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Des répercussions lourdes sur les pays en développement

Coronavirus


Rédigé par Saâd JAFRI Lundi 6 Avril 2020

La crise engendrée par le COVID-19 a impacté toutes les économies du monde, mais elle frappera encore plus les pays en développement. Le Maroc n’échappe pas à la règle.



Des répercussions lourdes sur les pays en développement
La présente crise sanitaire a totalement bouleversé l’ordre de l’économie mondiale. Elle montre plus que jamais à quel point les économies sont interdépendantes, vulnérables et ne sont pas préparées à faire face à un choc de cette ampleur. Dans ce cadre, Policy Center for the New South, présente dans un papier, publié le 3 mars, les répercussions de ladite crise sur les pays en développement. Le Maroc faisant partie de ces derniers, n’échappe pas à la règle.

Le document indique que le problème des pays en développement, c’est qu’ils n’ont pas suffisamment de marge de manoeuvre et de capacité budgétaire pour faire face à une propagation aiguë de ce virus. D’un autre côté, ils ne peuvent pas supporter des pressions croissantes à long terme sur leurs systèmes de santé qui sont déjà très fragiles.

Au Maroc, par exemple, le Covid-19 a dévoilé les lacunes de son système de santé. Les indicateurs nationaux comparés aux normes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) corrobore bien ce constat. Le pays ne compte que quelque 150 hôpitaux avec un nombre de lits qui frôle les 24.000, sans compter les centres de santé de soins primaires et les cliniques privées. Au plan des ressources humaines, le royaume dispose à peine de 9 195 médecins dans le public, soit, 2,3 pour 10 000 habitants. Résultat : le royaume peine devant la crise.

Le fléau des équilibres budgétaires et financiers

Sur le plan économique, le Covid-19 pourrait avoir un impact très négatif sur les équilibres budgétaires et financiers des pays en développement, souligne Hamza Saoudi, auteur dudit document. Le premier canal est celui relatif à des besoins d’investissements futurs dans l’achat d’équipements de soins de santé. Ces besoins en investissements pourraient aggraver le déficit de la balance de paiement de plusieurs pays, et l’ampleur de cet impact dépendra de l’amplitude de la propagation du virus. Deuxième point est celui du confinement strict, l’auteur indique que cette politique conduirait à l’arrêt d’une grande partie de l’activité économique et, par la suite, à une baisse des recettes fiscales.

Par ailleurs, la baisse de l’activité économique engendrera des pertes d’emplois dans différents secteurs. Par conséquent, cela pourrait engendrer la mise en place de mesures pour protéger le tissu économique, comme c’est déjà le cas au Maroc. Ces me-sures exerceraient une pression supplémentaire sur les équilibres budgétaires des Etats, selon l’analyse du Policy center. Par ailleurs, la baisse de la demande internationale, ajoutée à celle des prix des matières premières, et l’effondrement des prix du pétrole exerceront également des pressions sur les réserves de devises.

L’auteur conclut en soulignant l’importance d’une coordination et d’une réponse internationales pour appuyer et aider les pays en développement et les plus pauvres dans la lutte contre cette crise. L’objectif est de ne pas mettre en péril tout l’effort mené par plusieurs pays pour atteindre les objectifs de développement durable de 2030 et pour éviter une catastrophe humaine dans les prochains mois.

JAFRI Saâd








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