Pour l’année 2022, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a choisi comme thème « Faire de la santé mentale pour tous une priorité mondiale ».
S’inscrivant dans cette dynamique, le cycle de séminaires organisé par l’institution marocaine spécialisée dans les soins psychiatrique « la ville des Lilas », consacre son séminaire du mois d’octobre 2022 à un aspect particulier et très sensible de la pratique psychiatrique.
Il est question des relations conflictuelles qui peuvent se voir entre soignants et patients dans une établissement spécialisé en soins psychiatriques, indique Dr Hachem TYAL, psychiatre à Casablanca et initiateur des entretiens des Lilas de psychiatrie.
Les relations tendues entre professionnels de la santé et patients dans une institution psychiatrique est la thématique qui sera débattue lors du prochain séminaire de formation continue en psychiatrie, qu’organise la villa des LILAS, samedi, 15 octobre 2022.
Un psychiatre, un philosophe et un spécialiste des ressources humaines, développeront ce sujet qui fait référence à une certaine forme de violence.
Cette approche multidisciplinaire, prônée par de nombreuses écoles de psychiatrie dans le monde, commence à frayer son chemin au Maroc, grâce aux questions et débats soulevés par l’Association Marocaine de Psychiatrie psychodynamique.
La violence est propre à la logique interne de toute institution psychiatrique car y règne un régime spécifique dans lequel une activité particulière (le soin en ce qui nous concerne) accapare le temps et les intérêts de tous ses membres, au détriment de tout le reste.
Cela a comme effet d'installer les patients dans un univers singulier dans lequel ils sont coupés du monde extérieur, les installant dans une relation de promiscuité totale avec de nombreuses personnes, ce qui est vécu comme salvateur pour nombre d'entre eux mais source de beaucoup de dysfonctionnement dans nombre de cas.
L’institution psychiatrique en arrive à "déculturer" le patient, le privant de son autonomie et de son statut de sujet, tendant ainsi à le transformer en objet de l’institution.
Le patient va alors être obligé de s'inscrire dans une adaptation progressive à la vie institutionnelle, tantôt en essayant de résister à cette image de « bon patient » (auquel cas son attitude est réinterprétée en termes de symptômes de sa pathologie), tantôt au contraire en montrant qu'il adhère au rôle que l’institution attend de lui.
Quant aux soignants, ils sont eux-mêmes dans une dynamique qui peut devenir hautement destructrice des liens dans les services où ils exercent leur fonctions. Ceci est lié, entre autres, à l'incertitude qu'ils ont quant à l’efficacité de la prise en charge psychiatrique en institution (diagnostic difficile, traitement aléatoire…), ce qui les amène eux aussi à mettre au point des stratégies d’adaptation interne : Demande au médecin d'augmentation des posologies médicamenteuses ; recours à l’administratif pour "sévir" contre les patients afin de retrouver l’illusion d’une maîtrise ; déni de la souffrance psychique.
À défaut d’adaptation à l’institution psychiatrique, le soignant peut aussi tenter de fuir l’institution en allant dans une clinique non psychiatrique ou encore en se spécialisant dans une activité de soin autre comme la psychothérapie.
Il s’agit de mécanismes d’adaptation ou de défense où la capacité contenante du personnel, faute de pouvoir se jouer sur une scène psychique, se déploie dans l’agir, dans le recours à la chambre d'isolement ou au service fermé.
Pour se protéger des attaques toujours possibles, dans la réalité ou dans le fantasme, aussi bien du patient que de sa famille, des médecins, de l'administration qui remet en cause sa compétence de professionnel soignant, un fonctionnement rigide tend à se mettre en place dans l'établissement , avec comme conséquence la déshumanisation et la violence.
Ceci est vrai dans tous les établissements de soins psychiatriques mais est encore plus sensible dans les services spécialisés en addictologie, tient à préciser Dr Hachem TYAL, psychiatre et directeur de l’établissement spécialisé dans le soins psychiatriques et d’addictologie : villa des lilas.
Trois spécialistes venus d’horizons différents exposeront leurs points de vues sur cette relation conflictuelle, pouvant prendre le visage d’actes violents, entre soignants et patients dans une instituions psychiatrique :
Amine BENYAMINA, Pr. de Psychiatrie, addictologue (Paris), Jérôme ALBERTINI : DRH Science-Po Paris, formateur en approche systémique (Ajaccio) et Jean-Louis BLAQUIER : Pr. de Philosophie, docteur en psychanalyse (Casablanca).
