La Fondation du Forum d’Assilah décerne à l’unanimité le 8e Prix Mohamed Zafzaf du roman arabe au romancier libanais Rachid El-Daïf. Cette distinction littéraire est octroyée à un écrivain qui, durant quatre décennies, a pu enrichir la scène littéraire arabe avec un actif riche et diversifié. Cette décision est le fruit de profondes délibérations et de concertations autour des créations littéraires d’écrivains du monde arabe. Présidé par le critique littéraire Saïd Yaktine, le jury est composé de Chokri Mabkhout (Tunisie), Said Bengrad (Maroc), Katia Ghassan (Liban), Habib Abdulrab Sarori (Yemen), Hassan Bahraoui (Maroc) et Mohamed Benaissa, Secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah.
Né en 1945, Rachid El-Daïf est une figure emblématique de la littérature arabe. Son œuvre se distingue par une démarche singulière et témoigne d’un véritable renouveau esthétique. Après des débuts poétiques, il s’est consacré exclusivement à l’écriture romanesque. Ses romans, intimistes, relèvent pour la plupart de l’autofiction et ont pour narrateur « Rashīd », un personnage dont l’identité diffractée et multiple est marquée aussi bien par la violence de la guerre civile et les échecs des politiques du monde arabe que par les dynamiques propres à la mondialisation.
Ses romans cherchent à illustrer un malaise multiforme. Le personnage principal est le plus souvent emblématique de l’époque contemporaine, en perte de repères et d’ancrages. Cependant, l’intimisme et l’obsession du détail ne doivent pas occulter le rapport fondamental au politique. Au sein de la crise identitaire des différents narrateurs, mêmes et autres tout à la fois, les dimensions de l’interne et de l’externe sont inextricables.
Né en 1945, Rachid El-Daïf est une figure emblématique de la littérature arabe. Son œuvre se distingue par une démarche singulière et témoigne d’un véritable renouveau esthétique. Après des débuts poétiques, il s’est consacré exclusivement à l’écriture romanesque. Ses romans, intimistes, relèvent pour la plupart de l’autofiction et ont pour narrateur « Rashīd », un personnage dont l’identité diffractée et multiple est marquée aussi bien par la violence de la guerre civile et les échecs des politiques du monde arabe que par les dynamiques propres à la mondialisation.
Ses romans cherchent à illustrer un malaise multiforme. Le personnage principal est le plus souvent emblématique de l’époque contemporaine, en perte de repères et d’ancrages. Cependant, l’intimisme et l’obsession du détail ne doivent pas occulter le rapport fondamental au politique. Au sein de la crise identitaire des différents narrateurs, mêmes et autres tout à la fois, les dimensions de l’interne et de l’externe sont inextricables.
Au diable Meryl Streep
L’attention du jury a été attirée par l’audace critique de l’œuvre de Rachid El Daif qui a choisi, contrairement à la tendance, de ne pas aborder le roman dans une perspective des grands récits historiques, mais plutôt de traiter l’art du roman, l’héritage arabe et la modernité, à travers un approfondissement du moi du narrateur/intellectuel arabe et ses contradictions, de manière oblique et avec un langage raffiné. Il est certain que l’œuvre de Rachid El-Daïf, de par sa valeur artistique et intellectuelle, a servi la culture arabe, ce qui lui a ouvert la voie pour remporter le Prix Mohamed Zafzaf du roman arabe, dans sa 8e édition. Ses premiers livres, notamment « Passage au Crépuscule » et « Cher Monsieur Kawabata », sont un véritable réquisitoire contre la culture de la haine qui s’est développée au Liban. Dans son roman « Learning english », il revient sur les rudes mœurs tribales des maronites de cette région. À partir de « Qu’elle aille au Diable Meryl Streep », Rachid El-Daïf s’attaque avec une virulence humoristique rare aux hypocrisies de la société libanaise dont la modernité cache, selon lui, des archaïsmes insoupçonnés.