La diplomatie tunisienne actuelle me fait penser à un joueur de football qui se retrouve en hors-jeu flagrant, chaque fois qu’il s’apprête à recevoir le ballon…..Des ratés en nombre qui ont conduit évidemment aux mauvais résultats de son équipe et sa relégation au classement. Pourtant ce n’est pas n’importe quel joueur, mais un avant-centre et capitaine de l’équipe adulé par les supporters ! Il faut dire qu’il n’est pas aidé dans sa tâche, par ses coéquipiers (ses conseillers) et en particulier le MAE qui brille par sa discrétion et sa passivité, pourvu qu’il fasse partie du 11 rentrant…
Peut-on en vouloir à ce capitaine égaré et esseulé, quand on sait que ce joueur avait été recruté comme le « Messi », avec la promesse de sauver l’équipe des profondeurs du classement, malgré un palmarès peu éloquent du fait de son manque d’expérience et de sa touche de balle approximative. L’entière responsabilité est de son recruteur : le « Peuple » ensorcelé par la vision de quelques vidéos bien trompeuses et de déclarations vertueuses….mais ce “pueblo revolucionario”, doit assumer désormais l’entière responsabilité de son mauvais choix. Son dernier « tacle » et geste anti-amical vis à vis du Maroc méritait incontestablement un carton et rouge !
Cet incident avec le Maroc, pays voisin et ami fidèle, était tout à fait inutile, puisque la Tunisie et son président n’avaient pas à accueillir les hôtes du Japon et de l’OUA en leur déroulant le tapis rouge à l’aéroport, notamment le chef des Sahraouis, promu au rang officiel de chef d’Etat….
Quel intérêt pouvait avoir la Tunisie en s’immisçant dans le problème du Sahara ? Pourquoi la Tunisie a choisi de se départir de sa doctrine de neutralité positive vis-à-vis de la question du Sahara et qui était respectée par les marocains et les algériens. Par ce geste irresponsable, la Tunisie s’aligne désormais sur la position algérienne et perd de ce fait toute possibilité de jouer aux bons offices vis-à-vis de ses voisins les plus proches ? Les nombreuses erreurs diplomatiques commises depuis trois ans sont de nature à aggraver l’isolement de la Tunisie sur le plan international.
Les déclarations maladroites à l’encontre des grandes puissances et des institutions internationales, accusées de "spolier" les richesses des pays en voie de développement, alors que ces parties sont celles-là, mêmes, que la Tunisie ne cesse de solliciter pour obtenir des aides financières et des crédits. Le capital de sympathie engrangé depuis l’Indépendance du pays (1956) commence à s’effriter….
Quittons le terrain pour mieux analyser la situation et « refaire le match » comme dirait un célèbre commentateur sportif.
La diplomatie est un art bien complexe, ce n’est pas de l’improvisation. Revenons sur les grands principes de la diplomatie de la Tunisie depuis l’Indépendance du pays en1956 et la présidence de Habib Bourguiba qui accordait un soin particulier à l’image du pays et son rayonnement dans le monde. La politique des affaires étrangères de la Tunisie qu’il avait initié s’ appuyait sur l’ attachement au grand principe sacro-saint de la neutralité, avec un attachement à la paix et à la légalité internationale, le renforcement des conditions d'entente, de tolérance et de solidarité entre les Etats et les peuples, en particulier avec les pays voisins, le développement des relations internationales avec un engagement pour davantage de justice, de démocratie et d'équilibre aux relations internationales, et de sécurité, de stabilité et de progrès au bénéfice de l'humanité tout entière….
Une sympathie pro-occidentale affichée, au moment où un grand nombre de pays du tiers monde se rapprochaient plutôt du bloc soviétique (années 60/70). Cette neutralité stratégique et active a eu ses heures de gloire durant le règne Bourguiba avec un rayonnement extraordinaire de ce petit pays qui forçait le respect et l’admiration de grandes nations et d’organisations internationales notamment des Nations Unis, avec la désignation de plusieurs diplomates tunisiens à des postes de haut rang.
