Le ministère français des Affaires étrangères vient de publier, comme chaque année, un rapport sur les Français à l’étranger. Le Quai d’Orsay estime la présence française à l’étranger à 3,4 millions de personnes sur les cinq continents, soit 5 % de la population française.
Le rapport annuel sur les Français à l’étranger fournit des données précises permettant de relativiser toutes sortes d’idées préconçues sur la présence de communautés françaises en Afrique, qui représente le 3ème continent de l’émigration en provenance de l’Hexagone, binationaux inclus.
Selon le document, on compte environ 14% de Français de l’étranger immatriculés dans des consulats en Afrique, dont 117.500 en Afrique francophone et 109.000 en Afrique du Nord en 2020 où la communauté française immatriculée a baissé de 6,9% entre 2019 et 2020 et se situe désormais à 109.173 (6,5 % des Français immatriculés à l’étranger).
Ainsi, la communauté française au Maroc a enregistré une baisse globale de 4,3 %. Elle a baissé de 5,8% à Rabat, 5,6% à Fès, 4,5% à Marrakech, 3,6% à Casablanca, 3,4% à Tanger et 3,3% à Agadir. En Afrique du Nord, le recul a été plus important de la part de l’Algérie, où la présence française a connu une baisse de 12%. Le pays connaît ainsi une baisse de la communauté française de 15% à Alger, 9,3% à Oran et 8,1% à Annaba.
Si la Libye a également connu une baisse de 10% de la communauté française, ce pourcentage s’est établi à 3,6% en Tunisie. De son côté, l’Afrique non-francophone attire beaucoup moins, même si le Nigeria (1177 inscrits en 2019, 800 en 2020) est le quatrième partenaire commercial africain de la France, après la Tunisie et devant l’Afrique du Sud (7300 inscrits). L’Afrique est, en effet, le troisième continent de destination de l’immigration française après l’Europe (400.000 dans la zone UE et 350.000 hors UE) et l’Amérique du Nord (275.000 dont environ 100.000 au Canada). Viennent ensuite le Moyen- Orient (150.000) et l’Asie-Océanie (150.000).
Les premiers pays de destination des « expatriés » français, qui comptent à la fois des actifs et des retraités, sont, dans cet ordre, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne. Le Maroc et l’Algérie sont les huitième et onzième destinations, la Tunisie est dix-huitième, devant le Sénégal (19ème), la Côte d’Ivoire (22ème) et Magadscar (24ème). Ainsi, le royaume est la destination préférée des Français sur le continent africain.
En 2020, la pandémie a réduit leur nombre partout. Hors Sénégal (+1,8%), qui est l’un des rares pays à avoir attiré plus de Français en 2020 avec le Cambodge, la Turquie, le Mexique et les Emirats Arabes Unis, indique la même source. Les principaux motifs qui favorisent le choix du Maroc comme principale destination pour le voyage chez les Français sont le climat et la découverte du pays, indique La Fiche Marché France 2019, qui offre des renseignements sur les options stratégiques pour les professionnels, notant que 23% des Français viennent au Maroc en s’informant sur le net, 21% d’entre eux s’inspirent d’un précédent voyage et 20% ne décident pas eux-mêmes sur la destination.
En effet, si cette baisse intervient dans un contexte de restrictions de voyages liées au Covid-19, la diplomatie française affirme, dans ledit rapport, qu’un programme de soutien social a été mis en place pour les Français les plus touchés par les effets économiques de la pandémie, à la fois par la création d’aides directes comme le secours occasionnel de solidarité SOS-Covid et l’augmentation de l’enveloppe d’aides existantes. « Nous avons également renforcé les moyens financiers des organismes locaux d’entraide et de solidarité et appuyé des projets initiés par le réseau associatif français à l’étranger visant à aider les entrepreneurs français à l’étranger ».
Il convient de noter que le Maroc connaît la présence de près d’un millier d’entreprises françaises opérant au Royaume et qui emploient près de 80.000 personnes. C’est ce qu’a indiqué le président par intérim de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à l’occasion d’un Business dialogue entre le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et la Confédération générale des entreprises du Maroc.
Le rapport annuel sur les Français à l’étranger fournit des données précises permettant de relativiser toutes sortes d’idées préconçues sur la présence de communautés françaises en Afrique, qui représente le 3ème continent de l’émigration en provenance de l’Hexagone, binationaux inclus.
