Le Maroc s’est doté d’objectifs climatiques ambitieux pour 2030 dans le cadre de sa Contribution déterminée au niveau national du Maroc (NDC) actualisée, révisée à la hausse en 2021. A ce titre, le Royaume souhaite continuer de montrer la voie de l’ambition climatique conformément à l’Accord de Paris (article 4.19).
Pour ce faire, il a entamé un travail de fond sur sa stratégie de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) à long terme (LT-LEDS). A cet effet, un processus d’élaboration d’une « Stratégie de Développement Bas Carbone à l’horizon 2050 » a été lancé, début 2020, afin de parvenir à une vision intégrée, commune et partagée, établissant les principales orientations de l’économie et de la société marocaines entre 2020 et 2050, et envisageant des transformations économiques et sociales profondes dans un monde neutre en carbone.
Fraichement soumise au Secrétariat de la Convention Climat relevant de l’Organisation des Nations Unies, cette feuille de route vise également à impulser des réflexions menant au développement de nouvelles chaînes de valeur vertes, à améliorer la compétitivité de l’économie du Maroc, tout en assurant sa décarbonation et son positionnement proactif à l’export, en tenant compte des évolutions dans ce sens de ses partenaires commerciaux, notamment du « Green Deal » de l’Union Européenne et de la nouvelle zone de libreéchange continentale de l’Union Africaine (ZLECAF).
De même, l’élaboration de la LTLEDS permettra au Maroc, d’une part, de rehausser l’ambition climatique au-delà des objectifs de court terme affichés dans sa NDC (National Determined Contribution), et de l’autre part, de concrétiser des retombées économiques sociales et environnementales potentielles d’un mode de croissance décarbonée, et consolider son positionnement stratégique international et sa compétitivité et attractivité envers les investisseurs et les marchés financiers internationaux.
Les sept orientations stratégiques de LT-LEDS
Dans cette perspective, l’ambition de cette feuille de route s’articule autour de sept orientations stratégiques. La première consiste à accélérer le fort développement des énergies renouvelables en vue d’une électricité décarbonée, à partir d’un objectif indicatif de 80% à 2050.
La seconde orientation est de hausser l’électrification des usages dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et du transport, et d’évaluer le potentiel de développement de l’hydrogène vert pour décarboner l’industrie et le fret routier.
Pour la troisième, il s’agit de généraliser l’efficacité énergétique et l’efficacité dans l’utilisation des ressources naturelles dans tous les secteurs, tout en développant les normes et l’infrastructure qualité de construction et d’équipements.
Il s’agit, par ailleurs, de stimuler l’économie circulaire, la réduction et la valorisation des déchets, de développer l’agriculture et les écosystèmes forestiers durables et résilients et les puits de carbone, et de mettre en place des plans de transports et de logistique favorisant la multi-modalité et l’investissement massif dans le développement de nouvelles infrastructures de transport.
Enfin, la septième orientation de la stratégie de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) à long terme du Maroc consiste à promouvoir une nouvelle génération de villes sobres et « intelligentes », y compris par l’intégration systémique des technologies de la transition numérique dans tous les secteurs socio-économiques.
Pour cela, il sera essentiel de s’appuyer sur les feuilles de route sectorielles existantes, et les améliorer, et de suivre une approche systémique à partir de différents « nexus » cruciaux dans la gestion de l’enjeu climatique au Maroc : aménagement du territoire, eau, biodiversité, mobilité, industrie, agriculture, énergie, digitalisation, etc.
Facteurs clés de la réussite
Pour réussir l’implémentation de ces orientations, la gouvernance institutionnelle de la transition vers un développement bas carbone à long terme devra s’adapter aux évolutions futures des secteurs clés de l’énergie, du transport, de l’industrie, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’agriculture, des déchets, des forêts et biomasse. Elle devra tenir compte des nouvelles compétences des collectivités territoriales instaurées dans le cadre du chantier stratégique de la « Régionalisation avancée », et définies dans les lois organiques afférentes aux Régions, Provinces, Communes et villes du Maroc. Elle nécessitera une reconfiguration des processus de conception systémique, de coordination et de planification des politiques publiques en vue de garantir une intégration structurée et régulée du développement bas carbone à long terme dans plusieurs politiques connexes, y incluses les politiques de développement régional et local.
