Pour punir une "infraction énorme à la probité qui a causé un préjudice mondial", et même s'il est "au soir de sa vie", les procureurs financiers avaient requis quatre ans de prison et une amende maximale de 500.000 euros contre l'ancien président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF, rebaptisée World Athletics), lors de son procès en juin pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.
Devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le Sénégalais, 87 ans, est jugé pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin, en échange de financements de Moscou.
Il est aussi poursuivi pour avoir aidé son fils Papa Massata, alors patron du marketing à l'IAAF, à s'approprier plusieurs millions d'euros dans les négociations avec des sponsors.
Acteur clé de l'affaire, Papa Massata Diack, resté à Dakar et jugé en son absence, est visé par les réquisitions les plus lourdes, cinq ans de prison et 500.000 euros d'amende pour corruption, blanchiment en bande organisée et recel d'abus de confiance.
Des peines de prison ferme ont été réclamées pour les quatre autres protagonistes : l'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, un avocat qui conseillait Lamine Diack, Habib Cissé, ainsi que deux responsables russes jugés en leur absence, l'ancien président de la fédération nationale d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov.
Zones d'ombres
Cinq ans après sa naissance, le scandale a fait des petits : d'un côté, l'affaire a généré le scandale de dopage institutionnel dans le sport russe, qui menace le pays d'exclusion aux Jeux olympiques de Tokyo-2020 l'été prochain; de l'autre, l'enquête des juges français a soulevé de nouveaux soupçons de corruption dans l'attribution des JO-2016 à Rio et 2020, pour lesquels Lamine Diack est mis en examen, toujours à Paris, et son fils, "PMD", visé par un nouveau mandat d'arrêt international.
Dans ce dossier, les Diack croisent la route du dirigeant sportif qatari Nasser Al-Khelaïfi, mis en examen pour corruption dans un volet sur l'attribution des Mondiaux d'athlétisme 2017 et 2019, et dont le procès en Suisse dans une affaire distincte de droits TV des Coupes du monde de foot 2026 et 2030 s'ouvre lundi.
Tout au long des six jours de son procès, Lamine Diack, dont les réponses parfois décousues et inaudibles ont rendu les interrogatoires laborieux, s'est surtout dépeint comme un leader ayant "universalisé" l'athlétisme.
Certes, il a bien concédé avoir donné l'ordre d'étaler les sanctions contre les athlètes russes, dont 23 étaient soupçonnés à cause de leur passeport biologique. Mais à ses yeux c'était pour empêcher ainsi la faillite de l'IAAF, en sauvegardant les négociations avec un sponsor, la banque d'Etat russe VTB, et un diffuseur, la chaîne télévisée RTR, publique à l'époque, en vue des Mondiaux-2013 de Moscou.
Pour le reste, Lamine Diack, qui avait été décoré au Kremlin fin 2011, a réfuté avoir touché des fonds du pouvoir russe pour financer des campagnes politiques au Sénégal, contrairement à ce qu'il avait spontanément dit durant l'enquête, en évoquant 1,5 million de dollars (1,2 million d'euros). Et il a assuré qu'il ne s'était pas mêlé du travail de son fils.
En l'absence de trois des six prévenus, le procès n'a pas levé toutes les zones d'ombre, notamment sur un chantage financier exercé auprès des athlètes russes pour qu'ils ne soient pas suspendus, pour des sommes évaluées à 3,45 millions d'euros.
Les avocats de Lamine Diack ont réclamé la relaxe, mais l'un d'eux, William Bourdon, a surtout demandé aux juges de ne pas envoyer le Sénégalais en prison, ni de l'empêcher "de mourir dans la dignité, embrassé par les siens, sur sa terre natale".
L'ancien patron de l'IAAF espère obtenir une levée de son contrôle judiciaire pour rentrer au pays, même s'il reste mis en examen dans le dossier sur les JO, où il sera bientôt entendu à Paris par la juge d'instruction.
Devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, le Sénégalais, 87 ans, est jugé pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin, en échange de financements de Moscou.
Il est aussi poursuivi pour avoir aidé son fils Papa Massata, alors patron du marketing à l'IAAF, à s'approprier plusieurs millions d'euros dans les négociations avec des sponsors.
Acteur clé de l'affaire, Papa Massata Diack, resté à Dakar et jugé en son absence, est visé par les réquisitions les plus lourdes, cinq ans de prison et 500.000 euros d'amende pour corruption, blanchiment en bande organisée et recel d'abus de confiance.
Des peines de prison ferme ont été réclamées pour les quatre autres protagonistes : l'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, un avocat qui conseillait Lamine Diack, Habib Cissé, ainsi que deux responsables russes jugés en leur absence, l'ancien président de la fédération nationale d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov.
Zones d'ombres
Cinq ans après sa naissance, le scandale a fait des petits : d'un côté, l'affaire a généré le scandale de dopage institutionnel dans le sport russe, qui menace le pays d'exclusion aux Jeux olympiques de Tokyo-2020 l'été prochain; de l'autre, l'enquête des juges français a soulevé de nouveaux soupçons de corruption dans l'attribution des JO-2016 à Rio et 2020, pour lesquels Lamine Diack est mis en examen, toujours à Paris, et son fils, "PMD", visé par un nouveau mandat d'arrêt international.
Dans ce dossier, les Diack croisent la route du dirigeant sportif qatari Nasser Al-Khelaïfi, mis en examen pour corruption dans un volet sur l'attribution des Mondiaux d'athlétisme 2017 et 2019, et dont le procès en Suisse dans une affaire distincte de droits TV des Coupes du monde de foot 2026 et 2030 s'ouvre lundi.
Tout au long des six jours de son procès, Lamine Diack, dont les réponses parfois décousues et inaudibles ont rendu les interrogatoires laborieux, s'est surtout dépeint comme un leader ayant "universalisé" l'athlétisme.
Certes, il a bien concédé avoir donné l'ordre d'étaler les sanctions contre les athlètes russes, dont 23 étaient soupçonnés à cause de leur passeport biologique. Mais à ses yeux c'était pour empêcher ainsi la faillite de l'IAAF, en sauvegardant les négociations avec un sponsor, la banque d'Etat russe VTB, et un diffuseur, la chaîne télévisée RTR, publique à l'époque, en vue des Mondiaux-2013 de Moscou.
Pour le reste, Lamine Diack, qui avait été décoré au Kremlin fin 2011, a réfuté avoir touché des fonds du pouvoir russe pour financer des campagnes politiques au Sénégal, contrairement à ce qu'il avait spontanément dit durant l'enquête, en évoquant 1,5 million de dollars (1,2 million d'euros). Et il a assuré qu'il ne s'était pas mêlé du travail de son fils.
En l'absence de trois des six prévenus, le procès n'a pas levé toutes les zones d'ombre, notamment sur un chantage financier exercé auprès des athlètes russes pour qu'ils ne soient pas suspendus, pour des sommes évaluées à 3,45 millions d'euros.
Les avocats de Lamine Diack ont réclamé la relaxe, mais l'un d'eux, William Bourdon, a surtout demandé aux juges de ne pas envoyer le Sénégalais en prison, ni de l'empêcher "de mourir dans la dignité, embrassé par les siens, sur sa terre natale".
L'ancien patron de l'IAAF espère obtenir une levée de son contrôle judiciaire pour rentrer au pays, même s'il reste mis en examen dans le dossier sur les JO, où il sera bientôt entendu à Paris par la juge d'instruction.