Lors d’une cérémonie organisée le 28 juillet à Salé, le Délégué Général de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion Mohamed Salah Tamek a exposé le bilan du programme « Moussalaha » (Réconciliation) après sa 10ème édition avec un bilan élogieux : 239 détenus extrémistes bénéficiaires dont 180 ont été libérés jusqu’à ce jour. Ce programme qui vise principalement à déradicaliser et réhabiliter ces détenus avant leur retour dans la société est l’aboutissement d’un long processus.
En effet, beaucoup de chemin a été parcouru par l’administration pénitentiaire depuis les attentats de 2003 dans la gestion de l’épineux problème de déradicalisation dans les prisons marocaines. Après les attentats du 16 mai 2003 de Casablanca, ce sont plus de 1000 détenus extrémistes qui ont atterri dans les prisons marocaines pour leur participation aux attentats ou pour la propagation du discours radical. Et visiblement le personnel de la Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DGAPR) n’était pas prêt pour relever ce défi dès le début. En effet, la gestion sécuritaire de ces détenus extrémistes s’est révélée un véritable casse-tête pour la DGAPR. Et la prévention de la radicalisation des autres détenus aussi.
Stratégie de sécurité et prévention de la radicalisation dans les prisons
La communauté des détenus salafistes n’a rien à voir avec les autres détenus de droit commun. Particulièrement déterminés et tirant leur force de leur cohésion et leur discipline collective, ces détenus ont refusé dès leur arrivée de se soumettre aux règles imposées par l’administration pénitentiaire. Ce qui a causé de nombreuses frictions avec le personnel de la DGAPR et a conduit à la violente mutinerie de la prison de Salé le 16 mai 2016, durant laquelle des gardiens de prison avaient été blessés et séquestrés par ces détenus avant l’intervention musclée des forces de l’ordre.
Mais plus grave encore, la présence de ces détenus salafistes constituait un risque de radicalisation pour les autres détenus de droit commun. Des criminels jugés pour de lourdes peines qui sont confrontés au discours dogmatique et radical des extrémistes à longueur de journée sont une cible facile pour le recrutement à la cause djihadiste. Et d’après un cadre de l’administration pénitentiaire, la réponse de la DGAPR a été d’isoler les détenus salafistes, considérés comme potentiellement dangereux, des autres prisonniers pour éviter le risque d’endoctrinement.
Néanmoins, le plus grand défi pour la DGAPR a été de convaincre ces détenus extrémistes de renoncer à leur idéologie radicale et violente durant leur incarcération, afin d’éviter de les voir répondre à l’appel au djihad dès leur sortie de prison. Et ce défi était loin d’être gagné, car, comme le souligne Abdelwahab Rafiqui, chercheur en pensée islamique plus connu sous le nom d’Abou Hafs : « En Arabie Saoudite, par exemple, une part importante d’anciens détenus qui avaient bénéficié de programmes de déradicalisation dans les prisons ont rejoint Daech en Irak ou en Syrie après leur libération ». La DGAPR a donc élaboré un programme visant à réhabiliter les détenus extrémistes mais surtout à les pousser à réviser leur idéologie radicale et violente. C’est ainsi que le programme « Moussalaha » a vu le jour en 2017, porté par la DGAPR avec la contribution de la Rabita Mohammadia des oulémas et du Conseil National des Droits de l’Homme.
Le programme « Moussalaha » porte un projet ambitieux mais loin d’être utopique : l’espoir de voir les détenus extrémistes se réconcilier avec la société après avoir réussi à se réconcilier avec eux-mêmes.
Approche globale qui prend en compte les volets religieux, humain et psychologique
Les premières tentatives de réinsertion des détenus extrémistes n’ont pas eu l’effet escompté. Car, d’après notre source au sein de l’administration pénitentiaire, la DGAPR a essayé de reproduire le même processus que celui dont bénéficiaient les autres détenus. Or, le processus de réhabilitation d’un détenu condamné pour extrémisme violent est complexe et ne répond pas aux mêmes schémas et mécanismes que celui d’un détenu de droit commun.
