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Culture

Exposition : L’enfance au coeur de l’oeuvre de Maftah


Rédigé par L'Opinion le Dimanche 19 Juin 2022



The Circuit, technique mixte, toile marouflée sur panneau, 200 x 122 cm, 2022.
The Circuit, technique mixte, toile marouflée sur panneau, 200 x 122 cm, 2022.
Du 17 juin au 30 août, la galerie tangéroise Dar D’Art abrite une exposition originale de l’artiste peintre Mostafa Maftah. L’occasion pour le public de voir et d’apprécier sa dernière série de travaux qui s’annoncent comme une effervescence de sensations renouvelées et chargées de charme.

S’appuyant sur de riches couleurs primaires et de formes simples, l’oeuvre du plasticien est à l’image de son univers qu’il s’est créé au fil du temps, une enfance perpétuelle. Mostafa Maftah travaille à partir de pigments naturels et matières minérales comme la chaux ou l’argile qu’il applique en monochromes de couleurs primaires et complémentaires. Il superpose des couches de peinture en strates, chacune recouvrant la précédente, et intervient ensuite dans l’épaisseur de cette surface selon différents gestes : frottage, grattage, griffure.

Espaces de jeux et de vie

Né en 1957 à Casablanca, Mostafa Maftah est lauréat des Beaux-arts de Casablanca et de Marseille. Il vit en Italie pendant plus de sept années où il est influencé fortement par l’oeuvre de Alberto Burri, Antonio Tapies ou encore Lucio Fontana et les pratiques de l’art informel. De retour au Maroc, il enseigne aux Beaux-arts de Casablanca de 2001 à 2003. Peintre et sculpteur, Maftah réalise aussi des installations et des performances. Au coeur de son activité, l’enfance. Aussi bien du point de vue de la perception enfantine que de ses actes et inventions plastiques.

Depuis toujours, l’artiste travaille et est travaillé par le thème du mur et déjà dans les années 1970, il avait réalisé une performance au vieux port de Marseille en installant une grande toile sur le quai avec pour fond un mur sur lequel les passants étaient invités à laisser une trace. Maftah n’a pas fini d’affectionner les murs et les traces laissées par les passants et surtout les enfants pour lesquels leur rue a constitué un espace de jeu et de vie. Les murs portent le témoignage de différentes générations qui ont laissé leurs marques, leurs colères, leurs amours et au moins ce geste circulaire que l’on peut reconnaître spontanément.

Toute cette mémoire va constituer le fond de la toile de Maftah sur laquelle il va figurer les jeux des enfants de sa rue, des filles et des garçons : du carré six (marelle) à la damma (jeux de dames), de la trottinette au vélo, de la voiture au train et à l’avion en passant par le cerf volant, « zaâloula »(balançoire), et aussi la chaise et l’échelle qui lui permettaient de sauter les murs dans les quartiers de Bernoussi et Hay Mohammadi à Casablanca où il a grandi.

 



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