L'ancien patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack a été condamné mercredi à Paris à quatre ans de prison, dont deux ferme, pour son implication dans un réseau de corruption voué à cacher des cas de dopage en Russie.
Cinq ans après le scandale, le Sénégalais de 87 ans, figure de l'univers sportif et président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), de 1999 à 2015, a été reconnu coupable de corruption active et passive et abus de confiance. Il a aussi écopé d'une amende de 500.000 euros.
Vêtu d'un boubou blanc, il a écouté sans réagir le jugement et a quitté libre la salle d'audience, laissant ses avocats, William Bourdon et Simon Ndiaye, annoncer qu'ils faisaient appel d'une décision "injuste et inhumaine".
Parmi les six prévenus, la peine la plus lourde a été prononcée contre son fils, Papa Massata Diack, resté à Dakar et qui avait refusé de comparaître au procès en juin: celui qui dirigeait le marketing à l'IAAF a été condamné à cinq ans ferme et un million d'euros d'amende. Le tribunal a maintenu le mandat d'arrêt à son encontre. Son avocat a annoncé qu'il ferait appel.
Concernant Lamine Diack, la peine répond à la "gravité des faits de corruption qui vous étaient reprochés", lui a lancé la présidente de la 32e chambre correctionnelle, Rose-Marie Hunault. "Vous avez gravement porté atteinte à la lutte contre le dopage" et "violé les règles du jeu de la compétition sportive".
Tous condamnés
Dans cette affaire qui a secoué le monde du sport, les Diack étaient jugés pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires à l'encontre d'athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin.
Derrière cette indulgence, un deal rocambolesque, reconnu par Lamine Diack durant l'enquête et confirmé par le tribunal: le renouvellement de contrats de sponsoring et de diffusion de l'IAAF avec la banque d'Etat russe VTB et la télévision publique RTR, et 1,5 million de dollars pour financer l'opposition politique au Sénégal. Au procès, Lamine Diack, qui avait été décoré au Kremlin fin 2011, avait fait volte-face sur ce financement politique.
Pour le tribunal, les procédures disciplinaires avaient été retardées entre 2011 et 2014 pour au moins six athlètes russes contraints de payer.
Des violations "d'autant plus graves qu'elles ont permis à certains athlètes de participer aux JO-2012 et même de remporter des médailles" avant d'être déchus pour dopage, comme Kirdyapkin (50 km marche), ou Zaripova (3.000 m steeple), a relevé le tribunal.
Durant le procès, Lamine Diack avait concédé que les sanctions avaient été étalées mais il en allait pour lui de la survie financière de l'IAAF, un argument qui n'a pas convaincu le tribunal.
La pièce centrale de l'accusation est un virement de 300.000 euros reçu par la marathonienne Lilya Shobukhova, depuis un compte lié à Papa Massata Diack, en guise de remboursement après sa suspension en 2014. Une note, retrouvée chez l'avocat Habib Cissé, décline des sommes pour d'autres coureurs, pour un total évalué par le tribunal à 3,2 millions d'euros. L'argent n'a pas été retrouvé et ces athlètes pas entendus, ce que la défense avait dénoncé.
JO
L'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, a écopé de 2 ans avec sursis et 140.000 euros d'amende, tandis que Habib Cissé, qui conseillait Lamine Diack, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 100.000 euros d'amende. Deux responsables russes jugés par défaut et visés par des mandats d'arrêt, l'ancien président de la fédération nationale d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov, ont été condamnés respectivement à trois et deux ans de prison ferme.
Balakhnitchev a annoncé qu'il contesterait le jugement.
Au total, les six prévenus sont condamnés à verser 10,8 millions d'euros de dommages et intérêts et frais de procédure à l'IAAF, plus de 300.000 euros à l'Agence mondiale antidopage (AMA) et 10.000 euros au Comité international olympique (CIO), dont Lamine Diack était un membre influent. Ils devront aussi payer 45.000 euros à l'ancienne marathonienne française Christelle Daunay, qui s'estimait lésée pour avoir dû concourir face à Shobukhova.
Mais Lamine Diack était aussi jugé pour avoir permis à son fils de capter des sommes indues sur des contrats de l'IAAF avec des sponsors, évaluées à 15 millions de dollars par le tribunal. Sur ce volet, le père et le fils ont été condamnés à payer 5,2 millions d'euros à la fédération internationale.
Rebaptisée World Athletics, la fédération internationale a salué une décision "forte et claire".
Lamine Diack n'en a pas fini avec la justice française. Une nouvelle audition chez le juge d'instruction l'attend bientôt dans une seconde enquête à Paris sur des soupçons de corruption dans l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020.
