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GITEX : La fête c’est bien, le travail c’est mieux


Rédigé par Saâd JAFRI le Lundi 14 Avril 2025



GITEX : La fête c’est bien, le travail c’est mieux
Du 14 au 16 avril, la ville ocre accueille la 3ème édition de GITEX Africa, le grand rendez-vous continental de la tech qui, comme à l’accoutumée, rassemble des géants mondiaux du numérique, des centaines de startups, des investisseurs et des décideurs publics de tous bords. Une belle vitrine pour le Royaume, qui peut ainsi s’inspirer des dernières innovations, mais aussi mettre en avant ses propres avancées, notamment à travers sa stratégie nationale «Maroc Digital 2030», qui vise à renforcer l’administration numérique et à bâtir un écosystème technologique créateur de valeur et d’emplois.
 
Cette édition coïncide, toutefois, avec le scandale du piratage massif des données de la CNSS, où près de deux millions d’affiliés ont vu leurs informations personnelles exposées, après une cyberattaque revendiquée par un groupe de hackers algériens connu sous le nom de «JabaROOT». Un incident qui révèle au grand jour la vulnérabilité des systèmes informatiques de nos institutions publiques, malgré les efforts entrepris ces dernières années, notamment depuis la crise du Covid-19, période charnière de la digitalisation tous azimuts.
 
La pandémie avait imposé un virage numérique accéléré, levant, bon gré mal gré, de nombreux verrous bureaucratiques qui freinaient jusque-là la digitalisation des services publics. Pendant près de deux ans, le Maroc s’était vu obligé de basculer vers le tout-digital, multipliant les solutions innovantes pour répondre à l’urgence. Mais une fois l’état d’urgence sanitaire levé, la dynamique s’est essoufflée, laissant place à un retour aux vieilles habitudes de paperasses, lenteurs et lourdeurs administratives. Pourtant, cette période qui aurait pu - aurait dû - être le point de départ d’une transformation structurelle, incluant non seulement la dématérialisation, mais aussi le blindage de la cybersécurité qui va logiquement de pair, a été suivie par une période de torpeur incomprise au niveau des institutions chargées de la stratégie de numérisation, qui n’ont brillé guère que par les effets d’annonce, sans d’autres résultats probants.
 
Et ce n’est pas l’organisation d’une grand-messe de la tech, dotée d’une enveloppe de 11 milliards de dirhams, qui fera évoluer les choses. Ce qu’il faut, c’est accélérer concrètement la digitalisation des services publics, simplifier les procédures, et rompre avec certaines pratiques rentières, à l’image du fameux «Tasshilat», qui, faute de mieux, devient la solution par défaut pour les citoyens désarmés face aux complications générées par les lacunes persistantes de notre stratégie de digitalisation et désireux d’échapper au calvaire des démarches administratives. Des procédures censées être simples, comme les formalités fiscales ou la certification de documents, deviennent encore trop souvent un parcours du combattant.
 
C’est à ce prix que le Maroc pourra espérer progresser dans les classements mondiaux de transformation digitale. Car s’il fait effectivement mieux que ses voisins immédiats, le Royaume reste encore à la queue des classements mondiaux, se positionnant 51ème sur 77 dans l’indice Digital Transformation Index. Une position qui en dit long sur le chemin qu’il reste à parcourir.
 

 



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