Par la suite, Ben Ali avait cherché à garder le même cap avec des résultats satisfaisants malgré son manque de communication. Mais depuis l’avènement de la « glorieuse révolution », la diplomatie tunisienne a perdu ses repères pour naviguer aux grès des vents, comme un bateau en perdition, selon les intérêts des gouvernants. Le Qatar s’est taillé la part du lion avec l’accession au pouvoir des islamistes et de leurs alliés et leur financement sans limite, l’Algérie a profité de l’affaiblissement du pays pour se positionner en protecteur et garant de la souveraineté de la Tunisie et pour se protéger par la même des groupes terroristes qui se sont installés dans les zones montagneuses le long de ses frontières, la Turquie a développé son influence sur le plan politique et surtout économique, les américains dont on était un « élève sérieux et appliqué », ont cherché à garder la main en récupérant les islamistes et en les associant avec d’autres mouvements politiques sans grande influence et ce malgré le scandaleux assaut organisé de leur ambassade par les « frérots »…..
Une bien curieuse position ! Durant la présidence de Beji Caid Essebsi, les pays du Golfe ont cherché à récupérer de leur influence en associant la Tunisie à leur alliance militaire dans leur campagne guerrière au Yémen et pour contrer les avancées et les menaces du Qatar et de l’Iran. L’Europe et la France en tête, a cherché à sauvegarder tant bien que mal, ses rapports privilégiés avec ce voisin du sud de plus en plus imprévisible et encombrant….
Depuis une dizaine d’années, il n’y a plus de stratégie de politique étrangère tunisienne. Les diplomates tunisiens en poste se font bien discrets et se contentent d’expédier les affaires courantes, en évitant de se « mouiller » et surtout pour s’épargner les courroux du maître de Carthage. Plusieurs d’entre eux et pas des moindres ont été rappelés sans ménagement. Il convient de rappeler que Othman Jerandi avait été nommé une première fois ministre des Affaires étrangères en mars 2013 (jusqu’en janvier 2014), dans le gouvernement du leader islamiste Ali Larayedh succédant à Rafik Abdessalem, gendre de Ghannouchi qui est le maître à penser d’ Ennahdha. C’est dire la confiance, dont il bénéficie dans les sphères islamistes. Il a repris la tête du ministère l’été 2020 dans le gouvernement de Hichem Mechichi. Dans ces conditions, il ne faut plus s’étonner de rien.
Que nous reste-t-il à faire alors ? Sinon d’espérer et d’attendre que le « calme revienne après la tempête», mais la facture à payer après tant d’erreurs, d’égarements, et d’irresponsabilités sera lourde à payer…
Peut-on en vouloir à ce capitaine égaré et esseulé, quand on sait que ce joueur avait été recruté comme le « Messi », avec la promesse de sauver l’équipe des profondeurs du classement, malgré un palmarès peu éloquent du fait de son manque d’expérience et de sa touche de balle approximative. L’entière responsabilité est de son recruteur : le « Peuple » ensorcelé par la vision de quelques vidéos bien trompeuses et de déclarations vertueuses….mais ce “pueblo revolucionario”, doit assumer désormais l’entière responsabilité de son mauvais choix. Son dernier « tacle » et geste anti-amical vis à vis du Maroc méritait incontestablement un carton et rouge !
Cet incident avec le Maroc, pays voisin et ami fidèle, était tout à fait inutile, puisque la Tunisie et son président n’avaient pas à accueillir les hôtes du Japon et de l’OUA en leur déroulant le tapis rouge à l’aéroport, notamment le chef des Sahraouis, promu au rang officiel de chef d’Etat….
Quel intérêt pouvait avoir la Tunisie en s’immisçant dans le problème du Sahara ? Pourquoi la Tunisie a choisi de se départir de sa doctrine de neutralité positive vis-à-vis de la question du Sahara et qui était respectée par les marocains et les algériens. Par ce geste irresponsable, la Tunisie s’aligne désormais sur la position algérienne et perd de ce fait toute possibilité de jouer aux bons offices vis-à-vis de ses voisins les plus proches ? Les nombreuses erreurs diplomatiques commises depuis trois ans sont de nature à aggraver l’isolement de la Tunisie sur le plan international.
Les déclarations maladroites à l’encontre des grandes puissances et des institutions internationales, accusées de "spolier" les richesses des pays en voie de développement, alors que ces parties sont celles-là, mêmes, que la Tunisie ne cesse de solliciter pour obtenir des aides financières et des crédits. Le capital de sympathie engrangé depuis l’Indépendance du pays (1956) commence à s’effriter….
