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Comment l’industrie marocaine se mobilise dans la lutte contre la pandémie ?

Crise de Covid-19


Rédigé par A. CHANNAJE Jeudi 23 Avril 2020

Face à la pandémie du coronavirus, le secteur industriel marocain se mobilise pour répondre au besoin croissant en produits sanitaires.



Des chercheurs de l’UMP fabriquent des visières imprimées en 3D. Ph. MAP
Des chercheurs de l’UMP fabriquent des visières imprimées en 3D. Ph. MAP
« Au-delà d’autres secteurs de premières nécessités qui ont également répondu présent face à cette crise, tels que la distribution où les principaux supermarchés ont adapté leur stratégie de vente pour offrir des services de livraison à domicile inédits, ou du secteur de l’éducation qui a rapidement mis en place des solutions digitales pour délivrer des cours à correspondance, la priorité du pays s’est logiquement orientée vers le secteur de la santé », souligne le cabinet d’intelligence économique, basé à Londres.

Différentes initiatives ont vu alors le jour selon OBG. « Le pays entend en effet tirer profit de son secteur industriel qui a su se structurer au cours des dernières années, sous l’impulsion du Plan d’Accélération Industriel (PAI) 2014 – 2020. Pendant cette période, plus de 400 000 nouveaux emplois ont été créés (bilan à fin 2018), et 54 systèmes industriels se sont tissés, tels que l’automobile, le textile et l’aéronautique. Au moment où la seconde phase du PAI, pour la période 2021 – 2025, s’organisait, les entreprises privées, en coordination avec le secteur public, se sont donc concertées pour adapter la production industrielle et venir en aide à la population et aux régions ne disposant pas des moyens nécessaires pour faire face à cette crise sans pareille », est-il expliqué.

Le secteur santé priorisé

C’est dans ce sens que, en ce début du mois d’avril, l’industrie textile - qui employait à fin 2019 plus de 185 000 travailleurs répartis dans plus de 1600 entreprises, et représentant 15% du PIB industriel marocain - s’est mobilisée, par l’intermédiaire de l’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’Habillement (AMITH) pour reconvertir certains de ses adhérents à la fabrication de masques et viser une capacité de production de plus de 4 millions d’unités par jour. Au-delà d’être produits en un temps record, ces masques répondront aux normes de l’Institut marocain de normalisation (IMA-NOR), prouvant leur qualité et les rendant accessible au personnel de soin.

« Alors que la majorité de nos adhérents travaillent à titre gracieux pour cet exercice, cela est un bel exemple de solidarité de la part des industriels marocains du textile», précise Jalil Skali, vice- président de l’AMITH.

Cette nouvelle, poursuit la même source, est d’autant plus importante avec l’annonce faite par le gouvernement le 6 avril, imposant le port obligatoire du masque et fixant les prix de vente à 80 centimes l’unité. Oxford Business Group cite également l’exemple de l’unité industrielle de Lamatem à Berrechid, inaugurée en octobre 2019 et spécialisée dans le textile médical, qui est engagée à fournir du matériel médical, des casaques, des combinaisons, et des sur-chaussures. « Ce qui constituera un atout de taille, alors que l’usine peut produire jusqu’à 6 millions d’unités par mois », affirme le think tank Londonien.

Des acteurs mobilisés

OBG souligne aussi la mobilisation des instituts de recherche et développement qui redoublent également d’effort, et ont conçu un respirateur artificiel 100% marocain ainsi qu’un appareil de mesure de la température destinés aux malades atteints du coronavirus (Covid-19), à travers le travail des chercheurs de l’Université Mohammed VI Polytechnique.

Et d’ajouter que le Royaume, pour faire face à Covid-19, a débloqué mi-mars un fond spécial de 10 milliards de DH pour prendre en charge les dépenses résultant de cette crise sanitaire. « Ce fond devra financer d’une part, les dépenses de mise à niveau du dispositif médical, en termes d’infrastructures adaptées et de moyens supplémentaires à acquérir dans l’urgence. D’une autre part, ce fond devrait soutenir l’économie nationale et accompagner les secteurs les plus touchés par cette crise sanitaire. Autres mesures incluent la suspension du paiement des charges sociales et la mise en place d'un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises », soulignent les analyses d’OBG.

A. CHANNAJE








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