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Dans un contexte où l'on insiste de plus en plus sur la nécessité de former des apprenants capables de créer et d'innover, plutôt que de simplement reproduire des connaissances, la question de l'intégration de l'éducation artistique dans les programmes scolaires se pose avec acuité. Bien que des efforts aient été faits pour introduire cette discipline dans les écoles publiques, l'éducation artistique, qui stimule la créativité et l’imagination des élèves, peine encore à trouver sa place dans le système éducatif.
Selon plusieurs témoignages, l'enseignement des arts plastiques, bien qu'important, n'est pas suffisant pour répondre aux attentes des élèves. Il serait donc pertinent d'élargir l’éventail des formes artistiques enseignées, en incluant la musique, la danse, le théâtre et le cinéma, afin de mieux nourrir l'identité des élèves et de leur donner l’envie de s'investir pleinement, loin des contraintes d’un programme scolaire traditionnel.
Ce point a bien été soulevé lors d'une session académique tenue par le CSEFRS, en partenariat avec la Maison de la Poésie au Maroc où le thème « La poésie dans le système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique » a été au cœur des discussions. Plusieurs intervenants ont abordé l'importance de l'éducation artistique pour l’éveil créatif des jeunes, en soulignant que la méthodologie de l'enseignement de la poésie doit être repensée pour mieux répondre aux attentes des élèves.
Clubs artistiques, première impulsion :
Interrogé par « L’Opinion » à propos de l’absence de cours artistiques dans les écoles publiques, Mohamed El Edrissi Reyahi, membre du CSEFRS, a reconnu que des programmes existent déjà, mais qu’il reste des progrès à faire pour améliorer leur accessibilité. Il a commenté : « Le ministère de l'Éducation essaye de combler ça à travers les écoles et les collèges pionniers ». Cette remarque met en lumière une volonté de réformer l’éducation artistique dans les établissements publics.
Il ajoute que ces activités doivent être intégrées à l'éducation sous des formes variées, notamment à travers des activités parallèles, permettant ainsi aux élèves de s'ouvrir à des expériences artistiques tout en développant leur créativité. « Le ministère croit que c’est un cadre qu’il faut exploiter aussi dans le cadre des activités intégrées et parallèles », a-t-il expliqué.
Ainsi, selon M. El Edrissi, les clubs artistiques, tels que les clubs de poésie, deviennent des alternatives intéressantes et nécessaires : « Il s'agit de quitter le cadre formel pour adopter un espace plus accueillant et collaboratif, celui des clubs artistiques, qu'il convient de créer et de développer à travers la collaboration».
« Aujourd'hui, de nombreux établissements scolaires publics au Maroc offrent des activités artistiques ou musicales. Toutefois, pour exploiter pleinement ce potentiel, il est essentiel d'activer les clubs existants et de favoriser un travail collaboratif, afin de raviver l'art et renforcer les liens avec les institutions artistiques et la société civile », conclut-il.
Réaménager l'espace scolaire pour stimuler la créativité :
Même son de cloche pour Abdelhak Moncef, enseignant-chercheur, qui appelle lui aussi à une stratégie nationale à long terme pour réformer l'enseignement et à une mobilisation du corps éducatif pour accompagner ce changement. Selon lui, le cours tel qu’il est conçu aujourd’hui reste un schéma didactique où l'on explique un parcours de production aux élèves. Cependant, il estime qu'il serait préférable de séparer l'éducation artistique et de la placer dans des espaces multimédia ouverts et dédiés, afin de leur offrir une énergie différente qui incite à l’évasion.
Il précise : « Ce que je propose, c'est de parler non pas simplement d’enseignement des arts et de la poésie, mais d'une éducation dynamique, marquée par la mobilité. Et le premier acteur concerné par cette mobilité, ce sont les espaces. Par exemple, la classe, en tant qu’espace didactique fermé, ne favorise pas cette dynamique».
Dans la programmation de l’enseignement marocain, il suggère ainsi un réaménagement de l’espace scolaire, ce qu’il appelle la "forme scolaire". Cet espace, selon lui, doit être réinventé pour lui conférer plus d’autonomie et favoriser un cadre d’apprentissage plus stimulant.
Après ces propos, une mosaïque d'interventions a émergé, apportant des soutiens à ce point de vue et débattant du rôle fondamental de l’éducation artistique pour le bien-être des élèves et l'avenir de leur épanouissement.
Bien que des avancées aient été réalisées, il demeure évident que la transition vers une éducation artistique plus intégrée dans le quotidien scolaire est un processus en cours, qui nécessite une mobilisation collective de la société civile et du corps éducatif pour en garantir le succès.
Selon plusieurs témoignages, l'enseignement des arts plastiques, bien qu'important, n'est pas suffisant pour répondre aux attentes des élèves. Il serait donc pertinent d'élargir l’éventail des formes artistiques enseignées, en incluant la musique, la danse, le théâtre et le cinéma, afin de mieux nourrir l'identité des élèves et de leur donner l’envie de s'investir pleinement, loin des contraintes d’un programme scolaire traditionnel.
Ce point a bien été soulevé lors d'une session académique tenue par le CSEFRS, en partenariat avec la Maison de la Poésie au Maroc où le thème « La poésie dans le système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique » a été au cœur des discussions. Plusieurs intervenants ont abordé l'importance de l'éducation artistique pour l’éveil créatif des jeunes, en soulignant que la méthodologie de l'enseignement de la poésie doit être repensée pour mieux répondre aux attentes des élèves.
