C’est un sentiment de ras-le-bol général qui monte dans une profession qui se sentait délaissée, et qui lance un appel aux grèves. Ce qui aurait des répercussions non négligeables sur l'accès aux soins.
A cet effet, plusieurs manifestations sont prévues, pendant les semaines à venir, pour tenter de faire réagir le gouvernement. Dans un communiqué, publié dimanche 26 mai, la Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé annonce l’organisation de grèves, de rassemblements régionaux et locaux ainsi qu’une marche nationale.
A compter de ce mardi, selon la corporation, les établissements de Santé du Royaume connaîtront des grèves de trois jours par semaine. Ces débrayages débuteront de manière échelonnée le 28 mai et se poursuivront jusqu’au 27 juin prochain.
Dans cette optique, les jours de grève se tiendront les 28, 29 et 30 mai, les 4, 5 et 6 juin, les 11, 12 et 13 juin, ainsi qu’une autre grève nationale les 25, 26 et 27 juin. Ces mouvements seront accompagnés de sit-in de protestation régionaux et locaux le mardi de chacune de ces semaines.
Les manifestants défileront devant le Parlement, après la fête de Aïd Al-Adha. La date de ce sit-in sera annoncée ultérieurement, selon la Coordination.
De plus, pendant toute cette période, les syndicats nationaux du secteur de la Santé ont décidé de « boycotter les rapports des programmes de santé, les campagnes et les réunions avec l’administration, à l’exception de celles de nature urgente », lit-on dans le document, publié après la diffusion du troisième communiqué.
La tension est à son comble depuis des semaines
Les syndicats ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme le « silence effrayant » de la présidence du gouvernement face aux accords signés avec les syndicats et l’ignorance de leurs revendications, quatre mois après la fin du dialogue social sectoriel et les accords conclus avec la commission gouvernementale concernant l’amélioration des conditions matérielles et statutaires.
Quant à la gestion par le gouvernement des revendications des travailleurs de la Santé, la Coordination syndicale s’est étonnée de la « dualité du discours gouvernemental qui prétend vouloir une réforme profonde du système de santé et généraliser la couverture santé en application du chantier de protection sociale, tout en reniant la pierre angulaire de cette réforme, à savoir les travailleurs de la Santé, et en négligeant de les valoriser et de les motiver ».
Le syndicat accuse le gouvernement de « porter préjudice aux citoyens en créant ce conflit social et en paralysant ainsi les services de santé, augmentant les souffrances des usagers ». Les huit syndicats qui forment cette Coordination s'accrochent à toutes les dispositions des accords et des procès-verbaux de réunions signés entre le ministère de la Santé et tous les syndicats, tant sur le plan matériel que moral et légal.
Dans ce cadre, il a réitéré ses demandes pour « l’application des accords et des procès-verbaux signés avec les syndicats dans leurs volets matériel et juridique, et la préservation de tous les droits et acquis des professionnels de la Santé, y compris le statut de fonctionnaire public, la gestion des salaires à partir du budget général et toutes les garanties du statut général de la Fonction publique ».
Ce qui est sur la table est « historique »
Les professionnels de Santé, sans qui la machine médicale ne pourrait fonctionner, demandent, par la voix de la Coordination, une application immédiate des revalorisations.
« D’abord, il y a des acquis historiques qu’on souhaite préserver. Notre dossier revendicatif comprend 10 points essentiels et aussi importants les uns que les autres. Nous insistons sur la revalorisation de l’indemnité reçue par les internes et les résidents bénévoles qui touchent approximativement 3500 dhs. C’est une aberration de continuer à exploiter ces ressources humaines de cette façon. Figurez-vous qu’ils n’ont pas d’AMO mais une assurance, ce qui fait qu’ils ne sont pas protégés », résume Dr Ali Farissi, Coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents, interrogé par « L’Opinion ».
Dans l’attente de l’arbitrage du Chef du gouvernement
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a affirmé fin avril dernier, à la Chambre des Conseillers, que le dialogue social avec les syndicats du secteur de la Santé se poursuit et ne s’arrêtera pas, et qu’il a permis de réaliser plusieurs revendications exprimées par les syndicats et d’obtenir des résultats inégalés.
Notons que le dialogue social, qui a totalisé 58 réunions, a abouti à la signature d’une série d’accords et à l’élaboration d’un procès verbal couvrant plusieurs points, dont des revendications ayant un impact financier, ainsi que d’autres ayant une considération morale pour les professionnels de la Santé.
« Le ministère poursuit le processus de dialogue social sectoriel jusqu’à sa phase finale, celle de l’arbitrage du Chef du gouvernement », selon le ministre de la Santé, niant que ce dernier ait refusé de s’entretenir avec les syndicats.
