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Dakhla/Tourisme : Une ville attractive et résiliente


Rédigé par la rédaction Jeudi 10 Juin 2021

Tourisme de loisirs, tourisme d’affaires ou encore tourisme «patriotique»… la ville de Dakhla a pu tirer son épingle du jeu, dans le contexte de la crise sanitaire. Voici les facteurs de réussite.



Portée par un programme de développement doté d’une dizaine de milliards de dirhams dans lequel le tourisme occupe une place centrale, la ville de Dakhla a connu un véritable essor ces dernières années. Un développement qui l’a doté d’une résilience qui a été remarquée avec l’avènement de la crise sanitaire. Si toutes les villes du Royaume ont été ravagées par le «lockdown» et les mesures restrictives imposées pour endiguer la propagation du virus, Dakhla a pu tirer son épingle du jeu en cette période de morosité économique. «Dakhla est la ville qui a été le moins impactée par la crise dans le Royaume», nous indique Boujida Mohamed Salem, directeur régional du tourisme et de l'artisanat à Dakhla-Oued Eddahab, soulignant que la perle du Sud reflète la réussite du nouveau modèle de développement des provinces du Sud, signé en 2015 devant SM le Roi Mohammed VI.
En effet, malgré un contexte épidémiologique défavorable, marquée par les mesures restrictives, la ville de Dakhla renoue avec le tourisme plus rapidement que des destinations nationales et internationales. Bien que le trafic des passagers ait chuté de 4,71% à l'aéroport de Dakhla durant les trois premiers mois de l’année courante, les perspectives touristiques de la ville prêtent à l’optimisme. En témoigne les réservations d’hôtels qui d’ores et déjà annoncent leur «surbooking ». «La résilience de la ville de Dakhla en ces temps de crise est due à trois points essentiels», nous explique Mohamed Salem. Il s’agit premièrement du contratprogramme, qui a permis, selon notre interlocuteur, de sécuriser les acteurs de la ville, d’accompagner les opérateurs pour renforcer leurs actifs et surtout de repenser leur business model en vue de l’adapter à la conjoncture. S’agissant des prix, la même source nous indique que la région bénéficie d’un grand avantage de prix du fait que «les billets d’avion sont subventionnés par la région».

Le deuxième point ayant favorisé l’attractivité de la ville, est la stabilité épidémiologique. «Depuis le début de l’épidémie, toutes les personnes qui viennent à Dakhla, que ce soit via avion ou par voie terrestre, doivent subir un test PCR. Les autorités se sont fortement mobilisés pour empêcher le virus de s’incruster dans la ville», indique le directeur régional du tourisme, avant d’ajouter que ces mesures ont créé une certaine assurance dans l’esprit des touristes, qui sont convaincus aujourd’hui que Dakhla est une ville sûre et loin du danger. D’ailleurs, après la détection de quelque 40 cas du variant Britannique à Dakhla, la situation a été maitrisée tout schuss, «grâce à la proactivité des différents acteurs concernés», nous déclare les autorités sanitaires de la ville.

Par ailleurs, la nature des organismes d’hébergement disponible dans la ville constitue le troisième atout de Dakhla en ces temps de pandémie. Boujida Mohamed Salem souligne que les hôtels, auberges et complexes touristiques sont «très aérés» et disposent «de beaucoup d’espaces ouverts», ce qui consolide le sentiment de quiétude pour les touristes potentiels. «Dans la perle du Sud, les gens se sentent loin du Covid et libre dans un environnement naturel», affirme notre interlocuteur, qui reste optimiste pour la prochaine saison estivale. «Il est vrai que la fermeture des frontières, ne sera pas sans conséquences, toutefois, le tourisme domestique s’annonce prometteur cette année», nous confie le responsable, soulignant qu’outre, le tourisme «classique» (sports nautiques, particulièrement le kitesurf), la ville voit de nouvelle formes de tourisme émerger et se développer à toute vitesse : le tourisme d’affaires, qui progresse depuis la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara et le tourisme «patriotique», car bon nombre de Marocains visitent pour montrer leur attachement à la marocanité du Sahara.

