Tout le monde s’y met… Lors de la 6ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale, le chef de l’Exécutif a tracé les orientations politiques de ce nouveau round qui s’annonce prometteur et faible en conflictualité, contrairement à ceux qui l’ont précédé.
De sa part, le président de la Chambre des Conseillers, Naâma Miyara, a plaidé pour une refondation de la dynamique et de l’institutionnalisation du dialogue social de manière à favoriser de nouvelles pratiques et une appréhension différente de la fonction du dialogue et de son agenda.
Quant au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), dont la mission fondamentale est d’orienter les actions gouvernementales, il a adressé une série d’orientations pour cadrer les concertations et éviter les scénarii de discorde. Pour leur part, les syndicats qui représentent la classe laborieuse affichent un certain optimisme prudent quant à ce round qui intervient dans une conjoncture morose, marquée par une grande exaspération et lassitude des travailleurs.
La dignité du citoyen passe d’abord par un travail décent
Pour la députée du Parti de l’Istiqlal, Khadija Ezzoumi, chargée de mission au Bureau exécutif de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la dignité du citoyen passe d’abord par un travail décent avec un salaire décent.
C’est dans cet esprit que « Nous comptons aborder les grands dossiers qui nous préoccupent en tant que centrale syndicale, notamment la protection des libertés syndicales dans le contexte de la crise pandémique, surtout après une décennie sous un gouvernement qui a vidé le dialogue social de toute sa substance », affirme la première femme marocaine à la tête d’un syndicat.
D’ailleurs, « nous tenons à discuter la mise à jour des législations sociétales qui concernent le code du travail, la loi sur la grève et la loi relative aux syndicats professionnels et les raccorder avec les conventions internationales », ajoute Ezzoumi en précisant qu’« Ainsi, le Maroc pourrait garantir la justice sociale et un travail décent pour tous ».
Institutionnalisation du dialogue social
«Le dialogue social, à l’aune de l’État social, n’est pas une parenthèse temporelle, mais bel et bien une action inscrite dans la durée sur le plan des politiques publiques, à commencer par leur élaboration jusqu’à leur mise en oeuvre et ensuite leur évaluation », a annoncé le président de la Chambre des Conseillers, Naâma Mayara, lors du forum parlementaire.
La même position est prônée par Ezzoumi qui appelle à mettre en place un cadre légal pour le dialogue social : « Il faut qu’il y ait des accords et des négociations collectives, sectoriels sérieux, d’une façon durable à travers la création d’un Conseil national pour le dialogue social. Un Conseil avec des représentations nationale, régionale et provinciale ».
En plus du Conseil national, Youness Firachine, membre du Bureau national du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (SNE/ CDT), nous annonce également que « la création d’un mécanisme durable pour le dialogue social et pour la solution des conflits sociaux qui ont souvent lieu dans les entreprises » fera partie des points abordés avec le gouvernement ce jeudi.
Augmentation des salaires
Fixé par le gouvernement, au 1er janvier 2020, à près de 2.698 dirhams mensuels, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), qui concerne l’ensemble des secteurs de l’économie sauf l’agriculture, ou le SMAG appliqué dans cette dernière, sont, à l’évidence, nettement insuffisants pour faire vivre décemment un foyer dans ce contexte de crise. C’est pourquoi les différents syndicats comptent appeler à une valorisation des salaires.
L’UMT, à titre d’exemple, a annoncé à nos confrères du « Matin » que le syndicat compte faire la proposition au chef de gouvernement d’appliquer l’une des revendications historiques des syndicats, qui est «l’échelle mobile des salaires et des prix».
«Il est inadmissible que les prix augmentent et que les salaires restent gelés. Nous allons demander de réactiver cette mesure », souligne le secrétaire général de l’Union marocaine du travail, Miloudi Moukharik.
De sa part, le président de la Chambre des Conseillers, Naâma Miyara, a plaidé pour une refondation de la dynamique et de l’institutionnalisation du dialogue social de manière à favoriser de nouvelles pratiques et une appréhension différente de la fonction du dialogue et de son agenda.
Quant au Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), dont la mission fondamentale est d’orienter les actions gouvernementales, il a adressé une série d’orientations pour cadrer les concertations et éviter les scénarii de discorde. Pour leur part, les syndicats qui représentent la classe laborieuse affichent un certain optimisme prudent quant à ce round qui intervient dans une conjoncture morose, marquée par une grande exaspération et lassitude des travailleurs.