Selon le document, on compte environ 14% de Français de l’étranger immatriculés dans des consulats en Afrique, dont 117.500 en Afrique francophone et 109.000 en Afrique du Nord en 2020 où la communauté française immatriculée a baissé de 6,9% entre 2019 et 2020 et se situe désormais à 109.173 (6,5 % des Français immatriculés à l’étranger).
Ainsi, la communauté française au Maroc a enregistré une baisse globale de 4,3 %. Elle a baissé de 5,8% à Rabat, 5,6% à Fès, 4,5% à Marrakech, 3,6% à Casablanca, 3,4% à Tanger et 3,3% à Agadir. En Afrique du Nord, le recul a été plus important de la part de l’Algérie, où la présence française a connu une baisse de 12%. Le pays connaît ainsi une baisse de la communauté française de 15% à Alger, 9,3% à Oran et 8,1% à Annaba.
Si la Libye a également connu une baisse de 10% de la communauté française, ce pourcentage s’est établi à 3,6% en Tunisie. De son côté, l’Afrique non-francophone attire beaucoup moins, même si le Nigeria (1177 inscrits en 2019, 800 en 2020) est le quatrième partenaire commercial africain de la France, après la Tunisie et devant l’Afrique du Sud (7300 inscrits). L’Afrique est, en effet, le troisième continent de destination de l’immigration française après l’Europe (400.000 dans la zone UE et 350.000 hors UE) et l’Amérique du Nord (275.000 dont environ 100.000 au Canada). Viennent ensuite le Moyen- Orient (150.000) et l’Asie-Océanie (150.000).
Les premiers pays de destination des « expatriés » français, qui comptent à la fois des actifs et des retraités, sont, dans cet ordre, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne. Le Maroc et l’Algérie sont les huitième et onzième destinations, la Tunisie est dix-huitième, devant le Sénégal (19ème), la Côte d’Ivoire (22ème) et Magadscar (24ème). Ainsi, le royaume est la destination préférée des Français sur le continent africain.
En 2020, la pandémie a réduit leur nombre partout. Hors Sénégal (+1,8%), qui est l’un des rares pays à avoir attiré plus de Français en 2020 avec le Cambodge, la Turquie, le Mexique et les Emirats Arabes Unis, indique la même source. Les principaux motifs qui favorisent le choix du Maroc comme principale destination pour le voyage chez les Français sont le climat et la découverte du pays, indique La Fiche Marché France 2019, qui offre des renseignements sur les options stratégiques pour les professionnels, notant que 23% des Français viennent au Maroc en s’informant sur le net, 21% d’entre eux s’inspirent d’un précédent voyage et 20% ne décident pas eux-mêmes sur la destination.
En effet, si cette baisse intervient dans un contexte de restrictions de voyages liées au Covid-19, la diplomatie française affirme, dans ledit rapport, qu’un programme de soutien social a été mis en place pour les Français les plus touchés par les effets économiques de la pandémie, à la fois par la création d’aides directes comme le secours occasionnel de solidarité SOS-Covid et l’augmentation de l’enveloppe d’aides existantes. « Nous avons également renforcé les moyens financiers des organismes locaux d’entraide et de solidarité et appuyé des projets initiés par le réseau associatif français à l’étranger visant à aider les entrepreneurs français à l’étranger ».
Il convient de noter que le Maroc connaît la présence de près d’un millier d’entreprises françaises opérant au Royaume et qui emploient près de 80.000 personnes. C’est ce qu’a indiqué le président par intérim de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à l’occasion d’un Business dialogue entre le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) et la Confédération générale des entreprises du Maroc.
Kawtar CHAAT
3 questions à Amina Magdoud
« L’impact de la baisse des flux touristiques reste gérable grâce au développement d’une offre export compétitive »
Le Maroc, à l’instar de toutes les destinations touristiques mondiales, n’a pas échappé à la décimation de son secteur touristique. Toutefois, même la baisse de l’émigration des Français vers le Maroc a eu son impact économique. Amina Magdoud, professeur en sciences économiques à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, a répondu à nos questions sur les facteurs qui entrent en jeu dans ce changement induit par la crise de la Covid-19.
- La communauté française au Maroc a enregistré une baisse globale de 4,3 %. Dans quelle mesure ce recul touche les opérateurs touristiques au Maroc ? Pensez- vous qu’il y aura une amélioration future ?