A partir de ce constat, la DGAPR a intégré la nécessité de mettre en oeuvre un nouveau programme adapté qui se base sur une démarche scientifique et spirituelle. Ainsi, plusieurs volets ont été intégrés à ce programme. Pour l’aspect religieux, ce programme visait d’abord à déconstruire le discours fondamentaliste en s’appuyant sur les versets coraniques. Une bonne compréhension des textes sacrés leur permettait ainsi de se défaire des idéologies extrémistes tout en s’imprégnant des valeurs de tolérance.
Ensuite, le volet des droits de l’Homme avait pour objectif de faire comprendre à ces détenus extrémistes le contexte des rapports humains en société et l’acceptation de la différence. Enfin, le volet psychologique venait compléter ce programme par des entretiens avec des psychologues pour permettre aux détenus extrémistes violents de dépasser le traumatisme lié à l’incarcération et aux préjudices physiques causés aux victimes.
Toujours selon notre source, on projetait aux détenus concernés par ce programme des enregistrements vidéo de témoignages de parents et de proches des victimes du terrorisme afin qu’ils ressentent les malheurs et les souffrances humaines que leurs actes ont causé afin de susciter chez eux un sentiment d’empathie.
Passage des ténèbres à la lumière
Sans doute que les personnes les plus aptes à évaluer l’efficacité de ce programme sont les détenus extrémistes eux-mêmes. Mohamed Damir, ancien détenu condamné à la peine capitale et l’un des principaux « émirs de sang » de la « Salafiya Jihadiya », mouvance extrémiste qui a été à l’origine des attentats terroristes de 2003, est sorti de son anonymat en devenant le premier bénéficiaire de ce programme dès 2017. Il est ainsi passé des ténèbres de l’obscurantisme et du barbarisme à la lumière de la réconciliation avec la société qu’il a retrouvée à sa sortie de prison. C’est donc en homme libre et en paix avec lui-même qu’il avait affirmé à nos confrères de Jeune Afrique dans un article du 19 mai 2019 : « Aujourd’hui, je vois les choses autrement. Je conçois que des gens choisissent de vivre différemment. Après tout, seul Dieu est juge ».
En effet, beaucoup de chemin a été parcouru par l’administration pénitentiaire depuis les attentats de 2003 dans la gestion de l’épineux problème de déradicalisation dans les prisons marocaines. Après les attentats du 16 mai 2003 de Casablanca, ce sont plus de 1000 détenus extrémistes qui ont atterri dans les prisons marocaines pour leur participation aux attentats ou pour la propagation du discours radical. Et visiblement le personnel de la Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DGAPR) n’était pas prêt pour relever ce défi dès le début. En effet, la gestion sécuritaire de ces détenus extrémistes s’est révélée un véritable casse-tête pour la DGAPR. Et la prévention de la radicalisation des autres détenus aussi.
Stratégie de sécurité et prévention de la radicalisation dans les prisons
La communauté des détenus salafistes n’a rien à voir avec les autres détenus de droit commun. Particulièrement déterminés et tirant leur force de leur cohésion et leur discipline collective, ces détenus ont refusé dès leur arrivée de se soumettre aux règles imposées par l’administration pénitentiaire. Ce qui a causé de nombreuses frictions avec le personnel de la DGAPR et a conduit à la violente mutinerie de la prison de Salé le 16 mai 2016, durant laquelle des gardiens de prison avaient été blessés et séquestrés par ces détenus avant l’intervention musclée des forces de l’ordre.
