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Ce qu’il faut savoir sur le COVID-19 chez les enfants au Maroc


Jeudi 7 Mai 2020

Depuis le début de la pandémie, les informations concernant la propagation du virus chez les enfants se sont multipliées. Pourtant, plusieurs idées diffusées sur les réseaux sociaux n’ont aucune valeur scientifique. Pire encore, elles risquent de nuire à leur santé. Revue des informations à retenir sur le coronavirus chez les enfants.



Ce qu’il faut savoir sur le COVID-19 chez les enfants au Maroc
Afin d’éclairer l’opinion publique sur la maladie du COVID-19 chez les enfants, le professeur Ahmed Aziz Bousfih, médecin spécialiste des maladies infectieuses et des maladies immunitaires chez l'enfant et professeur à la faculté de médecine et de pharmacie de Casablanca, a mis le point sur les informations à retenir.

Transmission de l’infection chez les enfants

«Contrairement à ce que l'on pensait, des recherches récentes ont montré que les adultes infectent davantage l'enfant et que l'enfant infecte moins les adultes», déclare le médecin dans une interview avec la MAP. «La transmission de l'infection par le virus à l'enfant se fait de façon indirecte (c'est-à-dire en touchant les zones et les surfaces contaminées par le virus) plus que de manière directe (par les gouttelettes de toux ou d'éternuement sur les surfaces)». Cependant, l'espace dans lequel l'enfant se déplace doit être stérilisé afin que l'infection ne l'atteigne pas.

Selon le professeur Bousfih, les statistiques officielles ont révélé que le nombre d’enfants infectés par le virus au Maroc a atteint 391 cas, jusqu’au 26 avril. Soit, 9,2% du total des cas confirmés. Dans ce sens, le terme enfant désigne ceux qui ont moins de 14 ans.

«Le pourcentage des infections chez les enfants âgés de 10 à 14 ans est estimé à 50%, et 25% pour les enfants âgés de 5 à 10 ans, ainsi que pour les enfants de moins de 5 ans (25%). Le nombre d'infections augmente donc avec l'âge», déduis le professeur

Période d’incubation du virus

La période d’incubation du virus chez l’enfant qui commence depuis le moment où ce dernier contracte le virus, jusqu’à l’apparition des symptômes est de 5 jours ou moins. Selon le médecin, les recherches au Maroc ont révélé que les cas d'enfants atteints du virus, qui sont classés comme asymptomatiques représentent 42% des cas. Les cas bénins (fièvre faible, mal de gorge, inflammation du nez et toux légère) représentent 51%, et les cas modérés (accompagnés d’essoufflement) représentent 5%. «Dans ce dernier cas, le virus a atteint le poumon dans un semblant d'inflammation, mais ce n'est pas un cas dangereux, tandis que les cas classés très graves représentent entre 1% et 1,5%, ce qui n'est pas une grande proportion», ajoute-t-il.

Les cas de fièvre chez les enfants à la suite de la maladie représentent 62%, la toux 76%, les maux de tête 28% et la diarrhée 18%.

Par ailleurs, il existe une proximité dans les taux des signes cliniques chez l'enfant entre le Maroc et les États-Unis d'Amérique en général, étant donné que les recherches américaines indiquent également que le taux de fièvre est de 55%, la toux de 56% et la diarrhée de 13%.

Le diagnostic de la maladie chez l’enfant

Chez l'enfant, le diagnostic est effectué à travers l'utilisation de la technique "PCR" qui recherche l'ADN du virus. «Cette analyse en laboratoire a l'avantage que son résultat est positif deux jours avant l'apparition des symptômes et dans la première semaine», souligne le médecin. Ajoutant que le degré de cette positivité commence à diminuer, car les anticorps commencent à apparaître dans le corps de l'enfant au cours de la deuxième et de la troisième semaine, lesquels sont surveillés en mesurant la quantité d'anticorps (LA SEROLOGIE). Ceci permet d’indiquer la réponse immunitaire du corps contre ce virus, étant donné que la première semaine est une période pendant laquelle le corps travaille pour identifier le virus et fabriquer des anticorps spéciaux pour l'éradiquer.

Le risque du COVID-19 sur l’enfant

En ce qui concerne le risque de la maladie, le professeur évoque deux données: la première concerne le taux de mortalité. «Au Maroc, le seul cas qui a été enregistré souffrait d'insuffisance rénale. Mais en général, la gravité de la maladie est plus faible chez les enfants que chez les adultes», rassure le docteur Bousfih.

La deuxième donnée concerne les statistiques du ministère de la Santé à cet égard.Elles sont comme suit:

- La mortalité chez les enfants est 10.000 fois inférieure à celle des adultes (ce qui signifie que 10.000 adultes meurent par rapport à un enfant de moins de 14 ans).

- Quant aux cas sévères chez l'enfant, ils sont 1.000 fois moins élevés que chez l'adulte (c'est-à-dire que 1.000 cas sévères chez l'adulte équivalent un cas sévère chez l'enfant).

- La nécessité de l'hospitalisation chez l'enfant est 100 fois moindre que chez l'adulte.

Force de résistance du corps de l'enfant à cette maladie

Il convient de noter que lors d'une analyse de laboratoire (PCR), le taux de positivité est 5 fois plus faible chez un enfant que chez un adulte, ce qui est bénin pour l'enfant. Le médecin évoque, dans ce sens, 4 hypothèses.

«La première est liée au fait que le récepteur du virus ACE2 présent dans les cellules pulmonaires de l'enfant est faible, et sa forme diffère de celle trouvée chez l'adulte», annonce-t-il.

La deuxième est qu’il est connu dans les cas naturels et pas seulement dans cette maladie, que le nombre de lymphocytes chez un enfant est 3 à 4 fois plus élevé que les adultes, ce qui signifie que jusqu'à 4-5 ans, tous les enfants dans le monde ont plus de lymphocytes que les cellules pharyngées. Pour cette raison, le corps de l'enfant reconnaît les microbes, mais après 4-5 ans, le taux devient comme celui des adultes.

La troisième hypothèse est que l'immunité de l'enfant est prête à plusieurs choses, car il peut être exposé à de nombreux virus par le nez, le système digestif, etc. Par conséquent, son corps est prêt à y faire face et à les connaître, en plus de cela les vaccins qui sont administrés aux enfants font que son immunité fonctionne toujours bien.

Comme quatrième hypothèse, le professeur rappelle qu’il ne faut pas oublier «que le SARS-CoV-2, SARS-CoV-1 et MERS-Cov ne se trouvent pas seuls mais il existe d'autres types de coronavirus qui infectent légèrement l'Homme et causent l'écoulement du nez et la toux à l'exception de SARS-Cov-1 et SARS du Moyen-Orient».

Dans ce sens, la quatrième hypothèse dit que lorsqu'un enfant est guéri du coronavirus, il peut développer une immunité contre le nouveau coronavirus, car il existe une immunité commune contre le SARS-Cov-2, et donc l'immunité de l'enfant reconnaît le virus ou acquiert une mémoire récente qui avait déjà rencontré un virus de cette famille.

«Il convient de noter que cette épidémie et ce confinement sanitaire ne devraient pas affecter les autres traitements des enfants, en particulier les vaccinations spéciales nécessaires à l'enfant, et les maladies chroniques qui nécessitent un avis médical et un suivi», souligne le professeur. Pour lui, toutes les conditions sont réunies et les capacités du ministère sont à la disposition des citoyens, et ce en dépit du confinement.

Avec MAP



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