D’âme aimante et pas réellement aimée, La Lollo dépose le 16 janvier les clefs de son cœur sur la tombe de ceux qui la qualifient de sex-symbol, la « consomment » et la fuient en l’érigeant comme trophée exhibé aux lendemains de relations plus ou moins longues, tumultueuses. Elle les nargue à 95 belles années, s’en va sensuelle et ne compte pas reprendre contact avec cet ici-bas qui la glorifie pour ensuite l’enterrer bien vivante. Elle qui a subi, pré-ado, les affres d’une vie qu’elle ne choisit pas. A l’entame de la Grande guerre en 1939, elle a 12 ans et en rend compte au début de sa célébrité : « Je sais ce que signifie avoir faim. Je sais ce que c’est de perdre sa maison. Je me souviens de ce que c’est que d’avoir peur.
Je sais ce que signifie grandir, pas le nom des jouets. » Gina fréquente plus tard l’Ecole des Beaux-arts de Rome avec l’arrière-pensée de devenir sculpteure. Dans la foulée, elle se choisit comme nom de guerre Diana Loris en posant pour des romans-photos très prisés dans sa contrée italienne. Repérée par le légendaire studio de cinéma Cinecitta, elle reçoit une offre d’audition. Lollobrigida est hésitante : « J’ai refusé quand on m’a proposé mon premier rôle. On m’a dit qu’ils paieraient mille lires. J’ai déclaré que mon prix était d’un million de lires, pensant que cela mettrait n à tout cela. Mais ils m’ont dit oui ! » La jeune actrice décroche son premier grand rôle en 1952 dans « Fanfan la Tulipe » du cinéaste français Christian-Jaque. En 1953, elle apparaît dans « Shame the Devil » aux côtés de Humphrey Bogart. L’année suivante, elle incarne Esmeralda dans l’adaptation de « Notre Dame » de Victor Hugo.
Le portrait de Lollobrigida fait, dans cette lancée, la couverture du magazine américain Time. Cimes et nirvana en apothéose ! Gina est alors appelée à rivaliser avec sa compatriote Sophia Loren.
Je sais ce que signifie grandir, pas le nom des jouets. » Gina fréquente plus tard l’Ecole des Beaux-arts de Rome avec l’arrière-pensée de devenir sculpteure. Dans la foulée, elle se choisit comme nom de guerre Diana Loris en posant pour des romans-photos très prisés dans sa contrée italienne. Repérée par le légendaire studio de cinéma Cinecitta, elle reçoit une offre d’audition. Lollobrigida est hésitante : « J’ai refusé quand on m’a proposé mon premier rôle. On m’a dit qu’ils paieraient mille lires. J’ai déclaré que mon prix était d’un million de lires, pensant que cela mettrait n à tout cela. Mais ils m’ont dit oui ! » La jeune actrice décroche son premier grand rôle en 1952 dans « Fanfan la Tulipe » du cinéaste français Christian-Jaque. En 1953, elle apparaît dans « Shame the Devil » aux côtés de Humphrey Bogart. L’année suivante, elle incarne Esmeralda dans l’adaptation de « Notre Dame » de Victor Hugo.
Le portrait de Lollobrigida fait, dans cette lancée, la couverture du magazine américain Time. Cimes et nirvana en apothéose ! Gina est alors appelée à rivaliser avec sa compatriote Sophia Loren.
Fidel Castro, le documentaire et la rumeur
Fin 1953, la revue française spécialisée, Les Cahiers du Cinéma, atteste : « Ceux qui ont vu La Provinciale de Mario Soldati, adaptation du roman éponyme d’Alberto Moravia, savent désormais que Gina a un talent d’actrice évident et sensuel. » Elle remporte ensuite, pour « Bread, Love and Dreams », le prix BAFTA (British Academy of Film and Television Arts) de la meilleure actrice étrangère. D’autres trophées suivent grâce à ses prestations dans « La plus belle femme du monde », « Venus Imperial » et « Bonsoir, Mme Campbell ». A l’aube des années 1970, Lollobrigida s’éloigne du monde du cinéma. Elle meurt d’envie de retrouver l’univers de la sculpture : « J’ai toujours préféré la sculpture. Je me suis donnée au cinéma et je ne le regrette pas, mais quand le cinéma a changé, j’ai décidé de redécouvrir ma passion », se rassure-t-elle.
Dans les années 1970, Gina Lollobrigida prend professionnellement des photos. En 1973, elle publie son premier livre « Italia Mia ». Jusqu’en 1994, elle sort six livres avec ses propres photographies. En 1975, Lollobrigida réalise un documentaire sur Fidel Castro : « Nous avons passé 12 jours ensemble. Il ne m’intéressait pas en tant que leader politique, mais en tant que personne. Il s’est rendu compte que je ne venais pas l’attaquer, et il m’a facilement acceptée », se rappelle-t-elle des années plus tard. Après la projection du lm au Festival de Berlin, des rumeurs circulent sur une supposée relation entre la belle et le barbu.
A Essaouira, elle veut récupérer ses droits
En 1992, Gina est conviée par le producteur marocain Abdou Achouba à Essaouira à l’occasion de la quarantenaire de la Palme d’or octroyée à Orson Welles pour le lm « Othello » concourant sous la bannière marocaine, tourné en partie dans la citée des vents trois années auparavant et dans lequel le conseiller royal André Azoulay décroche un rôle de figurant du haut de ses neuf printemps.
Mais Lollobrigida est apparemment là pour une tout autre raison : « Paola Mori [épouse italienne d’Orson et mère de Beatrice Welles présente à Essaouira pour la commémoration] et moi étions très amies, depuis le temps où nous étions toutes deux figurantes, c’est ainsi que Paola a rencontré Orson... Orson a tourné pour la télévision un portrait de moi, et de Rome à travers moi. Ce documentaire-hommage a été volé par un serveur de l’Hôtel Ritz à Cannes. Maintenant que les affaires des ayants droit d’Orson sont plus claires, je suis venue pour obtenir de Beatrice la récupération de mes droits sur ce film. »
Et voilà le travail ! Gina nit par se retirer dans une villa à proximité de Rome en se rendant sporadiquement à une résidence en Toscane où elle détient un atelier. L’une des premières à réagir à sa mort est son intime rivale dans les années 1950 et 1960, Sophia Loren. Elle déclare être très choquée et attristée par la disparition de Lollobrigida. Gina raconte plus tard que « la confrontation entre nous avait été inventée par les agents de Loren et qu’elle-même n’allait se disputer avec personne. Évidemment, je suis numéro un ». Elles sont certainement, à l’époque, à fleur de chevelure.