Quittons le terrain pour mieux analyser la situation et « refaire le match » comme dirait un célèbre commentateur sportif.
La diplomatie est un art bien complexe, ce n’est pas de l’improvisation. Revenons sur les grands principes de la diplomatie de la Tunisie depuis l’Indépendance du pays en1956 et la présidence de Habib Bourguiba qui accordait un soin particulier à l’image du pays et son rayonnement dans le monde. La politique des affaires étrangères de la Tunisie qu’il avait initié s’ appuyait sur l’ attachement au grand principe sacro-saint de la neutralité, avec un attachement à la paix et à la légalité internationale, le renforcement des conditions d'entente, de tolérance et de solidarité entre les Etats et les peuples, en particulier avec les pays voisins, le développement des relations internationales avec un engagement pour davantage de justice, de démocratie et d'équilibre aux relations internationales, et de sécurité, de stabilité et de progrès au bénéfice de l'humanité tout entière….
Une sympathie pro-occidentale affichée, au moment où un grand nombre de pays du tiers monde se rapprochaient plutôt du bloc soviétique (années 60/70). Cette neutralité stratégique et active a eu ses heures de gloire durant le règne Bourguiba avec un rayonnement extraordinaire de ce petit pays qui forçait le respect et l’admiration de grandes nations et d’organisations internationales notamment des Nations Unis, avec la désignation de plusieurs diplomates tunisiens à des postes de haut rang.
Par la suite, Ben Ali avait cherché à garder le même cap avec des résultats satisfaisants malgré son manque de communication. Mais depuis l’avènement de la « glorieuse révolution », la diplomatie tunisienne a perdu ses repères pour naviguer aux grès des vents, comme un bateau en perdition, selon les intérêts des gouvernants. Le Qatar s’est taillé la part du lion avec l’accession au pouvoir des islamistes et de leurs alliés et leur financement sans limite, l’Algérie a profité de l’affaiblissement du pays pour se positionner en protecteur et garant de la souveraineté de la Tunisie et pour se protéger par la même des groupes terroristes qui se sont installés dans les zones montagneuses le long de ses frontières, la Turquie a développé son influence sur le plan politique et surtout économique, les américains dont on était un « élève sérieux et appliqué », ont cherché à garder la main en récupérant les islamistes et en les associant avec d’autres mouvements politiques sans grande influence et ce malgré le scandaleux assaut organisé de leur ambassade par les « frérots »…..
Une bien curieuse position ! Durant la présidence de Beji Caid Essebsi, les pays du Golfe ont cherché à récupérer de leur influence en associant la Tunisie à leur alliance militaire dans leur campagne guerrière au Yémen et pour contrer les avancées et les menaces du Qatar et de l’Iran. L’Europe et la France en tête, a cherché à sauvegarder tant bien que mal, ses rapports privilégiés avec ce voisin du sud de plus en plus imprévisible et encombrant….
Depuis une dizaine d’années, il n’y a plus de stratégie de politique étrangère tunisienne. Les diplomates tunisiens en poste se font bien discrets et se contentent d’expédier les affaires courantes, en évitant de se « mouiller » et surtout pour s’épargner les courroux du maître de Carthage. Plusieurs d’entre eux et pas des moindres ont été rappelés sans ménagement. Il convient de rappeler que Othman Jerandi avait été nommé une première fois ministre des Affaires étrangères en mars 2013 (jusqu’en janvier 2014), dans le gouvernement du leader islamiste Ali Larayedh succédant à Rafik Abdessalem, gendre de Ghannouchi qui est le maître à penser d’ Ennahdha. C’est dire la confiance, dont il bénéficie dans les sphères islamistes. Il a repris la tête du ministère l’été 2020 dans le gouvernement de Hichem Mechichi. Dans ces conditions, il ne faut plus s’étonner de rien.
Que nous reste-t-il à faire alors ? Sinon d’espérer et d’attendre que le « calme revienne après la tempête», mais la facture à payer après tant d’erreurs, d’égarements, et d’irresponsabilités sera lourde à payer…
Mondher Zouiten
Journaliste chroniqueur tunisien, docteur en pharmacie