Le galeriste marocain lâche ce monde, depuis Bordeaux, mercredi 4 août à l’âge de 84 ans. Espiègle, Lucien Amiel pratique son humour malicieux à tous les étages. Nous le connaissons depuis le début des années quatre-vingt-dix lorsqu’il décide de varier son approche, quand il choisit d’aller voir artistiquement ailleurs. Ce qu’il accomplit en se faisant quelque violence, quittant le figuratif pour des bifurcations abstraites.
Un marchand en béton
Le nom de la galerie casablancaise Venise Cadre reste longtemps associé à l’art figuratif, orientaliste et néo-orientaliste. Amiel ne fait que perpétuer cette tradition lorsqu’il rachète l’espace -alors situé rue Allal Ben Abdallah- à la fin des années quatre-vingt.
Venise Cadre est née au milieu des années quarante. Petite galerie sans grande signifiance, elle se fait une santé sur les cendres d’une autre galerie dont l’initiateur passe l’arme à gauche. Les héritiers proposent le rachat du très intéressant stock de toiles à Venise Cadre. L’affaire, vite conclue, permet à la galerie souterraine de passer de l’ombre à la lumière. Dans le lot, on dénombre des Majorelle, des Legrand, des Pontoy, des Mantel… La clientèle répond présent, les ventes s’envolent.
A cette époque (1958), Lucien Amiel est à mille lieues de ce qui allait le faire connaître auprès des amateurs d’art et des mondains. Il est employé à l’hôtel El Mansour, futur Royal Mansour. Lors d’une accidentelle transaction immobilière qu’il réalise pour un client de l’hôtel, il encaisse comme commission l’équivalent de ce qu’il touche mensuellement.
C’est le déclic. Amiel vient de décider de devenir agent immobilier ouvrant plus tard son cabinet. En visitant les demeures qu’on lui confie pour la vente, il regarde moins les murs que les tableaux qui les ornent. Il en achète pour les proposer au deuxième propriétaire de Venise Cadre, Lombardini, encadreur de son état. Les deux hommes se lient d’amitié, les affaires comme point nodal.
Pour des raisons familiales, Lucien Amiel quitte Casablanca pour s’installer à Paris. Un brin désoeuvré, il fréquente en auditeur libre l’école du Louvre, histoire d’acquérir les bases théoriques devant consolider son goût prononcé pour l’art. Amiel retourne au Maroc, retrouve son agence immobilière toujours en activité et rachète Venise Cadre qu’il déménage du centre-ville pour l’installer boulevard Moulay Rachid dans un cadre moderne prêt à accueillir l’art contemporain mais également les «vieilles» valeurs.
Au bout de quelques années, il cède à son tour lieu et enseigne et retourne à l’immobilier. Merci d’être passé par l’art.
Un marchand en béton
Le nom de la galerie casablancaise Venise Cadre reste longtemps associé à l’art figuratif, orientaliste et néo-orientaliste. Amiel ne fait que perpétuer cette tradition lorsqu’il rachète l’espace -alors situé rue Allal Ben Abdallah- à la fin des années quatre-vingt.
Venise Cadre est née au milieu des années quarante. Petite galerie sans grande signifiance, elle se fait une santé sur les cendres d’une autre galerie dont l’initiateur passe l’arme à gauche. Les héritiers proposent le rachat du très intéressant stock de toiles à Venise Cadre. L’affaire, vite conclue, permet à la galerie souterraine de passer de l’ombre à la lumière. Dans le lot, on dénombre des Majorelle, des Legrand, des Pontoy, des Mantel… La clientèle répond présent, les ventes s’envolent.
A cette époque (1958), Lucien Amiel est à mille lieues de ce qui allait le faire connaître auprès des amateurs d’art et des mondains. Il est employé à l’hôtel El Mansour, futur Royal Mansour. Lors d’une accidentelle transaction immobilière qu’il réalise pour un client de l’hôtel, il encaisse comme commission l’équivalent de ce qu’il touche mensuellement.
C’est le déclic. Amiel vient de décider de devenir agent immobilier ouvrant plus tard son cabinet. En visitant les demeures qu’on lui confie pour la vente, il regarde moins les murs que les tableaux qui les ornent. Il en achète pour les proposer au deuxième propriétaire de Venise Cadre, Lombardini, encadreur de son état. Les deux hommes se lient d’amitié, les affaires comme point nodal.
Pour des raisons familiales, Lucien Amiel quitte Casablanca pour s’installer à Paris. Un brin désoeuvré, il fréquente en auditeur libre l’école du Louvre, histoire d’acquérir les bases théoriques devant consolider son goût prononcé pour l’art. Amiel retourne au Maroc, retrouve son agence immobilière toujours en activité et rachète Venise Cadre qu’il déménage du centre-ville pour l’installer boulevard Moulay Rachid dans un cadre moderne prêt à accueillir l’art contemporain mais également les «vieilles» valeurs.
Au bout de quelques années, il cède à son tour lieu et enseigne et retourne à l’immobilier. Merci d’être passé par l’art.
A.H.