A quelques jours du lancement de la campagne nationale de vaccination anti-Covid, le Maroc a décidé d’introduire les tests antigéniques rapides, et ce, en vue de renforcer la stratégie nationale de riposte et de gestion de l’épidémie. Cette démarche préventive intervient à un moment où le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 continue dans sa tendance haussière au Royaume, et que les Marocains sont de plus en plus nombreux à vouloir se faire tester.
Pour faire face à cet afflux de malades potentiels désireux de se faire dépister et pour briser la chaîne de transmission alarmante, le renforcement du système de détection des cas positifs est de mise, nous explique Najib Al Idrissi, Professeur à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé et médecin à l’Hôpital Universitaire Cheikh Khalifa de Casablanca, indiquant que durant cette période pré-vaccinale, la solution optimale qui se profile sont les tests rapides.
Néanmoins, le timing du déploiement de ces tests interroge à plusieurs titres, notamment sur les raisons du retard de la mise en place de cette mesure, alors que le Maroc avait commandé, en début de pandémie, quelque 500.000 tests, sans pour autant les inclure dans le circuit de traitement des cas Covid.
Dans ce sillage, notre interlocuteur nous explique que «l’épidémie au Maroc a atteint sa phase 3, ce qui veut dire que nous sommes en pleine transmission communautaire, le virus se faufile donc partout, se nourrissant du non-respect des mesures barrières et augmentant les risques de multiplication des clusters, raison pour laquelle les tests antigéniques sont recommandés aujourd’hui, ils permettent le tri dans «les clusters» et évite la propagation massive, par exemple dans les aéroports ou les gares».
Pourquoi le retard ?
Une source proche du dossier nous indique que parmi les raisons du retard, figure, entre autres, l’aspect sécuritaire et infrastructurel, «l’introduction de ces tests ne pouvait pas se faire durant les premiers mois, primo, du fait qu’il y avait encore un doute sur leur fiabilité. Secundo, il fallait assurer l’ordre déjà dans les rues, puisque les gens avaient peur en début de pandémie, raison pour laquelle les autorités publiques accompagnaient les ambulances pour récupérer les personnes infectées». Au niveau infrastructurel, la même source nous confie que l’introduction des tests rapides accentue le risque de surcharge des hôpitaux, déjà à bout de souffle. C’est la raison pour laquelle peu d’établissements de soins des secteurs public et privé sont autorisés à faire ces tests, contrairement aux autres pays.
En effet, partout dans le monde, notamment en France, ces tests rapides sont pratiqués dans les officines, les cabinets médicaux, les cliniques, les urgences d’hôpitaux et bien évidemment dans les laboratoires d’analyses médicales, «c’est ce qui les rend utiles», nous explique Dr Al-Idrissi, ajoutant que le résultat est délivré en moins de 30 minutes, ce qui fait que les personnes ne devront plus attendre plusieurs jours pour obtenir les résultats de leurs tests, ce qui contribuait significativement à l’endiguement de la propagation du virus. Cela dit, une autre source médicale nous confie que pour la réussite de cette mesure, il faut que le Maroc se procure un nombre important de tests, «à l’image de la France, où on parle d’une commande de plus de 20 millions d’antigéniques».
Quid de la fiabilité ?
Les tests antigéniques sont moins sensibles, détectant les sujets à la phase contagieuse de l’infection où la charge virale est plus élevée, mais passant à côté des infections débutantes si bien que des sujets détectés négatifs en début d’infection pourront être contagieux dans les trois jours suivants. Mais, les personnes symptomatiques qui effectuent un test antigénique rapide, dont le résultat est négatif, doivent le compléter avec un test PCR, précise Pr Al Idrissi.
Cela dit, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les tests antigéniques doivent présenter une sensibilité de 80% au minimum et une spécificité de 99% au moins. L’efficacité de ce type de test réside, en effet, dans sa rapidité en termes de résultats.
Pour faire face à cet afflux de malades potentiels désireux de se faire dépister et pour briser la chaîne de transmission alarmante, le renforcement du système de détection des cas positifs est de mise, nous explique Najib Al Idrissi, Professeur à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé et médecin à l’Hôpital Universitaire Cheikh Khalifa de Casablanca, indiquant que durant cette période pré-vaccinale, la solution optimale qui se profile sont les tests rapides.
Néanmoins, le timing du déploiement de ces tests interroge à plusieurs titres, notamment sur les raisons du retard de la mise en place de cette mesure, alors que le Maroc avait commandé, en début de pandémie, quelque 500.000 tests, sans pour autant les inclure dans le circuit de traitement des cas Covid.
Dans ce sillage, notre interlocuteur nous explique que «l’épidémie au Maroc a atteint sa phase 3, ce qui veut dire que nous sommes en pleine transmission communautaire, le virus se faufile donc partout, se nourrissant du non-respect des mesures barrières et augmentant les risques de multiplication des clusters, raison pour laquelle les tests antigéniques sont recommandés aujourd’hui, ils permettent le tri dans «les clusters» et évite la propagation massive, par exemple dans les aéroports ou les gares».