A ce titre, la stratégie bas-carbone à l’horizon 2050 veut que les régions, les communes et les villes aient une place centrale dans les politiques publiques liées au changement climatique et de développement bas carbone, voire développer leur propre ambition climatique régionale, à travers des plans climats territoriaux.
Par ailleurs, et au regard des besoins importants en financement de la mise en oeuvre de la LT-LEDS et des opportunités que présentent la finance climat et la finance durable, le secteur financier et bancaire national, devra réorienter son positionnement stratégique pour accompagner efficacement la transition vers des investissements décarbonés et résilients aux risques climatiques.
Autre recommandation de la stratégie : le secteur financier et bancaire est appelé à capitaliser sur les efforts importants consentis ces dernières années en matière d’intégration de la dimension environnementale, climatique, sociale et de bonne gouvernance (ESG) et de gestion des risques financiers liés aux changements climatiques et à l’environnement pour développer une feuille de route d’alignement du secteur financier à l’ambition de la LT-LEDS comprenant les attentes à long terme et des actions à court terme.
Cela inclurait la promotion de l’articulation et de la coordination de la réglementation et des actions entre la banque centrale, les autres régulateurs et autorités de contrôle et les différents opérateurs et établissements de crédits et organismes assimilés.
Pour ce faire, il a entamé un travail de fond sur sa stratégie de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) à long terme (LT-LEDS). A cet effet, un processus d’élaboration d’une « Stratégie de Développement Bas Carbone à l’horizon 2050 » a été lancé, début 2020, afin de parvenir à une vision intégrée, commune et partagée, établissant les principales orientations de l’économie et de la société marocaines entre 2020 et 2050, et envisageant des transformations économiques et sociales profondes dans un monde neutre en carbone.
Fraichement soumise au Secrétariat de la Convention Climat relevant de l’Organisation des Nations Unies, cette feuille de route vise également à impulser des réflexions menant au développement de nouvelles chaînes de valeur vertes, à améliorer la compétitivité de l’économie du Maroc, tout en assurant sa décarbonation et son positionnement proactif à l’export, en tenant compte des évolutions dans ce sens de ses partenaires commerciaux, notamment du « Green Deal » de l’Union Européenne et de la nouvelle zone de libreéchange continentale de l’Union Africaine (ZLECAF).
De même, l’élaboration de la LTLEDS permettra au Maroc, d’une part, de rehausser l’ambition climatique au-delà des objectifs de court terme affichés dans sa NDC (National Determined Contribution), et de l’autre part, de concrétiser des retombées économiques sociales et environnementales potentielles d’un mode de croissance décarbonée, et consolider son positionnement stratégique international et sa compétitivité et attractivité envers les investisseurs et les marchés financiers internationaux.
Les sept orientations stratégiques de LT-LEDS
Dans cette perspective, l’ambition de cette feuille de route s’articule autour de sept orientations stratégiques. La première consiste à accélérer le fort développement des énergies renouvelables en vue d’une électricité décarbonée, à partir d’un objectif indicatif de 80% à 2050.
La seconde orientation est de hausser l’électrification des usages dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et du transport, et d’évaluer le potentiel de développement de l’hydrogène vert pour décarboner l’industrie et le fret routier.
Pour la troisième, il s’agit de généraliser l’efficacité énergétique et l’efficacité dans l’utilisation des ressources naturelles dans tous les secteurs, tout en développant les normes et l’infrastructure qualité de construction et d’équipements.
Il s’agit, par ailleurs, de stimuler l’économie circulaire, la réduction et la valorisation des déchets, de développer l’agriculture et les écosystèmes forestiers durables et résilients et les puits de carbone, et de mettre en place des plans de transports et de logistique favorisant la multi-modalité et l’investissement massif dans le développement de nouvelles infrastructures de transport.