3 questions à Boujida Mohamed Salem, directeur régional du Tourisme et de l’Artisanat à Dakhla-Oued Eddahab

«En 15 ans, les arrivées à Dakhla ont sextuplé»

- Quelle est l’évolution du secteur touristique dans la ville de Dakhla ?

- La ville de Dakhla est une destination touristique favorite pour des raisons évidentes. Une position géographique stratégique avec des panoramas exceptionnels, du soleil et du vent tout au long de l’année, une culture «Hassani» très riche, une offre touristique diversifiée, notamment grâce aux sports nautiques. Tous ces éléments font de Dakhla une ville attractive pour différents types de touristes. Si avant celle-ci était visitée surtout par les étrangers, en 2020, elle est devenue une destination de rêves pour les marocains. Plus que ça, elle est devenue une destination de rêves pour les investisseurs, surtout après la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. Si avant les investisseurs se comptaient sur le bout des doigts, aujourd’hui nous enregistront quelque 43 projets touristiques, sans oublier les hôtels et les appartements. Il s’agit donc de 858 chambres, soit 1825 lits. D’autant qu’actuellement 16 projets sont en cours de concrétisation, dans le cadre du nouveau modèle de développement des régions du Sud, qui comprennent des circuits touristiques et des musés, ce qui va booster l’attractivité de la région. Il y a également 22 autres projets qui sont en cours de finalisation (80% état d’avancement), qui entre dans le cadre de la vision 2020, et qui sont dotés d’une enveloppe de 486 millions de dirhams. Nous estimons donc qu’à l’horizon 2023, la capacité litière de la ville doublerait.

- Quid de l’évolution des arrivées touristiques ?

- En 2006, la ville de Dakhla comptait 6231 arrivées et 8650 nuitées. En 2010, les arrivées ont atteint 10254, tandis que les nuitées elles ont atteint 30846, soit plus que le double. En 2015, les arrivées ont encore une fois doublé, atteignant 20301 et 79886 pour les nuitées. En 2019, quelque 38690 arrivées ont été enregistrées et les nuitées ont également explosées, dépassant les 161600. En 15 ans, les arrivées à Dakhla ont donc sextuplé et durant les dix dernières années les nuitées ont progressé de plus de 400%. Il n’en demeure pas moins, qu’il reste des axes à améliorer surtout pour attirer les touristes internes. Par exemple, l’offre touristique de la ville n’est pas complétement conforme aux attentes de toute la classe moyenne, surtout ceux qui préfèrent voyager en famille, c’est-à-dire 4 personnes ou plus. Il lui faut donc, un appart hôtel, convenable à ses attentes, or Dakhla propose majoritairement des chambres. Néanmoins, nous travaillons sur ce volet pour y pallier à moyen et long termes.

- L’ouverture des consulats dans les régions du Sud, implique également l’accroissement du tourisme d’affaires. Y a-t-il une stratégie pour consolider cet atout ?

- Le modèle touristique de Dakhla était auparavant basé principalement sur les sports nautiques, aujourd’hui nous avons ouverts plusieurs chantiers, explorant ainsi d’autres pistes, tel que le tourisme d’affaires. Dans ce sens, nous avons également mis en place un programme qui crée un croisement entre le tourisme, l’artisanat, l’agriculture, la culture et l’économie solidaire. L’idée est d’intégrer toute personne qui visite Dakhla dans un circuit qui lui permet de voir toutes les potentialités de la ville, suscitant ainsi l’intérêt des potentiels investisseurs dans différents domaines. D’ailleurs en visitant la ville, vous trouverez des panneaux colorés qui servent à guider les touristes vers les différents coins de la ville où on trouve les produits et services des professionnels des secteurs précités.









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