Une lecture dans l’historique de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football, dont la 34ème édition débute le 13 janvier en Côte d’Ivoire, permet de relever comment cette grand-messe du football africain a gagné, au fil des éditions, en spectacle et en notoriété, séduisant de plus en plus les mordus du ballon rond et s’imposant comme l’un des plus prestigieux rendez-vous footballistiques au monde. Créée en 1956, trois ans avant la Coupe d’Europe des Nations, la CAN est la deuxième plus vieille compétition continentale après la Copa America dont la première édition date de 1916.
Le triplé pour le Cameroun (2000)
La victoire de la sélection camerounaise face aux «Super Eagles» devant 60.000 spectateurs a entraîné une grosse déception chez les Nigérians qui ont vu filer l’occasion de fêter le sacre.
Les millions d’inconditionnels de la sélection nigériane assistaient, alors, à la troisième défaite en finale de leur équipe devant le Cameroun, après celles de 1984 à Abidjan et de 1988 à Casablanca. La finale remportée par les Camerounais sur le score de 4 tirs au but à 3, au terme d’un nul (2-2) en temps réglementaire et prolongations, a été palpitante eu égard au potentiel des deux équipes qui ont fourni un beau football.
Avec ce nouveau titre, le Cameroun inscrit son nom pour la troisième fois sur le registre africain, conservant, par là même, définitivement le trophée.
La CAN-2000, organisée conjointement par le Ghana et le Nigeria, a été considérée comme étant celle de l’émergence des stars et de la maturité technique des joueurs africains.
Quatrième titre pour le Cameroun (2002)
L'édition de Bamako peut être considérée comme un tournant pour le football africain, avec l’excellente carte rendue par les joueurs camerounais et sénégalais, propulsés au rang de stars lors du Mondial Corée-Japon. Les Camerounais ont dominé cette édition en remportant les trois matches du premier tour face à la RD Congo (1-0), la Côte d’Ivoire (1-0) et le Togo (3-0).
En quart de finale, les Camerounais ont sorti les Égyptiens (1-0), puis la sélection du pays hôte, le Mali (3-0), en demi-finale.
En finale face au Sénégal, le Cameroun a confirmé son statut de leader incontestable de la décennie. Face à une coriace équipe sénégalaise, les Lions indomptables n’ont eu leur salut qu’aux tirs au but 3-2 (0-0 au terme de 120 minutes de jeu).
Au tableau des équipes ayant raté le coche, figure le onze marocain qui n’a pas réussi à franchir le cap du 1er tour, comme lors de l’édition précédente, après son nul face au Ghana (0-0), sa victoire sur le Burkina Faso (2-1) et sa défaite devant l’Afrique du sud (3-1).
Aigles de Carthage au sommet, Lions de l’Atlas ressuscités (2004)
La prestation de l’équipe marocaine lors de la CAN-2004 en Tunisie a redonné confiance à tous ses fans. Mais la Tunisie a raflé la mise grâce à un grand sens de réalisme.
Les Lions de l’Atlas ont reconquis la place de choix qui leur échoit au niveau continental.
Sous la houlette de Baddou Zaki, ils ont présenté un football attrayant, en dépit des doutes exprimés au début de l’épreuve sur leur capacité à réaliser un bon résultat.
Après un premier tour irréprochable, ils ont dominé l’Algérie en quarts de finale (3-1) et le Mali en demi-finale (4-0).
En finale, ils ont buté sur une équipe tunisienne survoltée devant son public. Les Aigles de Carthage, qui avaient perdu deux finales face au Ghana (1965 à Tunis) et l’Afrique du sud (Johannesburg 1996), ont réussi cette fois-ci à décrocher le trophée sur le score de 2-1.
Fêtés en héros à leur retour, les hommes de Zaki ont certes perdu le trophée, mais ils ont gagné en estime au sein du gotha du football africain.
Et de cinq pour les «Pharaons» (2006)
Les Egyptiens, en remportant sur leur sol la CAN-2006, ont fait d’une pierre deux coups : signer un nouveau record de victoires en CAN avec cinq titres et organiser une des éditions les plus spectaculaires et les plus relevées. La finale, qui a opposé les équipes égyptienne et ivoirienne, ne s’est décidée que lors de la séance des tirs au but, les 120 minutes de la partie s’étant soldées sur le nul blanc (0-0).
Drogba et les siens se sont finalement inclinés 4-2, à la grande joie des milliers de supporters du stade du Caire, totalement acquis à la cause des Pharaons.
2008 : Les Pharaons encore et toujours, Eto’o nouveau «goleador» de la CAN
La tournure prise par les événements était loin de satisfaire les coéquipiers d’Eto’o, peu convaincants malgré leur parcours réussi et cette finale tant attendue.
Les mordus du ballon rond africain retiendront une seule image très significative: Rigobert Song, leader vieillissant de la défense camerounaise, hésite à se débarrasser de la balle pendant quelques secondes, un laps de temps fatal puisque le jeune Mohamed Zidane, entré encours de jeu, la lui a chipée dans les pieds avant de mettre Abou Trika sur orbite pour crucifier Kameni (78è).
Les «Pharaons» consolident ainsi leur place d’équipe la plus titrée en CAN en ajoutant un sixième titre à leur palmarès (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008) et privent, au passage, le Cameroun, qui détient quatre trophées (1984, 1988, 2000, 2002), d’égaler leur record.
Cette édition entrera dans les annales de la CAN comme étant la plus prolifique, avec 99 buts, soit une moyenne de 3,09 buts par match.