Pourquoi le retard ?
Une source proche du dossier nous indique que parmi les raisons du retard, figure, entre autres, l’aspect sécuritaire et infrastructurel, «l’introduction de ces tests ne pouvait pas se faire durant les premiers mois, primo, du fait qu’il y avait encore un doute sur leur fiabilité. Secundo, il fallait assurer l’ordre déjà dans les rues, puisque les gens avaient peur en début de pandémie, raison pour laquelle les autorités publiques accompagnaient les ambulances pour récupérer les personnes infectées». Au niveau infrastructurel, la même source nous confie que l’introduction des tests rapides accentue le risque de surcharge des hôpitaux, déjà à bout de souffle. C’est la raison pour laquelle peu d’établissements de soins des secteurs public et privé sont autorisés à faire ces tests, contrairement aux autres pays.
En effet, partout dans le monde, notamment en France, ces tests rapides sont pratiqués dans les officines, les cabinets médicaux, les cliniques, les urgences d’hôpitaux et bien évidemment dans les laboratoires d’analyses médicales, «c’est ce qui les rend utiles», nous explique Dr Al-Idrissi, ajoutant que le résultat est délivré en moins de 30 minutes, ce qui fait que les personnes ne devront plus attendre plusieurs jours pour obtenir les résultats de leurs tests, ce qui contribuait significativement à l’endiguement de la propagation du virus. Cela dit, une autre source médicale nous confie que pour la réussite de cette mesure, il faut que le Maroc se procure un nombre important de tests, «à l’image de la France, où on parle d’une commande de plus de 20 millions d’antigéniques».
Quid de la fiabilité ?
Les tests antigéniques sont moins sensibles, détectant les sujets à la phase contagieuse de l’infection où la charge virale est plus élevée, mais passant à côté des infections débutantes si bien que des sujets détectés négatifs en début d’infection pourront être contagieux dans les trois jours suivants. Mais, les personnes symptomatiques qui effectuent un test antigénique rapide, dont le résultat est négatif, doivent le compléter avec un test PCR, précise Pr Al Idrissi.
Cela dit, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les tests antigéniques doivent présenter une sensibilité de 80% au minimum et une spécificité de 99% au moins. L’efficacité de ce type de test réside, en effet, dans sa rapidité en termes de résultats.
Saâd JAFRI
3 questions à Najib Al Idrissi
Najib Al Idrissi
« C’est le moment opportun pour déployer les tests antigéniques »
Nous avons contacté Najib Al Idrissi, Professeur à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé et praticien à l’Hôpital Universitaire Cheikh Khalifa de Casablanca, pour nous donner des éclaircissements sur les tests antigéniques.
- Pourquoi le Maroc, à votre avis, a-til décidé d’introduire les tests antigéniques en ce moment ?
- En période de pandémie, le Maroc a amélioré ses compétences en dépistage de masse du Covid-19 par l’augmentation du nombre de centres qui font le dépistage par technique RT-PCR. Mais, malheureusement, jusqu’aujourd’hui, on n’arrive toujours pas à couvrir le besoin quotidien en termes de dépistage, à un moment où le nombre de contaminations explose. Ainsi, l’introduction des tests antigéniques se profile comme une mesure préventive, qui permettra d’augmenter la détection des cas positifs, des foyers épidémiques et, ainsi, les isoler, les tracer et les prendre en charge le plus rapidement possible. Le test antigénique n’est pas cher et rapide à faire seulement en 15 minutes, alors que la technique RT-PCR nécessite au minimum 3 à 4 heures. C’est donc le moment opportun de le déployer.
- Qu’en est-il de sa fiabilité? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
- Premièrement, la technique RT-PCR demande beaucoup de ressources humaines qualifiées et formées avec beaucoup de consommable, alors que le test antigénique ne nécessite qu’une seule personne pour prélèvement. Ce test sera donc d’une grande utilité pour élargir le dépistage. Néanmoins, il convient de noter qu’il n’est nullement question de remplacer la technique de référence qui est RT-PCR. Pour ce qui est de la fiabilité, l’OMS a exigé comme critère de sensibilité un minimum de 80% et un seuil de 99% pour la spécificité. Plusieurs produits existent sur le marché, il faut simplement choisir celui qui respecte ces exigences.
- Pourquoi se limiter aux établissements de soins publics et privés pour effectuer ces tests rapides au lieu de les généraliser ?
- Le risque avec le test antigénique c’est qu’il est difficile à mettre sous le radar des autorités publiques, qui s’occupent du suivi épidémiologique, surtout s’il est généralisé. Il y a donc le risque d’avoir des cas positifs non-déclarés en circulation, aggravant ainsi la situation épidémiologique du pays.