La dignité du citoyen passe d’abord par un travail décent
Pour la députée du Parti de l’Istiqlal, Khadija Ezzoumi, chargée de mission au Bureau exécutif de l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), la dignité du citoyen passe d’abord par un travail décent avec un salaire décent.
C’est dans cet esprit que « Nous comptons aborder les grands dossiers qui nous préoccupent en tant que centrale syndicale, notamment la protection des libertés syndicales dans le contexte de la crise pandémique, surtout après une décennie sous un gouvernement qui a vidé le dialogue social de toute sa substance », affirme la première femme marocaine à la tête d’un syndicat.
D’ailleurs, « nous tenons à discuter la mise à jour des législations sociétales qui concernent le code du travail, la loi sur la grève et la loi relative aux syndicats professionnels et les raccorder avec les conventions internationales », ajoute Ezzoumi en précisant qu’« Ainsi, le Maroc pourrait garantir la justice sociale et un travail décent pour tous ».
Institutionnalisation du dialogue social
«Le dialogue social, à l’aune de l’État social, n’est pas une parenthèse temporelle, mais bel et bien une action inscrite dans la durée sur le plan des politiques publiques, à commencer par leur élaboration jusqu’à leur mise en oeuvre et ensuite leur évaluation », a annoncé le président de la Chambre des Conseillers, Naâma Mayara, lors du forum parlementaire.
La même position est prônée par Ezzoumi qui appelle à mettre en place un cadre légal pour le dialogue social : « Il faut qu’il y ait des accords et des négociations collectives, sectoriels sérieux, d’une façon durable à travers la création d’un Conseil national pour le dialogue social. Un Conseil avec des représentations nationale, régionale et provinciale ».
En plus du Conseil national, Youness Firachine, membre du Bureau national du Syndicat national de l’enseignement, affilié à la Confédération démocratique du travail (SNE/ CDT), nous annonce également que « la création d’un mécanisme durable pour le dialogue social et pour la solution des conflits sociaux qui ont souvent lieu dans les entreprises » fera partie des points abordés avec le gouvernement ce jeudi.
Augmentation des salaires
Fixé par le gouvernement, au 1er janvier 2020, à près de 2.698 dirhams mensuels, le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), qui concerne l’ensemble des secteurs de l’économie sauf l’agriculture, ou le SMAG appliqué dans cette dernière, sont, à l’évidence, nettement insuffisants pour faire vivre décemment un foyer dans ce contexte de crise. C’est pourquoi les différents syndicats comptent appeler à une valorisation des salaires.
L’UMT, à titre d’exemple, a annoncé à nos confrères du « Matin » que le syndicat compte faire la proposition au chef de gouvernement d’appliquer l’une des revendications historiques des syndicats, qui est «l’échelle mobile des salaires et des prix».
«Il est inadmissible que les prix augmentent et que les salaires restent gelés. Nous allons demander de réactiver cette mesure », souligne le secrétaire général de l’Union marocaine du travail, Miloudi Moukharik.
Hiba CHAKER
Repères
Les travailleurs, levier important de l’économie nationale
Pour Khadija Zoumi, « le gouvernement doit comprendre que les travailleurs sont un levier important de l’économie nationale. Sans ces travailleurs, il n’y aura ni de la production ni des gains ». Ainsi, la syndicaliste affirme que le dialogue social doit « lutter » pour un « travail décent, la qualification, la formation et la valorisation du capital humain, l’égalité femmes-hommes dans le domaine du travail ou encore l’accompagnement des mutations du marché du travail et des technologies ».
Hausse des prix, sujet important pour les syndicats
Objet de toutes les conversations populaires, la flambée des prix des matières de premières nécessité ne cesse d’inquiéter les citoyens au point que c’est devenu le principal sujet d’actualité. Les différents syndicats comptent alors également aborder ce point au niveau de la rencontre avec le gouvernement. Pour l’UGTM et la CDT, le gouvernement doit actionner un certain nombre de leviers pour espérer maîtriser l’inflation des prix et atténuer son impact sur le pouvoir d’achat.
L'info...Graphie
Dialogue social
Mayara plaide pour une appréhension innovante
Le président de la Chambre des Conseillers, Naâma Mayara, a plaidé, lundi à Rabat, pour une refondation de la dynamique et de l’institutionnalisation du dialogue social de manière à favoriser de nouvelles pratiques et une appréhension différente de la fonction du dialogue et de son agenda.