- La suspension des liaisons aériennes et les nombreuses fermetures et restriction liées à la gestion de la pandémie ont fortement impacté le secteur touristique, touché de plein fouet par la crise pandémique. Et même si le Royaume avait mis en place un plan pour maintenir l’attractivité du secteur, l’apparition de nouveaux variants est venue perturber la stratégie des acteurs touristiques. Mais on reste optimistes, car les motivations des expatriés et des touristes français sont assez fortes, chose qui se traduit par les chiffres relatifs au tourisme international et aux migrations résidentielles. Au-delà du tourisme, notre pays représente de plus en plus un important attrait pour les investissements multinationaux, dont une considérable partie est dédiée aux secteurs touristique et immobilier.
- Dans quelle mesure cette baisse impacte-t- elle les réserves du Maroc en matière de devises étrangères ?
- Outre la baisse des activités touristiques, étant donné que l’émigration des Français au Maroc est souvent motivée par l’investissement, le recul enregistré impactera nécessairement les réserves du Maroc en matière de devises étrangères. Cependant, l’impact de la baisse des flux touristiques reste gérable grâce au développement d’une offre export compétitive, tournée vers les chaînes de valeur mondiales. Sans oublier les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui permettent de combler la baisse des recettes voyages pendant la crise sanitaire.
- La France est un des piliers de l’Europe, et le Maroc un acteur majeur en Afrique. Comment peut-on outiller la coopération des deux pays pour mettre à profit la plateforme d’activités industrielles et commerciales ?
- Ces dernières années, la France et le Maroc ont beaucoup travaillé main dans la main sur la compétitivité économique, le développement durable, la lutte antiterroriste et les migrations. L’économie marocaine a subi les conséquences désastreuses de la pandémie, toutefois, le Maroc se distingue comme étant un pays qui a su tirer profit de la crise du Covid-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes transformatrices. Il faut ainsi favoriser les échanges commerciaux pour pallier les conséquences de la baisse du flux des touristes, qui a limité la performance de l’économie marocaine.
- La communauté française au Maroc a enregistré une baisse globale de 4,3 %. Dans quelle mesure ce recul touche les opérateurs touristiques au Maroc ? Pensez- vous qu’il y aura une amélioration future ?
- La suspension des liaisons aériennes et les nombreuses fermetures et restriction liées à la gestion de la pandémie ont fortement impacté le secteur touristique, touché de plein fouet par la crise pandémique. Et même si le Royaume avait mis en place un plan pour maintenir l’attractivité du secteur, l’apparition de nouveaux variants est venue perturber la stratégie des acteurs touristiques. Mais on reste optimistes, car les motivations des expatriés et des touristes français sont assez fortes, chose qui se traduit par les chiffres relatifs au tourisme international et aux migrations résidentielles. Au-delà du tourisme, notre pays représente de plus en plus un important attrait pour les investissements multinationaux, dont une considérable partie est dédiée aux secteurs touristique et immobilier.
- Dans quelle mesure cette baisse impacte-t- elle les réserves du Maroc en matière de devises étrangères ?
- Outre la baisse des activités touristiques, étant donné que l’émigration des Français au Maroc est souvent motivée par l’investissement, le recul enregistré impactera nécessairement les réserves du Maroc en matière de devises étrangères. Cependant, l’impact de la baisse des flux touristiques reste gérable grâce au développement d’une offre export compétitive, tournée vers les chaînes de valeur mondiales. Sans oublier les transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) qui permettent de combler la baisse des recettes voyages pendant la crise sanitaire.
- La France est un des piliers de l’Europe, et le Maroc un acteur majeur en Afrique. Comment peut-on outiller la coopération des deux pays pour mettre à profit la plateforme d’activités industrielles et commerciales ?
- Ces dernières années, la France et le Maroc ont beaucoup travaillé main dans la main sur la compétitivité économique, le développement durable, la lutte antiterroriste et les migrations. L’économie marocaine a subi les conséquences désastreuses de la pandémie, toutefois, le Maroc se distingue comme étant un pays qui a su tirer profit de la crise du Covid-19 pour en faire une opportunité et lancer un ambitieux programme de réformes transformatrices. Il faut ainsi favoriser les échanges commerciaux pour pallier les conséquences de la baisse du flux des touristes, qui a limité la performance de l’économie marocaine.
Recueillis par K. Ch.