Quand cela va-t-il s’arrêter ?
A chaque fois que nous éprouvions de l’appartenance à ce peuple fortement soudé grâce à son histoire, à ses valeurs ainsi qu’à ses croyances, il y a quelqu’un qui surgit de quelque part et qui ose briser avec courage et malice tout cela. Un visage qui se permette de mettre en doute notre citoyenneté et notre appartenance à cette partie.
A chaque fois que nous éprouvions de l’appartenance à ce peuple fortement soudé grâce à son histoire, à ses valeurs ainsi qu’à ses croyances, il y a quelqu’un qui surgit de quelque part et qui ose briser avec courage et malice tout cela. Un visage qui se permette de mettre en doute notre citoyenneté et notre appartenance à cette partie.
Il y a quelques années déjà, j’avais écrit avec un gros cœur mon deuxième recueil de nouvelles que j’ai soigneusement intitulé (Fleurs des sables). L’ensemble ampute sous une lampe chirurgicale les différentes injustices sociales et politiques auxquelles les femmes sahariennes y sont quotidiennement affrontées. Les femmes dans les trois régions sudistes vivent dans toute sorte d’irrégularité. Soumises à des traditions pétrifiées héritées de leurs aïeux. Rejetées à l’écart de l’enseignement supérieur et de qualité. Exclues à cause de l’éloignement géographique. Condamnées à l’attente d’un proche détenu par les mercenaires de l’Algérie. Ces femmes appartiennent au panorama qui constitue la spécificité de la société marocaine. Une société riche de sa diversité raciale, culturelle, et même religieuse.
J’avais voulu à travers ce modeste travail faire secouer les fesses accolées aux sièges rouillés des préjugés. Faire bouger les mentalités figées et incapables d’accepter, hormis tous les siècles que nous avions écoulés dans la cohabitation, la multiplicité, et la coexistence de notre civilisation.
Ces mentalités ne nous représentent pas, ne nous représenteront pas, et ne nous ont jamais représentées.
Ces mentalités portent clairement des signes de troubles purement psychologiques, ils ne reflètent en aucun cas une anomalie sociale.
Ces mentalités sont loin de correspondre aux défis montés par le royaume ni moins à l’air du développement économique colossal que le pays affronte. Le défi de bâtir et de construire, chacun de son poste, un royaume uni.
Ces mentalités nous entrainent et entrainent les nouvelles générations, sans relâche, vers l’invalidité, vers l’exclu, et vers la marginalisation.
Quand j’avais écrit (Fleurs des sables) j’avais ignoré qu’un jour, je serai contrainte d’écrire ces lignes afin de prendre la défense de l’une des fleurs des sables. Une fleur qui sait parfaitement le faire par elle-même. Mais, hélas, je ne fais qu’accomplir un travail que je ne l’ai pas trouvé accompli.
Saida Charaf est une Fleur des sables. Elle est l’une des fleurs de ce pays. Elle est une femme saharienne, une artiste marocaine qui respecte sa citoyenneté. Saida Charaf est fière d’appartenir à ce pays, et elle n’a jamais ressenti aucune crainte de l’annoncer encore moins de le rappeler. Comme elle ne se classe pas parmi ces artistes marocaines qui cherchent à dénicher des opportunités ailleurs, dans d’autres pays arabes. Saida Charaf est une personne qui ne rate aucune occasion pour soutenir, par ses propres moyens, ses concitoyens, et cela s’est clairement concrétisé pendant la naissance de la crise du Coronavirus. Cette dame, de sa position, exige de peindre une nouvelle toile de la femme marocaine, de la femme descendante de tribus sahariennes.
Des tribus qui ont tant sacrifié pour l’union de ce royaume. Des hommes et des femmes de fer qui ont combattu sur deux fronts celui de l’occupant d’une part ainsi que celui de la rudesse du milieu naturel auquel ils sont liés de l’autre part. Saida Charaf est une femme marocaine et saharienne. Et elle est toujours dans la fierté de l’être.
Alors cessons ces mentalités de marginalisation de l’autre. Ces mentalités qui marginalisent chacun et chacune d’entre nous. Aujourd’hui, je m’identifie à elle et à chaque personne que l’on essaye de lui dépouiller de son identité, et de son affiliation. Serrions-nous, au temps des puissantes unions politiques et des économies pharaoniques, réduit à ces mentalités humiliantes ? Jusqu’à quand nous serrions obliger de poster des hashtag de solidarité pour nos droits tout le temps abusés ?
Alors cessons ces mentalités de marginalisation de l’autre. Ces mentalités qui marginalisent chacun et chacune d’entre nous. Aujourd’hui, je m’identifie à elle et à chaque personne que l’on essaye de lui dépouiller de son identité, et de son affiliation. Serrions-nous, au temps des puissantes unions politiques et des économies pharaoniques, réduit à ces mentalités humiliantes ? Jusqu’à quand nous serrions obliger de poster des hashtag de solidarité pour nos droits tout le temps abusés ?
Souad Malainine Ali