L’occasion pour le président de la Chambre des Conseillers de faire savoir que la Constitution, qui accorde une place particulière au volet social, contient de nombreuses dispositions inhérentes aux droits économiques, sociaux et environnementaux, introduisant dans la culture constitutionnelle les fondamentaux de la justice sociale, de la dignité humaine ainsi que les valeurs de la solidarité.
Il a aussi fait état de l’existence d’un cadre institutionnel propice au dialogue et d’une volonté politique commune érigeant les fondamentaux de l’État social au sommet des priorités, indiquant que les institutions de protection et de promotion des droits et des libertés, les organismes consultatifs, les composantes de la Chambre des Conseillers ainsi que le référentiel constitutionnel des droits représentent dans leur complémentarité et leur synergie de véritables espaces de dialogue, propices à la réflexion, au rapprochement des vue ainsi qu’à la convergence des politiques.
L’occasion pour le président de la Chambre des Conseillers de faire savoir que la Constitution, qui accorde une place particulière au volet social, contient de nombreuses dispositions inhérentes aux droits économiques, sociaux et environnementaux, introduisant dans la culture constitutionnelle les fondamentaux de la justice sociale, de la dignité humaine ainsi que les valeurs de la solidarité.
Il a aussi fait état de l’existence d’un cadre institutionnel propice au dialogue et d’une volonté politique commune érigeant les fondamentaux de l’État social au sommet des priorités, indiquant que les institutions de protection et de promotion des droits et des libertés, les organismes consultatifs, les composantes de la Chambre des Conseillers ainsi que le référentiel constitutionnel des droits représentent dans leur complémentarité et leur synergie de véritables espaces de dialogue, propices à la réflexion, au rapprochement des vue ainsi qu’à la convergence des politiques.
CESE
Pour une nouvelle génération du système de dialogue social
Le président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, a présenté, lundi à Rabat, les contours de la nouvelle génération du système de dialogue social tel que proposé par le Conseil, dans la perspective de conclure des compromis constructifs alliant réalisme et ambition, performance économique et emploi décent.
Sur la base d’un diagnostic participatif, le Conseil propose quelques pistes de réflexion et d’action afin de mettre en place un nouveau système de dialogue social, a souligné M. Chami à l’ouverture de la 6ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale, qui se tient sous le thème ‘’Dialogue social et défis de l’État social», à l’initiative de la Chambre des Conseillers, en partenariat avec le CESE.
Il s’agit, a-t-il relevé, de mettre l’accent sur la concrétisation de la volonté politique, qui est partagée par tous, à la faveur de la promulgation d’une loi-cadre de dialogue social, qui définit les principes et les règles pour les parties concernées, clarifie leurs responsabilités et établit des mécanismes de dialogue.
Le Conseil recommande la mise en place d’un système maroco- marocain de dialogue social de manière participative répondant à la réalité du Royaume et à ses aspirations économiques et sociales, tout en étant en conformité avec les engagements internationaux du pays en la matière, a fait observer M. Chami.
Le président du Conseil a en outre évoqué le souci de renforcer la représentation des partenaires sociaux et économiques, de manière à promouvoir la légitimité du dialogue social, à élargir la représentation de ses parties et à enrichir l’agenda du dialogue social pour inclure des thématiques nouvelles et diverses.
Sur la base d’un diagnostic participatif, le Conseil propose quelques pistes de réflexion et d’action afin de mettre en place un nouveau système de dialogue social, a souligné M. Chami à l’ouverture de la 6ème édition du Forum parlementaire sur la justice sociale, qui se tient sous le thème ‘’Dialogue social et défis de l’État social», à l’initiative de la Chambre des Conseillers, en partenariat avec le CESE.
Il s’agit, a-t-il relevé, de mettre l’accent sur la concrétisation de la volonté politique, qui est partagée par tous, à la faveur de la promulgation d’une loi-cadre de dialogue social, qui définit les principes et les règles pour les parties concernées, clarifie leurs responsabilités et établit des mécanismes de dialogue.
Le Conseil recommande la mise en place d’un système maroco- marocain de dialogue social de manière participative répondant à la réalité du Royaume et à ses aspirations économiques et sociales, tout en étant en conformité avec les engagements internationaux du pays en la matière, a fait observer M. Chami.
