Très attendu, le premier volume du 6ème rapport d’évaluation du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) relatif aux aspects physiques du changement climatique a été publié le lundi 9 août.
Ce travail est le résultat de plusieurs années d’un labeur mené par 234 experts (issus de 66 pays) qui ont méthodiquement analysé la littérature scientifique (14.000 études), afin de livrer la mise à jour la plus exhaustive possible des connaissances sur le climat, à l’issue d’un strict processus de validation impliquant les 195 Etats-membres du GIEC.
Si les précédents rapports du GIEC ont toujours mis en exergue le danger des impacts du changement climatique et la nécessité d’une action mondiale coordonnée, le premier volume de ce 6ème rapport est, selon le Secrétaire Général de l’ONU, une « alerte rouge pour l’humanité ».
En plus d’asseoir définitivement le rapport de cause à effet entre activités humaines et changements climatiques, le GIEC démontre que le réchauffement de la planète affecte toutes les régions du globe, souvent d’une manière irréversible.
Vers un lendemain incertain ?
Le rapport du GIEC indique que depuis la seconde moitié du XIXème siècle, les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont provoqué une augmentation moyenne de la température mondiale de 1,1 ºC. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des 20 prochaines années, entraînant une augmentation totale d’au moins 1,5 ºC depuis l’ère préindustrielle.
Selon les auteurs, l’augmentation de 1,5 ºC pourrait même être atteinte dans 9 ans, ce qui entraînerait plusieurs conséquences irréversibles parmi lesquelles la disparition de 70% des coraux du Pacifique. «A moins qu’il n’y ait des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement à près de 1,5°C ou même 2°C seront hors de portée.
Pour 1,5°C de réchauffement climatique, il y aura des vagues de chaleur croissantes, des saisons chaudes, plus longues et des saisons froides, plus courtes. À 2°C de réchauffement climatique, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé», souligne le rapport.
Recrudescence des phénomènes extrêmes
À l’image des catastrophes naturelles qui se font déjà plus intenses et plus récurrentes, d’autres phénomènes dramatiques pour l’environnement et pour l’Homme ne manqueront pas de s’accentuer.
Les océans connaîtront ainsi une augmentation des vagues de chaleur marines, ainsi que l’acidification et la réduction des niveaux d’oxygène qui y sont associées, tandis que les zones côtières de faible altitude seront soumises à davantage d’inondations et d’érosion.
Le rapport indique que « les événements extrêmes liés au niveau de la mer, qui se produisaient auparavant une fois tous les 100 ans, pourraient intervenir chaque année d’ici la fin du siècle ». Si les températures vont augmenter sur l’ensemble de la planète, le changement sera plus prononcé dans les zones émergées, notamment l’Arctique, où la hausse de la température moyenne devrait être plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
Selon les prévisions, les précipitations vont augmenter aux latitudes élevées, provoquant des inondations, des coulées de boue et d’autres catastrophes naturelles, tandis que certaines régions connaîtront des sécheresses plus sévères.
La priorité de l’élimination du CO2
Malgré le diagnostic catastrophique établi, les auteurs du GIEC ne se permettent cependant pas de perdre tout espoir. Selon eux, si les émissions de dioxyde de carbone, et d’autres gaz à effet de serre, causées par l’Homme sont réduites de manière drastique, l’effet sur la qualité de l’air devrait être rapidement visible.
Le GIEC place notamment son espoir dans «l’élimination anthropique du CO2», un processus dans lequel le CO2 est censé être retiré de l’atmosphère et séquestré pendant de longues périodes. On parle aussi de «compensation carbone».
Cela dit, même si des mesures importantes sont prises dès maintenant, il faudra peut-être encore 20 à 30 ans pour que les températures mondiales se stabilisent, et des centaines, voire des milliers d’années pour que le niveau des mers cesse de monter. En février 2022, sera publié le second volet du rapport du GIEC dédié aux impacts du changement climatique, l’adaptation et la vulnérabilité. En mars 2022, un troisième volet évaluera l’atténuation du changement climatique. Les trois volets de ce 6ème rapport du GIEC seront alors synthétisés en un seul document global.
Ce travail est le résultat de plusieurs années d’un labeur mené par 234 experts (issus de 66 pays) qui ont méthodiquement analysé la littérature scientifique (14.000 études), afin de livrer la mise à jour la plus exhaustive possible des connaissances sur le climat, à l’issue d’un strict processus de validation impliquant les 195 Etats-membres du GIEC.