Enfin, la septième orientation de la stratégie de développement à faibles émissions de gaz à effet de serre (GES) à long terme du Maroc consiste à promouvoir une nouvelle génération de villes sobres et « intelligentes », y compris par l’intégration systémique des technologies de la transition numérique dans tous les secteurs socio-économiques.
Pour cela, il sera essentiel de s’appuyer sur les feuilles de route sectorielles existantes, et les améliorer, et de suivre une approche systémique à partir de différents « nexus » cruciaux dans la gestion de l’enjeu climatique au Maroc : aménagement du territoire, eau, biodiversité, mobilité, industrie, agriculture, énergie, digitalisation, etc.
Facteurs clés de la réussite
Pour réussir l’implémentation de ces orientations, la gouvernance institutionnelle de la transition vers un développement bas carbone à long terme devra s’adapter aux évolutions futures des secteurs clés de l’énergie, du transport, de l’industrie, de l’urbanisme et de l’habitat, de l’agriculture, des déchets, des forêts et biomasse. Elle devra tenir compte des nouvelles compétences des collectivités territoriales instaurées dans le cadre du chantier stratégique de la « Régionalisation avancée », et définies dans les lois organiques afférentes aux Régions, Provinces, Communes et villes du Maroc. Elle nécessitera une reconfiguration des processus de conception systémique, de coordination et de planification des politiques publiques en vue de garantir une intégration structurée et régulée du développement bas carbone à long terme dans plusieurs politiques connexes, y incluses les politiques de développement régional et local.
A ce titre, la stratégie bas-carbone à l’horizon 2050 veut que les régions, les communes et les villes aient une place centrale dans les politiques publiques liées au changement climatique et de développement bas carbone, voire développer leur propre ambition climatique régionale, à travers des plans climats territoriaux.
Par ailleurs, et au regard des besoins importants en financement de la mise en oeuvre de la LT-LEDS et des opportunités que présentent la finance climat et la finance durable, le secteur financier et bancaire national, devra réorienter son positionnement stratégique pour accompagner efficacement la transition vers des investissements décarbonés et résilients aux risques climatiques.
Autre recommandation de la stratégie : le secteur financier et bancaire est appelé à capitaliser sur les efforts importants consentis ces dernières années en matière d’intégration de la dimension environnementale, climatique, sociale et de bonne gouvernance (ESG) et de gestion des risques financiers liés aux changements climatiques et à l’environnement pour développer une feuille de route d’alignement du secteur financier à l’ambition de la LT-LEDS comprenant les attentes à long terme et des actions à court terme.
Cela inclurait la promotion de l’articulation et de la coordination de la réglementation et des actions entre la banque centrale, les autres régulateurs et autorités de contrôle et les différents opérateurs et établissements de crédits et organismes assimilés.
A. CHANNAJE
Stress hydrique très élevé au Maroc
Le Maroc fait face à une situation de stress hydrique très élevé avec des ressources en eau évaluées actuellement à environ 650 m3/habitant/ an, contre 2500 m3 en 1960. L’évolution de la demande en eau exprimée pour les différentes catégories d’usages à l’horizon 2050 devrait atteindre 18,7 Milliards de m3 dont 14% pour l’alimentation en eau potable, industrie et le tourisme, et 86% pour l’irrigation.
Des écarts entre l’offre et la demande en eau sont évalués à environ 4 Milliards de m3 et vont s’amplifier avec les effets du changement climatique attendus. La fragilité du modèle est ainsi aggravée par les enjeux liés au climat qui posent des questions de la préservation des ressources non substituables, des stratégies d’adaptation aux impacts du changement climatique (stress hydrique, sécheresse, inondations, désertification ou migrations) et de la valorisation des ressources renouvelables et substituables.
Des écarts entre l’offre et la demande en eau sont évalués à environ 4 Milliards de m3 et vont s’amplifier avec les effets du changement climatique attendus. La fragilité du modèle est ainsi aggravée par les enjeux liés au climat qui posent des questions de la préservation des ressources non substituables, des stratégies d’adaptation aux impacts du changement climatique (stress hydrique, sécheresse, inondations, désertification ou migrations) et de la valorisation des ressources renouvelables et substituables.