A cet égard, Ait Taleb a souligné que le ministère de tutelle « a approuvé plusieurs points, mais il y en a d’autres qui requièrent l’arbitrage du Chef du gouvernement, étant liés à des engagements financiers de l’État ». Le ministre s’est, par ailleurs, félicité des résultats obtenus en 2022, saluant les partenaires sociaux pour leur implication dans la réforme du système de santé et leur contribution à la promulgation de plusieurs textes juridiques.
« Nous avons pu traiter un ensemble de questions qui étaient en suspens depuis 10 ans, et le travail s’est poursuivi en 2023 par la mise en place d’un ensemble de lois, avec la contribution et la consultation des organisations syndicales », a-t-il dit, soulignant la détermination du ministère à publier les textes d’application et à honorer ses engagements.
Personne n'est encore en mesure d'anticiper la fin de ce mouvement de protestation. Ce qui est sûr, c’est que les professionnels de Santé sont résolus à ne pas baisser les bras tant que leurs demandes légitimes ne seront pas satisfaites.
A cet effet, plusieurs manifestations sont prévues, pendant les semaines à venir, pour tenter de faire réagir le gouvernement. Dans un communiqué, publié dimanche 26 mai, la Coordination syndicale nationale du secteur de la Santé annonce l’organisation de grèves, de rassemblements régionaux et locaux ainsi qu’une marche nationale.
A compter de ce mardi, selon la corporation, les établissements de Santé du Royaume connaîtront des grèves de trois jours par semaine. Ces débrayages débuteront de manière échelonnée le 28 mai et se poursuivront jusqu’au 27 juin prochain.
Dans cette optique, les jours de grève se tiendront les 28, 29 et 30 mai, les 4, 5 et 6 juin, les 11, 12 et 13 juin, ainsi qu’une autre grève nationale les 25, 26 et 27 juin. Ces mouvements seront accompagnés de sit-in de protestation régionaux et locaux le mardi de chacune de ces semaines.
Les manifestants défileront devant le Parlement, après la fête de Aïd Al-Adha. La date de ce sit-in sera annoncée ultérieurement, selon la Coordination.
De plus, pendant toute cette période, les syndicats nationaux du secteur de la Santé ont décidé de « boycotter les rapports des programmes de santé, les campagnes et les réunions avec l’administration, à l’exception de celles de nature urgente », lit-on dans le document, publié après la diffusion du troisième communiqué.
La tension est à son comble depuis des semaines
Les syndicats ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme le « silence effrayant » de la présidence du gouvernement face aux accords signés avec les syndicats et l’ignorance de leurs revendications, quatre mois après la fin du dialogue social sectoriel et les accords conclus avec la commission gouvernementale concernant l’amélioration des conditions matérielles et statutaires.
Quant à la gestion par le gouvernement des revendications des travailleurs de la Santé, la Coordination syndicale s’est étonnée de la « dualité du discours gouvernemental qui prétend vouloir une réforme profonde du système de santé et généraliser la couverture santé en application du chantier de protection sociale, tout en reniant la pierre angulaire de cette réforme, à savoir les travailleurs de la Santé, et en négligeant de les valoriser et de les motiver ».
Le syndicat accuse le gouvernement de « porter préjudice aux citoyens en créant ce conflit social et en paralysant ainsi les services de santé, augmentant les souffrances des usagers ». Les huit syndicats qui forment cette Coordination s'accrochent à toutes les dispositions des accords et des procès-verbaux de réunions signés entre le ministère de la Santé et tous les syndicats, tant sur le plan matériel que moral et légal.
Dans ce cadre, il a réitéré ses demandes pour « l’application des accords et des procès-verbaux signés avec les syndicats dans leurs volets matériel et juridique, et la préservation de tous les droits et acquis des professionnels de la Santé, y compris le statut de fonctionnaire public, la gestion des salaires à partir du budget général et toutes les garanties du statut général de la Fonction publique ».
Ce qui est sur la table est « historique »
Les professionnels de Santé, sans qui la machine médicale ne pourrait fonctionner, demandent, par la voix de la Coordination, une application immédiate des revalorisations.
« D’abord, il y a des acquis historiques qu’on souhaite préserver. Notre dossier revendicatif comprend 10 points essentiels et aussi importants les uns que les autres. Nous insistons sur la revalorisation de l’indemnité reçue par les internes et les résidents bénévoles qui touchent approximativement 3500 dhs. C’est une aberration de continuer à exploiter ces ressources humaines de cette façon. Figurez-vous qu’ils n’ont pas d’AMO mais une assurance, ce qui fait qu’ils ne sont pas protégés », résume Dr Ali Farissi, Coordinateur de la Commission nationale des médecins internes et résidents, interrogé par « L’Opinion ».
Dans l’attente de l’arbitrage du Chef du gouvernement
Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, a affirmé fin avril dernier, à la Chambre des Conseillers, que le dialogue social avec les syndicats du secteur de la Santé se poursuit et ne s’arrêtera pas, et qu’il a permis de réaliser plusieurs revendications exprimées par les syndicats et d’obtenir des résultats inégalés.
