstruction ou la transformation de ces habitations. Le secteur privé peut à cet égard jouer un rôle qui permettra de transformer une crise en opportunité et repenser la vocation de ces espaces.
Coordinateur de l’Alliance Marocaine pour le Climat et le Développement Durable (AMCDD), Abderrahim Ksiri a répondu à nos questions sur la gestion des risques de catastrophes naturelles.
- Quel est votre point de vue sur le nouveau plan national de gestion des risques de catastrophes naturelles ?
- C’est une feuille de route que nous attendons depuis plusieurs années déjà. Je pense que c’est un grand pas en avant et une étape importante vers une gestion adéquate des risques de catastrophes naturelles au Maroc. Cela dit, si les budgets et les sources des fonds qui seront alloués à la réalisation de ce plan n’ont pas encore été dévoilés, je pense que le moins coûteux serait d’investir rapidement dans la prévention. C’est-à-dire d’accélérer le processus de cartographie de toutes les zones à risque dans le territoire marocain et surtout de donner l’accès à cette cartographie aux décideurs et au grand public.
- Une fois toutes les zones à risques cartographiées, quelle est, selon vous, la deuxième priorité ?
- À mon avis, l’autre priorité réside dans la nécessité de revoir les normes de l’urbanisme. S’assurer déjà que la gestion des risques de catastrophes naturelles soit intégrée dans les plans d’aménagement existants, mais aussi, là où il n’y en a pas, de mettre en place des plans d’aménagement adaptés qui prennent en compte la gestion de ce genre de risque. Les normes de l’urbanisme devront à cet égard prendre en considération l’importance que jouent les zones humides et les espaces verts dans la mitigation des catastrophes naturelles.
- Quel est votre point de vue concernant la gestion des habitations menaçant ruine ?
- La meilleure solution, à mon avis, est de programmer une gestion anticipative de ce genre d’habitation qui a une grande valeur au vu de sa localisation le plus souvent en centre de ville. Il faut régler le problème de financement que nécessite la reconstruction ou la transformation de ces habitations. Le secteur privé peut à cet égard jouer un rôle qui permettra de transformer une crise en opportunité et repenser la vocation de ces espaces.
Recueillis par O. A.
Encadré
Sondage : 68% des Marocains considèrent le changement climatique comme une urgence
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a publié le 27 janvier les résultats de la plus grande enquête d’opinion sur le changement climatique. Baptisée « Peoples’ Climate Vote », cette enquête inédite, dont les résultats ont été traités par l’université d’Oxford, révèle que 64% des répondants considèrent le changement climatique comme une urgence mondiale. Couvrant environ 1,2 million de personnes de 50 pays, dont le Maroc, « l’enquête a été distribuée via des réseaux de jeux mobiles afin d’inclure des groupes de personnes difficiles à atteindre avec les méthodes de sondage traditionnelles, comme les moins de 18 ans.
Les experts de l’université d’Oxford ont pondéré l’immense échantillon de répondants afin qu’il soit représentatif des profils de population dans les pays sondés pour ce qui est de l’âge, du genre et du niveau d’instruction, ce qui a permis d’aboutir à une marge d’erreur de seulement +/- 2 % », révèle un communiqué du PNUD. Environ 68% des Marocains qui ont répondu au sondage se disent inquiets et considèrent le changement climatique comme une urgence mondiale. 52% d’entre eux estiment que des mesures d’envergure doivent être prises d’urgence. Les moins de 18 ans représentent 69% des répondants alarmés par le changement climatique. « Il ressort de l’enquête que les répondants souhaitent l’adoption de politiques climatiques plus ambitieuses que celles appliquées actuellement dans six domaines d’action, à savoir l’énergie, l’économie, les transports, l’agriculture et l’alimentation, la nature et la protection des personnes », conclut le PNUD.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) a publié le 27 janvier les résultats de la plus grande enquête d’opinion sur le changement climatique. Baptisée « Peoples’ Climate Vote », cette enquête inédite, dont les résultats ont été traités par l’université d’Oxford, révèle que 64% des répondants considèrent le changement climatique comme une urgence mondiale. Couvrant environ 1,2 million de personnes de 50 pays, dont le Maroc, « l’enquête a été distribuée via des réseaux de jeux mobiles afin d’inclure des groupes de personnes difficiles à atteindre avec les méthodes de sondage traditionnelles, comme les moins de 18 ans.
Les experts de l’université d’Oxford ont pondéré l’immense échantillon de répondants afin qu’il soit représentatif des profils de population dans les pays sondés pour ce qui est de l’âge, du genre et du niveau d’instruction, ce qui a permis d’aboutir à une marge d’erreur de seulement +/- 2 % », révèle un communiqué du PNUD. Environ 68% des Marocains qui ont répondu au sondage se disent inquiets et considèrent le changement climatique comme une urgence mondiale. 52% d’entre eux estiment que des mesures d’envergure doivent être prises d’urgence. Les moins de 18 ans représentent 69% des répondants alarmés par le changement climatique. « Il ressort de l’enquête que les répondants souhaitent l’adoption de politiques climatiques plus ambitieuses que celles appliquées actuellement dans six domaines d’action, à savoir l’énergie, l’économie, les transports, l’agriculture et l’alimentation, la nature et la protection des personnes », conclut le PNUD.
Repères
Contexte du « Cadre de Sendai »
Le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 a été adopté lors de la troisième Conférence mondiale de l’ONU tenue à Sendai au Japon le 18 mars 2015. Il succède au Cadre d’action de Hyogo (CAH), qui couvrait la décennie 2005-2015. Il est le résultat de consultations lancées en mars 2012 et de négociations intergouvernementales menées de juillet 2014 à mars 2015 sur demande de l’Assemblée Générale de l’ONU et avec l’appui du Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophe.
Les nouveautés du Cadre de Sendai
Le Cadre d’action de Sendai met l’accent sur la prévention, la gestion et la réduction des risques de catastrophe plutôt que sur la gestion des catastrophes une fois celles-ci survenues. Il souligne l’importance du renforcement de la résilience et définit sept objectifs mondiaux ainsi que des principes directeurs, notamment la responsabilité des États en matière de prévention et de réduction des risques de catastrophe et la nécessité d’approches qui impliquent l’ensemble de la société et l’ensemble des institutions d’un gouvernement.