- La RAM réfléchit à se départir d’une partie de sa flotte dans un contexte de récession planétaire et de crise mondiale du transport aérien. Cette option estelle la bonne et quelles sont ses chances de concrétisation ?
- Je ne pense pas que c’est la bonne option. On espérait augmenter la flotte mais pas la réduire. Il fallait maintenir la flotte tel quelle était et investir dans l’avenir. Avec ses soixante appareils, la RAM était déjà petite. Elle le devient encore plus suite à cette réduction. De plus, je ne sais pas si on trouvera des repreneurs de ces appareils. Autant les garder et créer une compagnie low-cost ou avec une autre vocation.
- Quelle alternative préconisez vous ?
- Il fallait garder les 20 appareils et aider la RAM à moderniser son management, en rehaussant sa qualité, et en injectant du capital. Il fallait aussi défiscaliser toutes ses activités sur une période de dix ans et lui garantir une ligne de crédit pour sa trésorerie sur une période de 7 ans. Par ailleurs, il faut créer un fonds étatique qui serait le propriétaire des appareils et faire sortir la RAM de l’effort d’investissement dans la flotte ! Ainsi elle pourra aspirer à un mode de gestion “rentable”
- Vous avez récemment proposé comme solution, une compagnie à vocation africaine « African Airlines » basée sur les 20 appareils cédés par la RAM. Pourquoi ce choix des pays africains ?
- Outre l’aspect politique et l’ambition d’affermissement de la coopération économique Sud-Sud, l’importance d’une Compagnie Continentale (CC) réside dans le fait que l’Afrique est le continent le plus enclavé en raison des difficultés géographiques de ses territoires (déserts, fleuves, rivières, montagnes...), de l’absence d’infrastructures routières, de l’instabilité et des tensions politiques entre ses pays. Ce qui rend le déplacement entre villes du même pays et des autres pays très périlleux voire impossible. L’avion s’avère donc le meilleur et souvent le seul moyen de rapprocher les populations du continent et d’assurer le transfert des marchandises vitales à ces mêmes populations.
- Et cette compagnie continentale aura-t-elle les moyens d’une telle ambition ?
- L’offre totale des 20 avions est de plus de 3200 sièges, ce qui permettrait de couvrir un réseau dense en Afrique. Le choix du hub est capital, soit Dakhla ou une autre ville d’un pays africain ami. La Compagnie Continentale et grâce à ses avions de moyen courrier et long courrier peut desservir plusieurs pays d’Afrique (axes Nord-Sud, Centre-Est, Est-Ouest, centre-Sud...). Elle peut couvrir des liaisons entre pays africains et d’autres dans des continents comme l’Asie et les pays d’Europe et d’Amérique non desservis par la RAM.
- Je ne pense pas que c’est la bonne option. On espérait augmenter la flotte mais pas la réduire. Il fallait maintenir la flotte tel quelle était et investir dans l’avenir. Avec ses soixante appareils, la RAM était déjà petite. Elle le devient encore plus suite à cette réduction. De plus, je ne sais pas si on trouvera des repreneurs de ces appareils. Autant les garder et créer une compagnie low-cost ou avec une autre vocation.
- Quelle alternative préconisez vous ?
- Il fallait garder les 20 appareils et aider la RAM à moderniser son management, en rehaussant sa qualité, et en injectant du capital. Il fallait aussi défiscaliser toutes ses activités sur une période de dix ans et lui garantir une ligne de crédit pour sa trésorerie sur une période de 7 ans. Par ailleurs, il faut créer un fonds étatique qui serait le propriétaire des appareils et faire sortir la RAM de l’effort d’investissement dans la flotte ! Ainsi elle pourra aspirer à un mode de gestion “rentable”
- Vous avez récemment proposé comme solution, une compagnie à vocation africaine « African Airlines » basée sur les 20 appareils cédés par la RAM. Pourquoi ce choix des pays africains ?
- Outre l’aspect politique et l’ambition d’affermissement de la coopération économique Sud-Sud, l’importance d’une Compagnie Continentale (CC) réside dans le fait que l’Afrique est le continent le plus enclavé en raison des difficultés géographiques de ses territoires (déserts, fleuves, rivières, montagnes...), de l’absence d’infrastructures routières, de l’instabilité et des tensions politiques entre ses pays. Ce qui rend le déplacement entre villes du même pays et des autres pays très périlleux voire impossible. L’avion s’avère donc le meilleur et souvent le seul moyen de rapprocher les populations du continent et d’assurer le transfert des marchandises vitales à ces mêmes populations.
