Un parcours réussi est généralement précédé de complications qui font rire après coup. Voici quelques péripéties ayant parsemé les débuts d’un anonyme devenu icone.
Parti à l’âge de 90 ans, ce fassi de naissance et rifain d’origine aura vécu une célébrité adossée à des galères aussi croustillantes que l’état d’esprit que nous lui avons connu. Personnage jovial et partageux, il aura tâté de tout pour l’amour de l’art. Fréquentant l’école coranique imposée par une famille grandement conservatrice, Hammadi Ammor trouve le salut dans les conseils d’un frère aîné ouvert aux joies de la vie et à la culture. Après quelques années d’apprentissage strict à Al Quaraouiyne où son père est enseignant, Hammadi décide de prendre son envol en quittant Fès. L’adolescent a seize ans et vient de perdre sa mère. Il se rend à Casablanca à la recherche d’une quelconque occupation lui permettant de subvenir aux besoins qu’impose la vie. Il croise un ami de la famille, El Ghali Berrada, homme d’affaires et féru de théâtre. Mieux : l’ami est membre d’une troupe nommée «Annajma almaghribiya». Ammor, pris par un amour immédiat et bouleversant pour la comédie, accompagne régulièrement El Ghali aux répétitions d’une pièce dont il finit par en réciter les péripéties sans trébucher. Un jour, l’un des comédiens brille par son absence. Le jeune apprenti se propose pour le rôle et gagne la confiance de la troupe. Après quoi, il retourne à Fès où une nouvelle et surprenante aventure l’attend.
Doux rêveurs
Hammadi Ammor intègre une formation subventionnée par un mécène plus intéressé par l’une des comédiennes que par l’art. Croyant à tort que la belle est une conquête du joyeux fassi, le bienfaiteur retire ses billes. La troupe ferme boutique et Ammor reprend la direction de Casablanca. Cette fois, le trajet n’est pas chagrinant. Un ami «de bonne famille», repêché sur les cendres de ladite troupe sans nom, lui tient compagnie : Mohamed Belhaj. Arrivés dans la métropole des années 1940, les deux doux rêveurs sont accueillis par des connaissances avant de décider de rendre leur tranquillité aux hébergeurs. Ils se dirigent vers le quartier Derb Soultane où ils louent un débarras, pouvant servir de garage ou de boutique. Ils s’y installent après un détour par Derb Omar où ils récupèrent des cartons leur servant de matelas pour positions assises ou allongées. C’est dans cette espace que naît l’idée de la fondation de la troupe «Arrachad almassrahi» suivie de la création de la pièce «Darbat al qadr», une adaptation de «Alliss» de Taoufiq Al Hakim, qui révèlera plus tard Hammadi Ammor comme comédien prometteur. Seulement, pour que l’oeuvre arrive au public, un minimum de financement s’impose. Ammor et son acolyte pensent à une sorte de souscription à laquelle adhère une connaissance (encore !) de la famille du nom d’Omar Sebti. Après la première présentation de la pièce au Théâtre municipal de Casablanca en février 1948 avec le renfort de membres de «Annajma almaghribiya», la critique est dithyrambique, notamment sur les colonnes du quotidien «Al Alam». Suite à ce succès, l’ami de Hammadi Ammor est repéré par sa famille qui s’empresse de le rapatrier à Fès. Il devient Général de l’Armée et directeur de l’Académie militaire. A chacun son théâtre des opérations. Quant à ce cher Hammadi, il poursuit son bonhomme de chemin en intégrant Radio Maroc sous l’impulsion du légendaire Abdallah Chekroun et brille variablement dans des productions télévisuelles et cinématographiques. Il n’en est pas mort.
Parti à l’âge de 90 ans, ce fassi de naissance et rifain d’origine aura vécu une célébrité adossée à des galères aussi croustillantes que l’état d’esprit que nous lui avons connu. Personnage jovial et partageux, il aura tâté de tout pour l’amour de l’art. Fréquentant l’école coranique imposée par une famille grandement conservatrice, Hammadi Ammor trouve le salut dans les conseils d’un frère aîné ouvert aux joies de la vie et à la culture. Après quelques années d’apprentissage strict à Al Quaraouiyne où son père est enseignant, Hammadi décide de prendre son envol en quittant Fès. L’adolescent a seize ans et vient de perdre sa mère. Il se rend à Casablanca à la recherche d’une quelconque occupation lui permettant de subvenir aux besoins qu’impose la vie. Il croise un ami de la famille, El Ghali Berrada, homme d’affaires et féru de théâtre. Mieux : l’ami est membre d’une troupe nommée «Annajma almaghribiya». Ammor, pris par un amour immédiat et bouleversant pour la comédie, accompagne régulièrement El Ghali aux répétitions d’une pièce dont il finit par en réciter les péripéties sans trébucher. Un jour, l’un des comédiens brille par son absence. Le jeune apprenti se propose pour le rôle et gagne la confiance de la troupe. Après quoi, il retourne à Fès où une nouvelle et surprenante aventure l’attend.
Doux rêveurs
Hammadi Ammor intègre une formation subventionnée par un mécène plus intéressé par l’une des comédiennes que par l’art. Croyant à tort que la belle est une conquête du joyeux fassi, le bienfaiteur retire ses billes. La troupe ferme boutique et Ammor reprend la direction de Casablanca. Cette fois, le trajet n’est pas chagrinant. Un ami «de bonne famille», repêché sur les cendres de ladite troupe sans nom, lui tient compagnie : Mohamed Belhaj. Arrivés dans la métropole des années 1940, les deux doux rêveurs sont accueillis par des connaissances avant de décider de rendre leur tranquillité aux hébergeurs. Ils se dirigent vers le quartier Derb Soultane où ils louent un débarras, pouvant servir de garage ou de boutique. Ils s’y installent après un détour par Derb Omar où ils récupèrent des cartons leur servant de matelas pour positions assises ou allongées. C’est dans cette espace que naît l’idée de la fondation de la troupe «Arrachad almassrahi» suivie de la création de la pièce «Darbat al qadr», une adaptation de «Alliss» de Taoufiq Al Hakim, qui révèlera plus tard Hammadi Ammor comme comédien prometteur. Seulement, pour que l’oeuvre arrive au public, un minimum de financement s’impose. Ammor et son acolyte pensent à une sorte de souscription à laquelle adhère une connaissance (encore !) de la famille du nom d’Omar Sebti. Après la première présentation de la pièce au Théâtre municipal de Casablanca en février 1948 avec le renfort de membres de «Annajma almaghribiya», la critique est dithyrambique, notamment sur les colonnes du quotidien «Al Alam». Suite à ce succès, l’ami de Hammadi Ammor est repéré par sa famille qui s’empresse de le rapatrier à Fès. Il devient Général de l’Armée et directeur de l’Académie militaire. A chacun son théâtre des opérations. Quant à ce cher Hammadi, il poursuit son bonhomme de chemin en intégrant Radio Maroc sous l’impulsion du légendaire Abdallah Chekroun et brille variablement dans des productions télévisuelles et cinématographiques. Il n’en est pas mort.