Si les précédents rapports du GIEC ont toujours mis en exergue le danger des impacts du changement climatique et la nécessité d’une action mondiale coordonnée, le premier volume de ce 6ème rapport est, selon le Secrétaire Général de l’ONU, une « alerte rouge pour l’humanité ».
En plus d’asseoir définitivement le rapport de cause à effet entre activités humaines et changements climatiques, le GIEC démontre que le réchauffement de la planète affecte toutes les régions du globe, souvent d’une manière irréversible.
Vers un lendemain incertain ?
Le rapport du GIEC indique que depuis la seconde moitié du XIXème siècle, les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont provoqué une augmentation moyenne de la température mondiale de 1,1 ºC. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des 20 prochaines années, entraînant une augmentation totale d’au moins 1,5 ºC depuis l’ère préindustrielle.
Selon les auteurs, l’augmentation de 1,5 ºC pourrait même être atteinte dans 9 ans, ce qui entraînerait plusieurs conséquences irréversibles parmi lesquelles la disparition de 70% des coraux du Pacifique. «A moins qu’il n’y ait des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, la limitation du réchauffement à près de 1,5°C ou même 2°C seront hors de portée.
Pour 1,5°C de réchauffement climatique, il y aura des vagues de chaleur croissantes, des saisons chaudes, plus longues et des saisons froides, plus courtes. À 2°C de réchauffement climatique, les chaleurs extrêmes atteindraient plus souvent des seuils de tolérance critiques pour l’agriculture et la santé», souligne le rapport.
Recrudescence des phénomènes extrêmes
À l’image des catastrophes naturelles qui se font déjà plus intenses et plus récurrentes, d’autres phénomènes dramatiques pour l’environnement et pour l’Homme ne manqueront pas de s’accentuer.
Les océans connaîtront ainsi une augmentation des vagues de chaleur marines, ainsi que l’acidification et la réduction des niveaux d’oxygène qui y sont associées, tandis que les zones côtières de faible altitude seront soumises à davantage d’inondations et d’érosion.
Le rapport indique que « les événements extrêmes liés au niveau de la mer, qui se produisaient auparavant une fois tous les 100 ans, pourraient intervenir chaque année d’ici la fin du siècle ». Si les températures vont augmenter sur l’ensemble de la planète, le changement sera plus prononcé dans les zones émergées, notamment l’Arctique, où la hausse de la température moyenne devrait être plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
Selon les prévisions, les précipitations vont augmenter aux latitudes élevées, provoquant des inondations, des coulées de boue et d’autres catastrophes naturelles, tandis que certaines régions connaîtront des sécheresses plus sévères.
La priorité de l’élimination du CO2
Malgré le diagnostic catastrophique établi, les auteurs du GIEC ne se permettent cependant pas de perdre tout espoir. Selon eux, si les émissions de dioxyde de carbone, et d’autres gaz à effet de serre, causées par l’Homme sont réduites de manière drastique, l’effet sur la qualité de l’air devrait être rapidement visible.
Le GIEC place notamment son espoir dans «l’élimination anthropique du CO2», un processus dans lequel le CO2 est censé être retiré de l’atmosphère et séquestré pendant de longues périodes. On parle aussi de «compensation carbone».
Cela dit, même si des mesures importantes sont prises dès maintenant, il faudra peut-être encore 20 à 30 ans pour que les températures mondiales se stabilisent, et des centaines, voire des milliers d’années pour que le niveau des mers cesse de monter. En février 2022, sera publié le second volet du rapport du GIEC dédié aux impacts du changement climatique, l’adaptation et la vulnérabilité. En mars 2022, un troisième volet évaluera l’atténuation du changement climatique. Les trois volets de ce 6ème rapport du GIEC seront alors synthétisés en un seul document global.
Oussama ABAOUSS
L'info...Graphie
3 questions à Pr Driouech Fatima, membre du GIEC
« Nous devons commencer à réduire les émissions de GES dès aujourd’hui si nous voulons limiter le réchauffement à 1.5°C »
Vice-présidente du groupe de travail 1 et membre du Bureau du GIEC, Pr Driouech Fatima répond à nos questions sur le nouveau rapport publié lundi dernier.
- Quelle a été votre contribution à ce nouveau rapport du GIEC ?