Cinq ans après le scandale, le Sénégalais de 87 ans, figure de l'univers sportif et président de la fédération internationale d'athlétisme (IAAF), de 1999 à 2015, a été reconnu coupable de corruption active et passive et abus de confiance. Il a aussi écopé d'une amende de 500.000 euros.
Vêtu d'un boubou blanc, il a écouté sans réagir le jugement et a quitté libre la salle d'audience, laissant ses avocats, William Bourdon et Simon Ndiaye, annoncer qu'ils faisaient appel d'une décision "injuste et inhumaine".
Parmi les six prévenus, la peine la plus lourde a été prononcée contre son fils, Papa Massata Diack, resté à Dakar et qui avait refusé de comparaître au procès en juin: celui qui dirigeait le marketing à l'IAAF a été condamné à cinq ans ferme et un million d'euros d'amende. Le tribunal a maintenu le mandat d'arrêt à son encontre. Son avocat a annoncé qu'il ferait appel.
Concernant Lamine Diack, la peine répond à la "gravité des faits de corruption qui vous étaient reprochés", lui a lancé la présidente de la 32e chambre correctionnelle, Rose-Marie Hunault. "Vous avez gravement porté atteinte à la lutte contre le dopage" et "violé les règles du jeu de la compétition sportive".
Tous condamnés
Dans cette affaire qui a secoué le monde du sport, les Diack étaient jugés pour avoir permis de retarder, à partir de fin 2011, des procédures disciplinaires à l'encontre d'athlètes russes soupçonnés de dopage sanguin.
Derrière cette indulgence, un deal rocambolesque, reconnu par Lamine Diack durant l'enquête et confirmé par le tribunal: le renouvellement de contrats de sponsoring et de diffusion de l'IAAF avec la banque d'Etat russe VTB et la télévision publique RTR, et 1,5 million de dollars pour financer l'opposition politique au Sénégal. Au procès, Lamine Diack, qui avait été décoré au Kremlin fin 2011, avait fait volte-face sur ce financement politique.
Pour le tribunal, les procédures disciplinaires avaient été retardées entre 2011 et 2014 pour au moins six athlètes russes contraints de payer.
Des violations "d'autant plus graves qu'elles ont permis à certains athlètes de participer aux JO-2012 et même de remporter des médailles" avant d'être déchus pour dopage, comme Kirdyapkin (50 km marche), ou Zaripova (3.000 m steeple), a relevé le tribunal.
Durant le procès, Lamine Diack avait concédé que les sanctions avaient été étalées mais il en allait pour lui de la survie financière de l'IAAF, un argument qui n'a pas convaincu le tribunal.
La pièce centrale de l'accusation est un virement de 300.000 euros reçu par la marathonienne Lilya Shobukhova, depuis un compte lié à Papa Massata Diack, en guise de remboursement après sa suspension en 2014. Une note, retrouvée chez l'avocat Habib Cissé, décline des sommes pour d'autres coureurs, pour un total évalué par le tribunal à 3,2 millions d'euros. L'argent n'a pas été retrouvé et ces athlètes pas entendus, ce que la défense avait dénoncé.
JO
L'ancien chef de l'antidopage à l'IAAF, Gabriel Dollé, a écopé de 2 ans avec sursis et 140.000 euros d'amende, tandis que Habib Cissé, qui conseillait Lamine Diack, a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et 100.000 euros d'amende. Deux responsables russes jugés par défaut et visés par des mandats d'arrêt, l'ancien président de la fédération nationale d'athlétisme Valentin Balakhnitchev et l'ancien entraîneur Alexeï Melnikov, ont été condamnés respectivement à trois et deux ans de prison ferme.
Balakhnitchev a annoncé qu'il contesterait le jugement.
Au total, les six prévenus sont condamnés à verser 10,8 millions d'euros de dommages et intérêts et frais de procédure à l'IAAF, plus de 300.000 euros à l'Agence mondiale antidopage (AMA) et 10.000 euros au Comité international olympique (CIO), dont Lamine Diack était un membre influent. Ils devront aussi payer 45.000 euros à l'ancienne marathonienne française Christelle Daunay, qui s'estimait lésée pour avoir dû concourir face à Shobukhova.
Mais Lamine Diack était aussi jugé pour avoir permis à son fils de capter des sommes indues sur des contrats de l'IAAF avec des sponsors, évaluées à 15 millions de dollars par le tribunal. Sur ce volet, le père et le fils ont été condamnés à payer 5,2 millions d'euros à la fédération internationale.
Rebaptisée World Athletics, la fédération internationale a salué une décision "forte et claire".
Lamine Diack n'en a pas fini avec la justice française. Une nouvelle audition chez le juge d'instruction l'attend bientôt dans une seconde enquête à Paris sur des soupçons de corruption dans l'attribution des JO de Rio-2016 et de Tokyo-2020.