Le peintre à 90 ans : « Il a le sentiment que, désormais, toute distraction est une perte de temps car il comprend bien qu’il ne lui reste pas tant de temps que ça », selon un de ses amis.
Pablo Picasso décède à Mougins le dimanche 8 avril 1973 à 11h45. Il a 91 ans, un œdème au poumon et une attaque cardiaque achèvent sa vie. Son ami le coiffeur Eugenio Arias s’est chargé de la toilette mortuaire. Jacqueline Picasso pose une grande cape noire sur le corps de son époux. « Ensuite, raconte Eugenio Arias, j’ai fermé la porte de la chambre et j’ai empêché quiconque d’y entrer » (…) C’est la décision de Jacqueline Picasso : l’enterrement s’effectuera au château de Vauvenargues.
Appelé au téléphone, Christian de Barbarin-Paquet, le maire du village répond qu’il signera l’indispensable dérogation : l’inhumation se déroulera dans une propriété privée, en dehors d’un cimetière. Le 10 avril à six heures du matin, le convoi funèbre quitte « Notre-Dame de Vie », la maison de Mougins. D’après l’article de Jean Boissieu dans Le Provençal, le cortège comporte cinq véhicules : « Une DS noire, une autre DS qui était le fourgon mortuaire à l’intérieur duquel Jacqueline avait pris place, la Lincoln blanche du peintre que conduisait, cheveux blancs, visage fermé, son fils Paul. Suivait une autre voiture, puis une Mercédès, immatriculée à Barcelone » (...)
Appelé au téléphone, Christian de Barbarin-Paquet, le maire du village répond qu’il signera l’indispensable dérogation : l’inhumation se déroulera dans une propriété privée, en dehors d’un cimetière. Le 10 avril à six heures du matin, le convoi funèbre quitte « Notre-Dame de Vie », la maison de Mougins. D’après l’article de Jean Boissieu dans Le Provençal, le cortège comporte cinq véhicules : « Une DS noire, une autre DS qui était le fourgon mortuaire à l’intérieur duquel Jacqueline avait pris place, la Lincoln blanche du peintre que conduisait, cheveux blancs, visage fermé, son fils Paul. Suivait une autre voiture, puis une Mercédès, immatriculée à Barcelone » (...)
« La femme au Vase »
À côté de Jacqueline Picasso et de sa fille Catherine Hutin, le fils aîné Paul Picasso est présent. La famille est loin d’être complète, le vide est béant : sont présents uniquement deux neveux de Pablo, le docteur Jaime Vilato-Ruiz et le peintre Javier Vilato-Ruiz, leur frère Antonio et leur sœur Dolorès. Parmi les proches, voici des personnages faiblement connus : l’éditeur Gustau Gil et son épouse Maria, Miguel Mariano, le dernier secrétaire de Picasso ainsi qu’Eugenio Arias, mentionné plus haut. À ce petit groupe s’ajoutent Roland Dumas, avocat de Pablo, ainsi que l’avoué de la famille, Armand Antebi. Personne ne représente l’État : à cette époque Georges Pompidou est Président de la République, Jacques Duhamel est son ministre de la Culture (…) Surviennent aussi quelques-uns de ceux qui aiment Picasso ; ils n’entreront pas dans le château. L’amante de la fin des années 1920, la mère de Maya, Marie-Thérèse Walter (1909 – 1977) arrive au volant d’une petite voiture rouge : pour elle, aucune considération, elle est obligée de repartir.
Le matador Luis Miguel Dominguin, Douglas Cooper et Lucien Clergue ne sont pas davantage admis ; Clergue prend des photos des vignobles et du château blanchis par la neige (...) Sous la pluie, le lundi 16 avril à 15 h, une délégation du Conseil municipal de Vauvenargues se joindra aux obsèques. Quelques jours plus tard, sur le monticule qui recouvre un caveau sans stèle ni inscription, on scellera la statue de « La Femme au Vase », un bronze de 220 cm de hauteur. En 2009 quand Catherine Hutin rouvrira le château pour une brève saison de visite, les photos de la tombe seront strictement interdites. En mai 1937, l’original de « La Femme au Vase » ponctuait l’entrée du Pavillon Espagnol de l’Exposition Universelle : c’était inoubliable, on découvrait à Paris le tableau de Guernica.
Cf : Pablo Picasso à Vauvenargues, le grand atelier de la Sainte-Victoire, éditions Images en Manœuvres, 2009.