- Et cette compagnie continentale aura-t-elle les moyens d’une telle ambition ?
- L’offre totale des 20 avions est de plus de 3200 sièges, ce qui permettrait de couvrir un réseau dense en Afrique. Le choix du hub est capital, soit Dakhla ou une autre ville d’un pays africain ami. La Compagnie Continentale et grâce à ses avions de moyen courrier et long courrier peut desservir plusieurs pays d’Afrique (axes Nord-Sud, Centre-Est, Est-Ouest, centre-Sud...). Elle peut couvrir des liaisons entre pays africains et d’autres dans des continents comme l’Asie et les pays d’Europe et d’Amérique non desservis par la RAM.
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait : L’homme aux multiples facettes
Lahcen Haddad
Natif de Boujaâd, le 16 mars 1960, Lahcen Haddad a été ministre du Tourisme entre 2012 et 2016, période durant laquelle il a supervisé la progression du royaume dans son objectif de devenir une destination touristique prisée et un pays de référence en matière de tourisme durable. Mais avant cela, et pendant plus de vingt ans, il a travaillé en tant qu’expert international, dans plus de cinquante pays, en management stratégique, démocratie et gouvernance, migration, développement, et en tant qu’expert certifié en planification stratégique, suivi et évaluation, et en diversité et entrepreneuriat. En plus, il a dispensé des cours plus de trente ans dans différentes U n i v e r s i t é s , dont l’Université Mohammed V de Rabat, Al Akhawayn à Ifrane, l’Université d’Indiana, le Saint Thomas Aquinas College de New York, ou encore EGE Paris. Il est également consultant international à la Banque mondiale, à l’Union Européenne, entre autres.
M. Lahcen Haddad est, par ailleurs, suivi pour ses chroniques et opinions, publiées en arabe, en français et en anglais, pour des titres comme Entrepreneur, Harvard Business Review, Entrepreneur, MIT Technology Review, Al-Sharq Al-Awsat et Challenge. Ses publications couvrent différents domaines, dont ceux relatifs au développement économique, à la géostratégie, aux sciences sociales, à l’éducation, à la communication et à la gestion, ainsi qu’à des thèmes d’intérêt général.
M. Lahcen Haddad est, par ailleurs, suivi pour ses chroniques et opinions, publiées en arabe, en français et en anglais, pour des titres comme Entrepreneur, Harvard Business Review, Entrepreneur, MIT Technology Review, Al-Sharq Al-Awsat et Challenge. Ses publications couvrent différents domaines, dont ceux relatifs au développement économique, à la géostratégie, aux sciences sociales, à l’éducation, à la communication et à la gestion, ainsi qu’à des thèmes d’intérêt général.
S. K.
Repères
“Licenciement économique” à la RAM
Royal Air Maroc a décidé, mardi 21 courant lors de la réunion du comité d’entreprise, d’immobiliser 20 de ses appareils en attendant de s’en désengager soit en les revendant ou en les donnant en location, et de procéder au licenciement économique d’environ 750 personnes dont 150 pilotes, comme relayé par de nombreux sites d’information marocains. Environ 150 personnes dont une trentaine de pilotes ont répondu favorablement au plan de départ proposé par la compagnie. La compagnie va se séparer d’environ 900 personnes en tout.
Hub, un choix conditionné
Selon M. Lahcen Haddad, le choix du hub dépend des relations politiques entre le Maroc et le pays accueillant cette plate-forme. “Étant donné que pas mal de pays amis disposent de leurs compagnies aériennes nationales qui, en réalité, sont très fragiles, il serait judicieux de négocier avec l’éventuel partenaire de manière à trouver une solution au risque de blocage en essayant de préserver les intérêts de la compagnie nationale et la compagnie continentale”, nous explique-t-il.
Covid-19 : des compagnies aériennes africaines clouées au sol
La pandémie du nouveau Coronavirus est venue donner un coup fatal à des compagnies en difficulté financière. Presque toutes les compagnies africaines ont adopté le même moyen de survie. A l’instar de South African Airways, Kenyan Airlines affiche des pertes depuis huit années consécutives. Face à la crise, l’Etat kényan a choisi de nationaliser le transporteur. Conséquence : réduction du réseau, vente d’actifs et licenciements du personnel.