le réalisateur Ayoub Elaïassi nœud-papé sur le tapis rouge du Festival international du film de Marrakech.
Après « Le Malentendu », le réalisateur Ayoub Elaïassi prépare son nouveau long-métrage « Motobécane ». Le film se veut une histoire dans l’Histoire. Le récit de trois générations d’une famille à travers l’histoire d’une ville, Dar El Beida, qui a grandi et s’est agrandie au même titre que les tourmentes, les problèmes, les joies et les malheurs de cette parentèle jusqu’à nos jours. C’est en fait ce qui fût, ce qui est mais pas ce qui sera. Puisque l’auteur plonge dans des pages d’existence de gens qui lui sont proches telles que vécues par d’autres qui leur furent proches… Et la ville fût, et la ville vit.
Au vu de ceux qui y ont longtemps vécu et ceux qui y vivent encore mais dans de nouveaux décors, avec des personnages dont les caractères ont été façonnés par des épisodes de famine, de disettes, de peste, de choléra, de guerre, de grandes crises socioéconomiques et politiques. On y croise également des personnages qui n’ont eu de cela que de vagues échos et qui ont vécu dans le faste et l’abondance mais qui doivent encore cohabiter et coexister sans communion, mais dans un semblant d’harmonie.
Au vu de ceux qui y ont longtemps vécu et ceux qui y vivent encore mais dans de nouveaux décors, avec des personnages dont les caractères ont été façonnés par des épisodes de famine, de disettes, de peste, de choléra, de guerre, de grandes crises socioéconomiques et politiques. On y croise également des personnages qui n’ont eu de cela que de vagues échos et qui ont vécu dans le faste et l’abondance mais qui doivent encore cohabiter et coexister sans communion, mais dans un semblant d’harmonie.
Ni heur ni malheur
« Motobécane » c’est aussi l’histoire de la coexistence, du bon voisinage et du vivre-ensemble. C’est un juste rappel de ces temps où la ville et la médina en particulier étaient un amalgame de gens de différentes religions et ethnies et pourtant c’était un « tout » homogène où rien ne laissait place à la mésentente ni à la discorde.
En somme, le film qui n’affiche pas de fin précise (ni heureuse, ni triste) est la projection de caractères et de traits humains auxquels tout spectateur pourra s’identifier et pourra y déceler l’histoire de sa propre famille, sinon une partie de celle-ci, puisque, selon l’auteur, les familles marocaines ont toutes la même histoire, il n’y a que le cadre et le contexte qui diffèrent, puisque toutes, tout au long de l’histoire, elle ont vécu les mêmes joies de mariage, de naissance… et les mêmes misères et partout il y a eu des problèmes liés à la succession, à l’héritage, à l’abandon, au sacrifice et à la tyrannie d’un injuste paternalisme dont héritaient les aînés perpétuant ainsi des traditions archaïques qui existent encore de nos jours mais sous de nouvelles formes. Des formes dont d’ailleurs le traditionnel trahit souvent la modernité et l’Histoire continue. La vie également.