Mais plus grave encore, la présence de ces détenus salafistes constituait un risque de radicalisation pour les autres détenus de droit commun. Des criminels jugés pour de lourdes peines qui sont confrontés au discours dogmatique et radical des extrémistes à longueur de journée sont une cible facile pour le recrutement à la cause djihadiste. Et d’après un cadre de l’administration pénitentiaire, la réponse de la DGAPR a été d’isoler les détenus salafistes, considérés comme potentiellement dangereux, des autres prisonniers pour éviter le risque d’endoctrinement.
Néanmoins, le plus grand défi pour la DGAPR a été de convaincre ces détenus extrémistes de renoncer à leur idéologie radicale et violente durant leur incarcération, afin d’éviter de les voir répondre à l’appel au djihad dès leur sortie de prison. Et ce défi était loin d’être gagné, car, comme le souligne Abdelwahab Rafiqui, chercheur en pensée islamique plus connu sous le nom d’Abou Hafs : « En Arabie Saoudite, par exemple, une part importante d’anciens détenus qui avaient bénéficié de programmes de déradicalisation dans les prisons ont rejoint Daech en Irak ou en Syrie après leur libération ». La DGAPR a donc élaboré un programme visant à réhabiliter les détenus extrémistes mais surtout à les pousser à réviser leur idéologie radicale et violente. C’est ainsi que le programme « Moussalaha » a vu le jour en 2017, porté par la DGAPR avec la contribution de la Rabita Mohammadia des oulémas et du Conseil National des Droits de l’Homme.
Le programme « Moussalaha » porte un projet ambitieux mais loin d’être utopique : l’espoir de voir les détenus extrémistes se réconcilier avec la société après avoir réussi à se réconcilier avec eux-mêmes.
Approche globale qui prend en compte les volets religieux, humain et psychologique
Les premières tentatives de réinsertion des détenus extrémistes n’ont pas eu l’effet escompté. Car, d’après notre source au sein de l’administration pénitentiaire, la DGAPR a essayé de reproduire le même processus que celui dont bénéficiaient les autres détenus. Or, le processus de réhabilitation d’un détenu condamné pour extrémisme violent est complexe et ne répond pas aux mêmes schémas et mécanismes que celui d’un détenu de droit commun.
A partir de ce constat, la DGAPR a intégré la nécessité de mettre en oeuvre un nouveau programme adapté qui se base sur une démarche scientifique et spirituelle. Ainsi, plusieurs volets ont été intégrés à ce programme. Pour l’aspect religieux, ce programme visait d’abord à déconstruire le discours fondamentaliste en s’appuyant sur les versets coraniques. Une bonne compréhension des textes sacrés leur permettait ainsi de se défaire des idéologies extrémistes tout en s’imprégnant des valeurs de tolérance.
Ensuite, le volet des droits de l’Homme avait pour objectif de faire comprendre à ces détenus extrémistes le contexte des rapports humains en société et l’acceptation de la différence. Enfin, le volet psychologique venait compléter ce programme par des entretiens avec des psychologues pour permettre aux détenus extrémistes violents de dépasser le traumatisme lié à l’incarcération et aux préjudices physiques causés aux victimes.
Toujours selon notre source, on projetait aux détenus concernés par ce programme des enregistrements vidéo de témoignages de parents et de proches des victimes du terrorisme afin qu’ils ressentent les malheurs et les souffrances humaines que leurs actes ont causé afin de susciter chez eux un sentiment d’empathie.
Passage des ténèbres à la lumière
Sans doute que les personnes les plus aptes à évaluer l’efficacité de ce programme sont les détenus extrémistes eux-mêmes. Mohamed Damir, ancien détenu condamné à la peine capitale et l’un des principaux « émirs de sang » de la « Salafiya Jihadiya », mouvance extrémiste qui a été à l’origine des attentats terroristes de 2003, est sorti de son anonymat en devenant le premier bénéficiaire de ce programme dès 2017. Il est ainsi passé des ténèbres de l’obscurantisme et du barbarisme à la lumière de la réconciliation avec la société qu’il a retrouvée à sa sortie de prison. C’est donc en homme libre et en paix avec lui-même qu’il avait affirmé à nos confrères de Jeune Afrique dans un article du 19 mai 2019 : « Aujourd’hui, je vois les choses autrement. Je conçois que des gens choisissent de vivre différemment. Après tout, seul Dieu est juge ».