Notons que le dialogue social, qui a totalisé 58 réunions, a abouti à la signature d’une série d’accords et à l’élaboration d’un procès verbal couvrant plusieurs points, dont des revendications ayant un impact financier, ainsi que d’autres ayant une considération morale pour les professionnels de la Santé.
« Le ministère poursuit le processus de dialogue social sectoriel jusqu’à sa phase finale, celle de l’arbitrage du Chef du gouvernement », selon le ministre de la Santé, niant que ce dernier ait refusé de s’entretenir avec les syndicats.
A cet égard, Ait Taleb a souligné que le ministère de tutelle « a approuvé plusieurs points, mais il y en a d’autres qui requièrent l’arbitrage du Chef du gouvernement, étant liés à des engagements financiers de l’État ». Le ministre s’est, par ailleurs, félicité des résultats obtenus en 2022, saluant les partenaires sociaux pour leur implication dans la réforme du système de santé et leur contribution à la promulgation de plusieurs textes juridiques.
« Nous avons pu traiter un ensemble de questions qui étaient en suspens depuis 10 ans, et le travail s’est poursuivi en 2023 par la mise en place d’un ensemble de lois, avec la contribution et la consultation des organisations syndicales », a-t-il dit, soulignant la détermination du ministère à publier les textes d’application et à honorer ses engagements.
Personne n'est encore en mesure d'anticiper la fin de ce mouvement de protestation. Ce qui est sûr, c’est que les professionnels de Santé sont résolus à ne pas baisser les bras tant que leurs demandes légitimes ne seront pas satisfaites.
Encadré
Grève des futurs médecins : Les parents des étudiants appellent au dialogue
La crise monte d’un cran entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les futures blouses blanches. Au moment où le ministre, Abdellatif Miraoui, campe toujours sur sa position, et refuse tout retour en arrière, les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie multiplient les formes de protestation contre les réformes entreprises dans le système de formation dans ces filières.
De leur côté, les familles des étudiants de Marrakech ont appelé le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à privilégier la voie du dialogue pour mettre un terme aux tensions persistantes au sein des Universités. Par le biais d'un communiqué, elles appellent également à la réactivation des bureaux étudiants, qui ont un rôle de médiateurs entre les étudiants et les autorités ministérielles.
Rappelons que ces étudiants des différentes disciplines ont exprimé leur refus quant au contenu de la dernière prise de parole du ministre, qui avait indiqué que les examens du deuxième semestre se dérouleront début juin prochain, conformément au calendrier initial, annonçant qu'aucune session extraordinaire n’est en vue. Il a, en outre, lancé un appel, aux futures blouses blanches pour retourner dans les classes et à passer leurs examens en vue de rattraper les retards enregistrés cette année. Au regard de la tutelle, le mouvement de grève des étudiants n’est pas justifié d’autant plus que le gouvernement a réussi à satisfaire 45 revendications défendues par les contestataires.
Cependant, les étudiants s’attachent aux grèves pour pousser le gouvernement à rouvrir la porte du dialogue sur les désagréments qui, jugent-ils, portent atteinte à leur parcours de formation. Pour eux, aucune reprise n’est en vue tant qu’un accord satisfaisant n’aura pas été signé. D’autant plus, ajoutent-ils, que « le spectre d’une année blanche plane sur les Universités ».
La crise monte d’un cran entre le ministère de l’Enseignement supérieur et les futures blouses blanches. Au moment où le ministre, Abdellatif Miraoui, campe toujours sur sa position, et refuse tout retour en arrière, les étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie multiplient les formes de protestation contre les réformes entreprises dans le système de formation dans ces filières.
De leur côté, les familles des étudiants de Marrakech ont appelé le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, à privilégier la voie du dialogue pour mettre un terme aux tensions persistantes au sein des Universités. Par le biais d'un communiqué, elles appellent également à la réactivation des bureaux étudiants, qui ont un rôle de médiateurs entre les étudiants et les autorités ministérielles.
Rappelons que ces étudiants des différentes disciplines ont exprimé leur refus quant au contenu de la dernière prise de parole du ministre, qui avait indiqué que les examens du deuxième semestre se dérouleront début juin prochain, conformément au calendrier initial, annonçant qu'aucune session extraordinaire n’est en vue. Il a, en outre, lancé un appel, aux futures blouses blanches pour retourner dans les classes et à passer leurs examens en vue de rattraper les retards enregistrés cette année. Au regard de la tutelle, le mouvement de grève des étudiants n’est pas justifié d’autant plus que le gouvernement a réussi à satisfaire 45 revendications défendues par les contestataires.
Cependant, les étudiants s’attachent aux grèves pour pousser le gouvernement à rouvrir la porte du dialogue sur les désagréments qui, jugent-ils, portent atteinte à leur parcours de formation. Pour eux, aucune reprise n’est en vue tant qu’un accord satisfaisant n’aura pas été signé. D’autant plus, ajoutent-ils, que « le spectre d’une année blanche plane sur les Universités ».