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Covid-19 : où vont les déchets médicaux ?


Rédigé par Safaa KSAANI Vendredi 3 Avril 2020

Dans toute intervention médicale, des déchets médicaux et pharmaceutiques sont générés. Qu’en est-il du traitement de ces déchets ?



Au niveau d’une unité d’isolement Covid-19, le risque infectieux des déchets générés est très élevé, ce qui nécessite la mise en place d’une procédure de gestion sécurisée, de l’unité d’isolement jusqu’à l’unité de traitement, en passant par le lieu d’entreposage final et le véhicule du transport.

La procédure de gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques (DMP) générés au niveau des salles d’isolement Covid-19 est désormais connue. La direction des hôpitaux et des soins ambulatoires (DHSA) a publié un document auquel nous avons eu accès, portant sur les modalités du tri, d’emballage de ces déchets ainsi que le circuit de collecte interne et leur transport vers l’unité de traitement.

Les acteurs concernés par cette procédure sont les professionnels de la santé, les agents chargés de la manutention, de la pré-collecte, du transport vers le site où ils seront traités, ainsi que du traitement et de l’élimination des déchets au niveau des installations.
 
Le circuit de traitement

La gestion des déchets exige des conditions particulières. Au niveau des unités d’isolement, les déchets ménagers sont considérés comme des déchets à risque infectieux. Tous les déchets ménagers et ceux à risque infectieux sont conditionnés dans un seul conteneur : restes des nourritures, ustensiles en plastique (jetables), gobelet, équipements de protection individuelle (à l’exception des lunettes), papier absorbant, sacs, bouteilles en plastique vides, mouchoirs.

Après leur tri, les DMP sont emballés dans des sacs de différentes couleurs. Les objets piquants, coupants et tranchants sont séparés des autres déchets.

Les sacs et les conteneurs ne doivent pas être remplis entièrement. Une fois les trois quarts des sacs remplis, ils doivent être scellés. Par ailleurs, tous les conteneurs doivent être fermés hermétiquement.
La troisième étape du circuit du traitement de ces déchets est leur transport interne (ou pré-collecte). L’évacuation doit se faire au moins une fois par jour, à une heure bien déterminée et régulière, et selon un circuit prédéfini par l’hôpital. Cette opération est réservée au collecteur habituel des déchets, soit une société sous-traitante, soit une personne désignée par la Direction.

Le collecteur bien protégé, procède à la récupération des conteneurs, après les avoir désinfectés entièrement de l’extérieur à l’aide d’un détergent, selon les recommandations de L’OMS. Les conteneurs sont directement transférés vers le lieu de stockage final en attente de leur évacuation pour traitement.
 
Où sont-ils stockés dans l’hôpital, avant de les transporter à l’extérieur ?
Selon le document de la DHSA, les conteneurs triés et emballés doivent être stockés dans le local dédié à cet effet et répondant aux normes de sécurité et d’hygiène requises. Le collecteur doit désinfecter les surfaces des conteneurs à l’aide d’un produit agréé. Le chariot de pré-collecte doit être impérativement nettoyé et désinfecté après chaque opération de pré-collecte.
 
Selon un planning préétabli et contractuel entre l’hôpital et son prestataire de la gestion des DMP, leur enlèvement se fait par des véhicules autorisés par le Ministère de la santé pour le transport desdits déchets sous la responsabilité de la société sous-traitante.
 
Les agents responsables de la collecte et transport procèdent, ensuite, au chargement des conteneurs dans le véhicule préalablement désinfecté, afin de les transporter vers l’usine de traitement.
 
La quatrième et dernière étape, effectuée en externe, est le traitement et l’élimination des déchets en question. Juste après le déchargement, il faut nettoyer et désinfecter le véhicule de transport des DMP au niveau des locaux de l’installation de traitement. C’est seulement après le traitement que les déchets sont acheminés vers la décharge publique.
 
22.000 tonnes de déchets par an

Le ministre de l’Energie, des mines et de l’Environnement, Aziz Rabbah, a révélé quelques chiffres, lundi 3 février dernier. Ce sont 22.000 tonnes de produits médicaux et pharmaceutiques à être jetées chaque année au Maroc, dont 6.000 tonnes représentent un danger pour la santé et pour l’environnement.
Le ministre a fait observer qu’un certain nombre de mesures ont été prises pour gérer la problématique des déchets médicaux. Parmi elles, l’ouverture du champ de la gestion déléguée pour les entreprises souhaitant investir à Rabat, à Casablanca et à Laâyoune, sous la supervision du ministère de la Santé.

Le traitement de ces déchets représente un grand défi qui nécessite davantage d’efforts, malgré les investissements réalisés au niveau de 105 hôpitaux et de sites utilisant un matériel médical, selon le ministre.
 








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