Célèbre pour ses chapeaux, son style désuet et son franc-parler, Geneviève de Fontenay, décédée dans la nuit de lundi à mardi, a farouchement défendu la tradition des reines de beauté au sein du comité Miss France entre 1954 et 2010, avant les polémiques de ces dernières années. Emblématique « Miss des Miss », elle avait claqué la porte du concours pour divergences de vues. « De mon temps, Miss France c'était la mise en valeur des terroirs, mais j'ai toujours refusé les maillots de bain deux pièces car j'estime que le nombril à l'air lors de l'élection, c'est de l’exhibition ! », observait « la dame au chapeau » qui récusait le caractère sexiste du concours de beauté. En juin, elle avait été mise en examen pour « injures et incitation à la discrimination transphobes » à la suite d'un communiqué diffusé en décembre 2021 dans lequel elle estimait qu'une Miss France transsexuelle serait « contre nature ». Née le 30 août 1932 à Longwy (Meurthe-et-Moselle) dans une famille bourgeoise de dix enfants dont elle était l'aînée, Geneviève Mulmann s'est tôt fait remarquer par ses tenues, portant dès l'adolescence des tailleurs chics. Devenue à 20 ans représentante de produits de beauté, elle rencontre en 1954 le président de la structure Miss France de l'époque, Louis Poirot, dit de Fontenay, de 24 ans son aîné. Il lui donne un conseil de mode jamais oublié : porter un panama pour équilibrer sa silhouette. Ils auront deux fils, dont l'un est décédé à l'âge de 29 ans.
Coups de gueule
Elue « Miss Elégance » 1957, Geneviève de Fontenay a été un temps mannequin pour Balenciaga. Elle reprendra seule en 1981 la direction du Comité Miss France, après la disparition de Louis de Fontenay. Au fil des ans, elle s'est imposée en gardienne du temple : « Une Miss est le contraire du laisser-aller, du débraillé, de la vulgarité qui me désolent tant, à l'image de ces publicités avec des paires de fesses et une ficelle dedans ». Ses coups de gueule, ses prises de positions paradoxales dans les débats de société et ses changements de caps politiques (d'Arlette Laguiller à Ségolène Royal en passant par Florian Philippot) ont influé sur son image décalée, entre sa gouaille, son look d'aristocrate faussement coincée et ses positions conservatrices. Elle n'avouait qu'un regret : ne pas avoir tenté une carrière politique. Geneviève de Fontenay se considérait comme la « mère » de toutes ses miss. La raison, peut-être, pour laquelle elle prenait très mal toute « errance » de ses « filles », notamment celle d'Isabelle Turpault, Miss France 1983, la première destituée pour des photos de charme dans Paris Match. En 2002, Endemol rachète la société Miss France pour un peu plus de 6 millions d'euros et propose à TF1 l'exclusivité de la diffusion. Rapidement, la « dame au chapeau » et le géant européen de la téléréalité entrent « en conflit éthique », selon elle, sur l'organisation du concours et de la cérémonie. Quelques années plus tard, Endemol transforme en « célébrité » une autre miss destituée pour des photos érotiques, Valérie Bègue. En colère, Geneviève de Fontenay claque la porte et décide de créer un très bref concours dissident, Miss Prestige nationale, déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol. En 2013, les poursuites sont abandonnées de part et d'autre. Après avoir régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté, Geneviève de Fontenay avait annoncé en 2015 « tourner la page des Miss », ne se sentant « plus trop en accord avec ce qui semble marcher aujourd'hui ». Elle avait boycotté le centenaire des concours de beauté en France organisé fin 2020 par TF1. Geneviève de Fontenay rejetait la date de 1920 - celle du premier concours de « la plus belle femme de France » - et retenait celle de 1928, lorsqu'il fut rebaptisé « Miss France ». En 2004, son double de cire avait fait son entrée au musée Grévin : « C'est une idée qui m'amuse de me retrouver au musée », commentait-elle alors. « On m'a proposé la Légion d'honneur. J'ai refusé car je ne la mérite sûrement pas ! Il faut respecter cette médaille au nom de tous ceux qui ont sauvé la France ».
Coups de gueule
Elue « Miss Elégance » 1957, Geneviève de Fontenay a été un temps mannequin pour Balenciaga. Elle reprendra seule en 1981 la direction du Comité Miss France, après la disparition de Louis de Fontenay. Au fil des ans, elle s'est imposée en gardienne du temple : « Une Miss est le contraire du laisser-aller, du débraillé, de la vulgarité qui me désolent tant, à l'image de ces publicités avec des paires de fesses et une ficelle dedans ». Ses coups de gueule, ses prises de positions paradoxales dans les débats de société et ses changements de caps politiques (d'Arlette Laguiller à Ségolène Royal en passant par Florian Philippot) ont influé sur son image décalée, entre sa gouaille, son look d'aristocrate faussement coincée et ses positions conservatrices. Elle n'avouait qu'un regret : ne pas avoir tenté une carrière politique. Geneviève de Fontenay se considérait comme la « mère » de toutes ses miss. La raison, peut-être, pour laquelle elle prenait très mal toute « errance » de ses « filles », notamment celle d'Isabelle Turpault, Miss France 1983, la première destituée pour des photos de charme dans Paris Match. En 2002, Endemol rachète la société Miss France pour un peu plus de 6 millions d'euros et propose à TF1 l'exclusivité de la diffusion. Rapidement, la « dame au chapeau » et le géant européen de la téléréalité entrent « en conflit éthique », selon elle, sur l'organisation du concours et de la cérémonie. Quelques années plus tard, Endemol transforme en « célébrité » une autre miss destituée pour des photos érotiques, Valérie Bègue. En colère, Geneviève de Fontenay claque la porte et décide de créer un très bref concours dissident, Miss Prestige nationale, déclenchant une guerre judiciaire avec Endemol. En 2013, les poursuites sont abandonnées de part et d'autre. Après avoir régné pendant plus de 60 ans sur les concours de beauté, Geneviève de Fontenay avait annoncé en 2015 « tourner la page des Miss », ne se sentant « plus trop en accord avec ce qui semble marcher aujourd'hui ». Elle avait boycotté le centenaire des concours de beauté en France organisé fin 2020 par TF1. Geneviève de Fontenay rejetait la date de 1920 - celle du premier concours de « la plus belle femme de France » - et retenait celle de 1928, lorsqu'il fut rebaptisé « Miss France ». En 2004, son double de cire avait fait son entrée au musée Grévin : « C'est une idée qui m'amuse de me retrouver au musée », commentait-elle alors. « On m'a proposé la Légion d'honneur. J'ai refusé car je ne la mérite sûrement pas ! Il faut respecter cette médaille au nom de tous ceux qui ont sauvé la France ».
AFP