Nizar DERDABI
L'info...Graphie
Collaboration interministérielle
« Moussalaha » est le fruit de la collaboration entre ministères et administrations
Ce programme, initié et élaboré par la DGAPR, a bénéficié de la contribution de la « Rabita Mohammadia des Ouléma », du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), du ministère des Affaires islamiques et du ministère de la Justice, afin de traiter tous les aspects de la démarche de réhabilitation, à savoir les aspects juridique, religieux, social et humaniste. Des psychologues sont également intégrés à l’équipe des encadrants.
Pour les candidats à cette démarche de réhabilitation, ce programme est uniquement destiné aux détenus ayant montré leur disposition à reconsidérer leurs idées radicales et qui ont exprimé leur souhait sur la base d’une demande écrite et motivée. Ces demandes font l’objet d’un examen approfondi pour éviter qu’elles ne soient dictées par des considérations opportunistes dans l’unique but de bénéficier d’une procédure de grâce. Dans le cadre de l’approche genre, le programme « Moussalaha » a été étendu pour inclure les femmes détenues en vertu de la loi antiterroriste, et ce, depuis la 5ème édition du programme.
Pour les candidats à cette démarche de réhabilitation, ce programme est uniquement destiné aux détenus ayant montré leur disposition à reconsidérer leurs idées radicales et qui ont exprimé leur souhait sur la base d’une demande écrite et motivée. Ces demandes font l’objet d’un examen approfondi pour éviter qu’elles ne soient dictées par des considérations opportunistes dans l’unique but de bénéficier d’une procédure de grâce. Dans le cadre de l’approche genre, le programme « Moussalaha » a été étendu pour inclure les femmes détenues en vertu de la loi antiterroriste, et ce, depuis la 5ème édition du programme.
Stratégie
La stratégie du Maroc dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste
La gestion des détenus extrémistes et la déradicalisation dans le milieu carcéral ne constituent qu’un des cinq piliers de la stratégie marocaine dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation islamiste (voir Infographie). Les autres piliers sont :
• La réforme du champ religieux qui inclut la réforme des programmes d’enseignement religieux et la redéfinition du rôle des mosquées ainsi que la déconstruction du discours extrémiste grâce au rôle de la Rabita Mohammadia des Oulémas ;
• Le pilier sécuritaire et juridique par la restructuration des services de sécurité et la contribution des forces armées dans la lutte contre la menace terroriste. Mais aussi par l’adoption d’un arsenal législatif approprié et d’instruments de lutte contre le blanchiment d’argent ;
• Le pilier socio-économique par l’action de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain et la promotion de l’éducation et de l’emploi des jeunes ainsi que le renforcement de l’Etat de droit ;
• Le pilier de la coopération internationale par le renforcement de la coopération sécuritaire et judiciaire et le partage de renseignements.
La stratégie globale et multidimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation du Maroc est considérée comme un modèle du genre et plusieurs pays ont fait part de leur désir de partager cette expérience. Abdelwahab Rafiqui, chercheur en pensée islamique, déclare au sujet de cette stratégie que « le Maroc est actuellement une référence mondiale dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme et nous pouvons être fiers de cette réussite ».
• La réforme du champ religieux qui inclut la réforme des programmes d’enseignement religieux et la redéfinition du rôle des mosquées ainsi que la déconstruction du discours extrémiste grâce au rôle de la Rabita Mohammadia des Oulémas ;
• Le pilier sécuritaire et juridique par la restructuration des services de sécurité et la contribution des forces armées dans la lutte contre la menace terroriste. Mais aussi par l’adoption d’un arsenal législatif approprié et d’instruments de lutte contre le blanchiment d’argent ;
• Le pilier socio-économique par l’action de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain et la promotion de l’éducation et de l’emploi des jeunes ainsi que le renforcement de l’Etat de droit ;
• Le pilier de la coopération internationale par le renforcement de la coopération sécuritaire et judiciaire et le partage de renseignements.