- Ma contribution au rapport vient d’abord de mon rôle en tant que membre du Bureau du GIEC et de mon rôle de vice-présidente du Groupe de travail 1. Le Bureau du GIEC fournit des orientations au Groupe sur les aspects scientifiques et techniques de ses travaux et donne des conseils sur la gestion et les questions stratégiques. Parmi ses attributions, il y a le maintien des normes les plus élevées d’excellence scientifique et technique et le conseil des auteurs et des réviseurs des rapports.
J’ai ainsi participé à la supervision, suivi et encadrement du processus de l’élaboration du rapport objet de cet entretien depuis la définition de son plan jusqu’à sa finalisation et son adoption, passant, entre autres, par la sélection des auteurs et leur encadrement et le suivi du processus de sa révision. Je suis aussi auteur du résumé pour les décideurs et éditeur de lecture (review editor) de l’Atlas climatique.
- Le rapport se focalise sur trois scénarios (1,5°, 2° et 4°), pensez-vous que le scénario d’un réchauffement limité à 1.5° soit encore réalisable?
- Sur la base de calculs plus sophistiqués, ce rapport montre qu’au cours des 20 prochaines années, la température moyenne mondiale devrait atteindre ou dépasser 1,5 °C au-dessus des niveaux de 1850-1900 ; soit plus tôt que prévu dans le récent rapport spécial sur le réchauffement de 1.5°C. Il souligne qu’à moins qu’il n’y ait des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5°C sera hors de portée.
Nous devons commencer à réduire les émissions de GES dès aujourd’hui si nous voulons limiter le réchauffement à 1.5°C, mais ces efforts devront être soutenus pendant des décennies si nous voulons atteindre des émissions nettes zéro de CO2 net vers 2050 et limiter le réchauffement.
- Avec ce nouveau rapport alarmant, pensez-vous que la prochaine COP puisse permettre des avancées notables pour éviter le pire ?
- La prochaine COP est dans moins de 3 mois, elle constitue une étape importante et une opportunité pour de nouvelles actions. La publication de ce dernier rapport du GIEC arrive donc à point nommé. Il fournit à la prochaine COP la dernière évaluation de la science physique autour du changement climatique, et non seulement donne des preuves puissantes des effets du changement climatique dans le monde, mais également expose à quoi pourrait ressembler notre avenir. Ce sera une contribution précieuse pour aider à la prise de décision. Il s’appuie sur les rapports précédents du GIEC, que les gouvernements utilisent déjà.
Voir l'intégralité de l'interview Ici.
J’ai ainsi participé à la supervision, suivi et encadrement du processus de l’élaboration du rapport objet de cet entretien depuis la définition de son plan jusqu’à sa finalisation et son adoption, passant, entre autres, par la sélection des auteurs et leur encadrement et le suivi du processus de sa révision. Je suis aussi auteur du résumé pour les décideurs et éditeur de lecture (review editor) de l’Atlas climatique.
- Le rapport se focalise sur trois scénarios (1,5°, 2° et 4°), pensez-vous que le scénario d’un réchauffement limité à 1.5° soit encore réalisable?
- Sur la base de calculs plus sophistiqués, ce rapport montre qu’au cours des 20 prochaines années, la température moyenne mondiale devrait atteindre ou dépasser 1,5 °C au-dessus des niveaux de 1850-1900 ; soit plus tôt que prévu dans le récent rapport spécial sur le réchauffement de 1.5°C. Il souligne qu’à moins qu’il n’y ait des réductions immédiates, rapides et à grande échelle des émissions de gaz à effet de serre, limiter le réchauffement à 1,5°C sera hors de portée.
Nous devons commencer à réduire les émissions de GES dès aujourd’hui si nous voulons limiter le réchauffement à 1.5°C, mais ces efforts devront être soutenus pendant des décennies si nous voulons atteindre des émissions nettes zéro de CO2 net vers 2050 et limiter le réchauffement.
- Avec ce nouveau rapport alarmant, pensez-vous que la prochaine COP puisse permettre des avancées notables pour éviter le pire ?
- La prochaine COP est dans moins de 3 mois, elle constitue une étape importante et une opportunité pour de nouvelles actions. La publication de ce dernier rapport du GIEC arrive donc à point nommé. Il fournit à la prochaine COP la dernière évaluation de la science physique autour du changement climatique, et non seulement donne des preuves puissantes des effets du changement climatique dans le monde, mais également expose à quoi pourrait ressembler notre avenir. Ce sera une contribution précieuse pour aider à la prise de décision. Il s’appuie sur les rapports précédents du GIEC, que les gouvernements utilisent déjà.
Voir l'intégralité de l'interview Ici.
Recueillis par O. A.