Nous avons contacté Najib Al Idrissi, Professeur à l’Université Mohammed VI des Sciences de la Santé et praticien à l’Hôpital Universitaire Cheikh Khalifa de Casablanca, pour nous donner des éclaircissements sur les tests antigéniques.
- Pourquoi le Maroc, à votre avis, a-til décidé d’introduire les tests antigéniques en ce moment ?
- En période de pandémie, le Maroc a amélioré ses compétences en dépistage de masse du Covid-19 par l’augmentation du nombre de centres qui font le dépistage par technique RT-PCR. Mais, malheureusement, jusqu’aujourd’hui, on n’arrive toujours pas à couvrir le besoin quotidien en termes de dépistage, à un moment où le nombre de contaminations explose. Ainsi, l’introduction des tests antigéniques se profile comme une mesure préventive, qui permettra d’augmenter la détection des cas positifs, des foyers épidémiques et, ainsi, les isoler, les tracer et les prendre en charge le plus rapidement possible. Le test antigénique n’est pas cher et rapide à faire seulement en 15 minutes, alors que la technique RT-PCR nécessite au minimum 3 à 4 heures. C’est donc le moment opportun de le déployer.
- Qu’en est-il de sa fiabilité? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ?
- Premièrement, la technique RT-PCR demande beaucoup de ressources humaines qualifiées et formées avec beaucoup de consommable, alors que le test antigénique ne nécessite qu’une seule personne pour prélèvement. Ce test sera donc d’une grande utilité pour élargir le dépistage. Néanmoins, il convient de noter qu’il n’est nullement question de remplacer la technique de référence qui est RT-PCR. Pour ce qui est de la fiabilité, l’OMS a exigé comme critère de sensibilité un minimum de 80% et un seuil de 99% pour la spécificité. Plusieurs produits existent sur le marché, il faut simplement choisir celui qui respecte ces exigences.
- Pourquoi se limiter aux établissements de soins publics et privés pour effectuer ces tests rapides au lieu de les généraliser ?
- Le risque avec le test antigénique c’est qu’il est difficile à mettre sous le radar des autorités publiques, qui s’occupent du suivi épidémiologique, surtout s’il est généralisé. Il y a donc le risque d’avoir des cas positifs non-déclarés en circulation, aggravant ainsi la situation épidémiologique du pays.
Recueillis par S. J.
Encadré
Tests antigéniques dans le monde : Ça progresse, mais lentement
Depuis le début de la pandémie, le dépistage massif occupait l’esprit des dirigeants du monde entier. La rapidité des tets avait et continue de constituer un vrai défi même pour les pays développés. Bien qu’ils soient rapides, les tests antigéniques peinent à être généralisés et devenir la norme du dépistage anti-Covid, à l’instar du PCR. Aux Etats Unis, ce type de test est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique, très sceptique sur sa fiabilité, bien que le gouvernement fédéral en ait acheté 150 millions pour les écoles et les maisons de retraites, selon des médias américains. Il en est autrement en France, qui avait commencé à pratiquer ce type de dépistage dès le mois de septembre, au début dans les laboratoires biologiques, avant de généraliser son autorisation aux pharmacies et aux cabinets de médecins généralistes, ainsi qu’aux aéroports. Après l’avoir réservé uniquement aux cas symptomatiques, la Haute Autorité de Santé (HAS) a donné son aval pour qu’il soit utilisé aussi pour les cas contacts. Pour sa part, l’Allemagne mise sur un approvisionnement de masse en tests d’antigène, le gouvernement de la chancelière Angela Merkel a annoncé en avoir acquis 9 millions en novembre auprès des fabricants, tout en annonçant une commande de 11,5 millions de tests supplémentaires au mois de décembre. Pour autant, le test antigénique ne saura remplacer le test PCR, les pays européens ne l’acceptent pas pour les visiteurs étrangers et leur exigent un PCR à l’entrée du territoire national, une preuve d’un manque de confiance à l’égard de ce type de dépistage dont la rapidité n’est pas encore rassurante.
Repères
Un test rapide ?
Quand on parle de dépistage rapide du Covid-19, il peut s’agir des tests sérologiques recherchant la présence d’anticorps au virus, dans le sang, en quelques minutes ou des tests antigéniques réalisés par PCR. Parmi ces tests rapides : des tests TDR (Test de Diagnostic Rapide), TROD (Test Rapide d’Orientation Diagnostique) et des autotests. Ces derniers font partie des tests rapides, en quelques minutes. Le prélèvement, la lecture et l’interprétation des résultats sont réalisés par l’individu luimême. Ils sont interdits dans plusieurs pays.
Un avantage pour le tourisme ?
Le Maroc peut remplacer l’exigence d’un test PCR par un test antigénique aux aéroports marocains pour permettre notamment au tourisme de se relancer, estime Pr Al Idrissi. Et de souligner que ces tests vont empêcher la fraude et la falsification des certificats Covid, en vérifiant la concordance entre le test PCR et les tests rapides.