Clubs artistiques, première impulsion :
Interrogé par « L’Opinion » à propos de l’absence de cours artistiques dans les écoles publiques, Mohamed El Edrissi Reyahi, membre du CSEFRS, a reconnu que des programmes existent déjà, mais qu’il reste des progrès à faire pour améliorer leur accessibilité. Il a commenté : « Le ministère de l'Éducation essaye de combler ça à travers les écoles et les collèges pionniers ». Cette remarque met en lumière une volonté de réformer l’éducation artistique dans les établissements publics.
Il ajoute que ces activités doivent être intégrées à l'éducation sous des formes variées, notamment à travers des activités parallèles, permettant ainsi aux élèves de s'ouvrir à des expériences artistiques tout en développant leur créativité. « Le ministère croit que c’est un cadre qu’il faut exploiter aussi dans le cadre des activités intégrées et parallèles », a-t-il expliqué.
Ainsi, selon M. El Edrissi, les clubs artistiques, tels que les clubs de poésie, deviennent des alternatives intéressantes et nécessaires : « Il s'agit de quitter le cadre formel pour adopter un espace plus accueillant et collaboratif, celui des clubs artistiques, qu'il convient de créer et de développer à travers la collaboration».
« Aujourd'hui, de nombreux établissements scolaires publics au Maroc offrent des activités artistiques ou musicales. Toutefois, pour exploiter pleinement ce potentiel, il est essentiel d'activer les clubs existants et de favoriser un travail collaboratif, afin de raviver l'art et renforcer les liens avec les institutions artistiques et la société civile », conclut-il.
Réaménager l'espace scolaire pour stimuler la créativité :
Même son de cloche pour Abdelhak Moncef, enseignant-chercheur, qui appelle lui aussi à une stratégie nationale à long terme pour réformer l'enseignement et à une mobilisation du corps éducatif pour accompagner ce changement. Selon lui, le cours tel qu’il est conçu aujourd’hui reste un schéma didactique où l'on explique un parcours de production aux élèves. Cependant, il estime qu'il serait préférable de séparer l'éducation artistique et de la placer dans des espaces multimédia ouverts et dédiés, afin de leur offrir une énergie différente qui incite à l’évasion.
Il précise : « Ce que je propose, c'est de parler non pas simplement d’enseignement des arts et de la poésie, mais d'une éducation dynamique, marquée par la mobilité. Et le premier acteur concerné par cette mobilité, ce sont les espaces. Par exemple, la classe, en tant qu’espace didactique fermé, ne favorise pas cette dynamique».
Dans la programmation de l’enseignement marocain, il suggère ainsi un réaménagement de l’espace scolaire, ce qu’il appelle la "forme scolaire". Cet espace, selon lui, doit être réinventé pour lui conférer plus d’autonomie et favoriser un cadre d’apprentissage plus stimulant.
Après ces propos, une mosaïque d'interventions a émergé, apportant des soutiens à ce point de vue et débattant du rôle fondamental de l’éducation artistique pour le bien-être des élèves et l'avenir de leur épanouissement.
Bien que des avancées aient été réalisées, il demeure évident que la transition vers une éducation artistique plus intégrée dans le quotidien scolaire est un processus en cours, qui nécessite une mobilisation collective de la société civile et du corps éducatif pour en garantir le succès.
Réinventer l'architecture pédagogique
Pour inclure véritablement l'éducation artistique, il est essentiel de repenser en profondeur la structure éducative. Il s'agit de réinventer l'approche pédagogique pour donner toute sa place à la créativité, en transformant chaque école en un lieu où les arts ne sont pas un supplément, mais une composante essentielle du parcours éducatif. Cela passe par une réorganisation des programmes scolaires pour y intégrer des activités artistiques qui permettent aux élèves d'explorer et de développer leur potentiel créatif.
Au-delà des matières, il faut aussi imaginer des espaces d’apprentissage où l’expression artistique peut s’épanouir librement, encourageant ainsi les élèves à se libérer des contraintes traditionnelles et à explorer de nouvelles formes de pensée et de communication.
Abdelhak Moncef élargit sa réflexion sur ce point, soulignant l’importance de la collaboration avec les parents et les élèves dans le processus éducatif : « Les associations de parents et les élèves doivent également être impliquées dans les décisions concernant cette éducation. Il est essentiel de s'ouvrir aux artistes, aux poètes, et de les inviter à entrer dans l'école pour animer des ateliers créatifs ».
Il poursuit ensuite : « Il est nécessaire de repenser la structure éducative et de développer une nouvelle architecture pédagogique. La question a déjà été soulevée au Conseil. Pour ma part, j'ai suggéré, à la fin de mon exposé, que des études futures soient menées sur ces enjeux. Il est important que la politique publique du savoir intègre des stratégies visant à promouvoir l'éducation artistique, la poésie, la culture et les humanités en général».
Au-delà des matières, il faut aussi imaginer des espaces d’apprentissage où l’expression artistique peut s’épanouir librement, encourageant ainsi les élèves à se libérer des contraintes traditionnelles et à explorer de nouvelles formes de pensée et de communication.
Abdelhak Moncef élargit sa réflexion sur ce point, soulignant l’importance de la collaboration avec les parents et les élèves dans le processus éducatif : « Les associations de parents et les élèves doivent également être impliquées dans les décisions concernant cette éducation. Il est essentiel de s'ouvrir aux artistes, aux poètes, et de les inviter à entrer dans l'école pour animer des ateliers créatifs ».
Il poursuit ensuite : « Il est nécessaire de repenser la structure éducative et de développer une nouvelle architecture pédagogique. La question a déjà été soulevée au Conseil. Pour ma part, j'ai suggéré, à la fin de mon exposé, que des études futures soient menées sur ces enjeux. Il est important que la politique publique du savoir intègre des stratégies visant à promouvoir l'éducation artistique, la poésie, la culture et les humanités en général».