S’inscrivant dans cette dynamique, le cycle de séminaires organisé par l’institution marocaine spécialisée dans les soins psychiatrique « la ville des Lilas », consacre son séminaire du mois d’octobre 2022 à un aspect particulier et très sensible de la pratique psychiatrique.
Il est question des relations conflictuelles qui peuvent se voir entre soignants et patients dans une établissement spécialisé en soins psychiatriques, indique Dr Hachem TYAL, psychiatre à Casablanca et initiateur des entretiens des Lilas de psychiatrie.
Les relations tendues entre professionnels de la santé et patients dans une institution psychiatrique est la thématique qui sera débattue lors du prochain séminaire de formation continue en psychiatrie, qu’organise la villa des LILAS, samedi, 15 octobre 2022.
Un psychiatre, un philosophe et un spécialiste des ressources humaines, développeront ce sujet qui fait référence à une certaine forme de violence.
Cette approche multidisciplinaire, prônée par de nombreuses écoles de psychiatrie dans le monde, commence à frayer son chemin au Maroc, grâce aux questions et débats soulevés par l’Association Marocaine de Psychiatrie psychodynamique.
La violence est propre à la logique interne de toute institution psychiatrique car y règne un régime spécifique dans lequel une activité particulière (le soin en ce qui nous concerne) accapare le temps et les intérêts de tous ses membres, au détriment de tout le reste.
Cela a comme effet d'installer les patients dans un univers singulier dans lequel ils sont coupés du monde extérieur, les installant dans une relation de promiscuité totale avec de nombreuses personnes, ce qui est vécu comme salvateur pour nombre d'entre eux mais source de beaucoup de dysfonctionnement dans nombre de cas.
L’institution psychiatrique en arrive à "déculturer" le patient, le privant de son autonomie et de son statut de sujet, tendant ainsi à le transformer en objet de l’institution.
Le patient va alors être obligé de s'inscrire dans une adaptation progressive à la vie institutionnelle, tantôt en essayant de résister à cette image de « bon patient » (auquel cas son attitude est réinterprétée en termes de symptômes de sa pathologie), tantôt au contraire en montrant qu'il adhère au rôle que l’institution attend de lui.
Quant aux soignants, ils sont eux-mêmes dans une dynamique qui peut devenir hautement destructrice des liens dans les services où ils exercent leur fonctions. Ceci est lié, entre autres, à l'incertitude qu'ils ont quant à l’efficacité de la prise en charge psychiatrique en institution (diagnostic difficile, traitement aléatoire…), ce qui les amène eux aussi à mettre au point des stratégies d’adaptation interne : Demande au médecin d'augmentation des posologies médicamenteuses ; recours à l’administratif pour "sévir" contre les patients afin de retrouver l’illusion d’une maîtrise ; déni de la souffrance psychique.
À défaut d’adaptation à l’institution psychiatrique, le soignant peut aussi tenter de fuir l’institution en allant dans une clinique non psychiatrique ou encore en se spécialisant dans une activité de soin autre comme la psychothérapie.
Il s’agit de mécanismes d’adaptation ou de défense où la capacité contenante du personnel, faute de pouvoir se jouer sur une scène psychique, se déploie dans l’agir, dans le recours à la chambre d'isolement ou au service fermé.
Pour se protéger des attaques toujours possibles, dans la réalité ou dans le fantasme, aussi bien du patient que de sa famille, des médecins, de l'administration qui remet en cause sa compétence de professionnel soignant, un fonctionnement rigide tend à se mettre en place dans l'établissement , avec comme conséquence la déshumanisation et la violence.
Ceci est vrai dans tous les établissements de soins psychiatriques mais est encore plus sensible dans les services spécialisés en addictologie, tient à préciser Dr Hachem TYAL, psychiatre et directeur de l’établissement spécialisé dans le soins psychiatriques et d’addictologie : villa des lilas.
Trois spécialistes venus d’horizons différents exposeront leurs points de vues sur cette relation conflictuelle, pouvant prendre le visage d’actes violents, entre soignants et patients dans une instituions psychiatrique :
Amine BENYAMINA, Pr. de Psychiatrie, addictologue (Paris), Jérôme ALBERTINI : DRH Science-Po Paris, formateur en approche systémique (Ajaccio) et Jean-Louis BLAQUIER : Pr. de Philosophie, docteur en psychanalyse (Casablanca).