La stratégie globale et multidimensionnelle dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation du Maroc est considérée comme un modèle du genre et plusieurs pays ont fait part de leur désir de partager cette expérience. Abdelwahab Rafiqui, chercheur en pensée islamique, déclare au sujet de cette stratégie que « le Maroc est actuellement une référence mondiale dans la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme et nous pouvons être fiers de cette réussite ».
3 questions à Abdelwahab Rafiqui, chercheur en pensée islamique
« C’est une stratégie pertinente qui a donné des résultats concrets »
- Pourquoi la DGAPR accorde-t-elle une attention particulière aux risques de radicalisation des détenus dans les prisons au Maroc ?
- C’est tout à fait normal, car c’est une manière de combattre la menace de l’extrémisme violent qui est d’ailleurs toujours présente. On constate que des cellules djihadistes sont régulièrement démantelées, qui prêtent allégeance à Daech. Ce risque existe toujours. Donc, présenter à l’opinion publique des anciens détenus extrémistes qui ont révisé leur idéologie et leur conviction peut servir d’exemple pour les autres. C’est évident que ce processus de déradicalisation dans les prisons soit effectué.
Le Maroc est loin d’être le premier à faire cette expérience. Beaucoup de pays qui ont suivi le même processus ont réussi à juguler la radicalisation. C’est une stratégie pertinente qui a donné des résultats concrets. Et surtout qui a permis de redonner espoir à des personnes qui se sont égarées à un moment de leur vie en leur donnant l’occasion de réparer leurs erreurs et de revenir à la vie normale et à la mère patrie.
- Le programme Moussalaha a déjà donné des résultats très encourageants. Comment expliquez-vous le succès de ce programme ?
- Je pense également que le programme Moussalaha est une réussite. Aucun cas de récidive n’a été constaté parmi les bénéficiaires de ce programme. Chaque année, lors de fêtes nationales ou religieuses, on apprend la libération d’anciens détenus salafistes qui ont révisé leurs convictions, leurs idées et qui sont revenus à la société avec une autre vision et avec enthousiasme, pour rattraper le temps perdu. C’est aussi un programme réussi car plusieurs administrations y ont contribué : la Rabita Mohammadia des Oulémas, le Conseil National des Droits de l’Homme et la DGAPR. Et la preuve de cette réussite c’est que le Maroc désire exporter ce modèle car plusieurs pays ont manifesté leur désir de bénéficier de ce programme et suivre le même processus.
- La stratégie du Maroc pour lutter contre la radicalisation est saluée par beaucoup de pays de la région. Pourquoi cet intérêt et pensez-vous qu’elle peut être transposable ailleurs ?
- La stratégie du Maroc a connu beaucoup de réussite jusqu’à maintenant. Parce qu’elle comprend plusieurs volets : il y a l’effort de la DGAPR, mais aussi le travail non négligeable des services de sécurité. On constate que les grandes puissances demandent régulièrement le soutien du Maroc.
Les services de renseignement espagnols, allemands, français et d’autres sollicitent la coopération sécuritaire des services marocains. Mais il y a aussi le volet religieux à travers la réforme du champ religieux, la création de l’Institut Mohammed VI de formation des imams et des morchidates, le lancement des chaînes de radio et de télévision « Mohammed VI du Saint Coran » et l’encadrement du discours religieux dans les mosquées pour interdire les prêches extrémistes. Tous ces efforts réunis ont fait que la stratégie marocaine est une réussite et qu’elle peut être transposée à d’autres pays.
Recueillis par N. D.