Le président du Conseil a en outre évoqué le souci de renforcer la représentation des partenaires sociaux et économiques, de manière à promouvoir la légitimité du dialogue social, à élargir la représentation de ses parties et à enrichir l’agenda du dialogue social pour inclure des thématiques nouvelles et diverses.
3 questions à Khadija Ezzoumi
« On a aujourd’hui besoin d’un pacte social intégrant et intégré »
Députée du Parti de l’Istiqlal, première femme marocaine à la tête d’un syndicat, Khadija Ezzoumi, chargée de mission au Bureau exécutif de l’UGTM, nous dévoile les attentes des syndicats du dialogue social.
- Le chef du gouvernement a annoncé que le premier round du dialogue avec les syndicats commence ce jeudi. Qu’attendent les différents syndicats, notamment l’UGTM, de ce dialogue ?
- Le chef du gouvernement a annoncé que le premier round du dialogue avec les syndicats commence ce jeudi. Qu’attendent les différents syndicats, notamment l’UGTM, de ce dialogue ?
- Les 3 principaux syndicats - à savoir l’UGTM, la CDT et l’UMT - ne sont pas les seuls à attendre cette rencontre et nous pensons que d’autres syndicats peuvent être reçus également. On a aujourd’hui besoin d’un pacte social intégrant et intégré et d’un dialogue social qui se traduit par des actions et des résultats palpables et ne se limite pas à l’étape des discussions sans issue.
La question qu’il faut se poser concerne l’utilité de la prospérité si ça ne profite pas à tout le monde.
- Est-ce que vous comptez appeler à une revalorisation du SMIG et du SMAG ou encore avez-vous des revendications salariales ?
- Pour l’UGTM, la valorisation des salaires est primordiale dans ce contexte. Après une longue stagnation des salaires durant les 10 ans du gouvernement PJD, le Maroc, qui souffre aujourd’hui des lourdes répercussions de la crise pandémique, fait face à l’une des pires sécheresses qu’il ait connues.
Une sécheresse qui ne rime pas seulement avec décélération économique, mais qui cause la hausse déjà des prix des matières premières, dans un contexte de crise mondiale. Compte tenu de ces facteurs, l’UGTM appelle à une hausse du SMIG et du SMAG d’abord, mais aussi à une valorisation des autres salaires.
- En obligeant les salariés à signer des contrats par intérim de 6 mois pour de longues années, certaines sociétés abusent de leur pouvoir et condamnent les salariés à vivre dans la précarité. Comment peut-on protéger ces derniers ?
- On ne peut protéger les gens qu’avec la loi. Et la loi qui existe actuellement doit être revue, notamment l’article 278 du Code du travail. D’ailleurs, les gens sont censés connaître leurs droits et leurs obligations. En plus, l’un des principaux obstacles reste de savoir si le Code du travail est réellement appliqué dans toutes les entreprises. C’est pourquoi, contrairement au patronat, nous revendiquons une évaluation du Code avant de demander de le changer.
La question qu’il faut se poser concerne l’utilité de la prospérité si ça ne profite pas à tout le monde.
- Est-ce que vous comptez appeler à une revalorisation du SMIG et du SMAG ou encore avez-vous des revendications salariales ?
- Pour l’UGTM, la valorisation des salaires est primordiale dans ce contexte. Après une longue stagnation des salaires durant les 10 ans du gouvernement PJD, le Maroc, qui souffre aujourd’hui des lourdes répercussions de la crise pandémique, fait face à l’une des pires sécheresses qu’il ait connues.
Une sécheresse qui ne rime pas seulement avec décélération économique, mais qui cause la hausse déjà des prix des matières premières, dans un contexte de crise mondiale. Compte tenu de ces facteurs, l’UGTM appelle à une hausse du SMIG et du SMAG d’abord, mais aussi à une valorisation des autres salaires.
- En obligeant les salariés à signer des contrats par intérim de 6 mois pour de longues années, certaines sociétés abusent de leur pouvoir et condamnent les salariés à vivre dans la précarité. Comment peut-on protéger ces derniers ?
- On ne peut protéger les gens qu’avec la loi. Et la loi qui existe actuellement doit être revue, notamment l’article 278 du Code du travail. D’ailleurs, les gens sont censés connaître leurs droits et leurs obligations. En plus, l’un des principaux obstacles reste de savoir si le Code du travail est réellement appliqué dans toutes les entreprises. C’est pourquoi, contrairement au patronat, nous revendiquons une évaluation du Code avant de demander de le changer.
Recueillis par Hiba CHAKER