Alors que le chef de l'Etat n'a pas appelé l'alliance de gauche, arrivée en tête des élections législatives dimanche, à former un nouveau gouvernement, le Nouveau Front populaire juge que si Emmanuel Macron "persistait", ce serait "une trahison de l'esprit de notre Constitution et un coup de force démocratique auquel nous nous opposerions de toutes nos forces".
"Nous mettons solennellement en garde le Président de la République contre toute tentative de détournement des institutions", écrivent le Parti socialiste, La France insoumise, les Ecologistes et le Parti communiste.
Gabriel Attal a remis lundi sa démission au chef de l'Etat, comme de tradition après des élections présidentielle ou législatives. Mais Emmanuel Macron n'a pas précisé s'il avait accepté ou refusé cette démission. Il a simplement fait savoir qu'il lui avait demandé de se maintenir à son poste "pour le moment, afin d'assurer la stabilité du pays".
En arrivant à l'Assemblée avec le groupe des députés insoumis, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait déjà estimé que le président de la République "lanternait", et faisait "exprès de traîner". "Il bloque la situation pour garder le pouvoir le plus longtemps possible", a-t-il affirmé.
Les quatre formations demandent dans leur communiqué commun que le président de la République "se tourne vers le Nouveau Front populaire pour lui permettre de former un gouvernement", et ce "conformément à l'usage républicain en période de cohabitation".
"Le maintien prolongé de Gabriel Attal à la tête du gouvernement pourrait sonner comme une tentative d'effacer le résultat de dimanche", jugent-ils.
"S'il n'était qu'un moyen détourné de ne pas proposer une personnalité du Nouveau Front populaire au poste de Premier ministre, ce serait démocratiquement inacceptable", préviennent-ils.
"Dès demain, nous sommes prêts à gouverner notre pays pour appliquer le programme du Nouveau Front populaire" et "en excluant toute coalition contre-nature, dans le cadre d'une démocratie refondée dans laquelle le Parlement aura retrouvé toute sa place et la société civile et les forces sociales et associatives seront pleinement associées", ajoutent-ils.
Les partis de gauche mènent depuis dimanche des tractations pour désigner leur candidat pour Matignon, socialistes et Insoumis revendiquant le poste.