La salle du Dôme de Paris affiche quasi-complet. Les lumières reproduisent les couleurs du drapeau marocain. L’introduction est signée M Pokora qui reprend « Heal The World », emblématique chanson composée et chantée en 1991 par Michael Jackson. Les internautes français le démolissent pour son interprétation approximative. Mais là n’est pas le propos. Ce méga concert, monté en moins de trois jours, est le fruit d’une courte concertation entre le patron de M6, Nicolas de Tavernost, et son historique collaborateur tunisien Yannis Chebbi, directeur d’Electron Libre, filiale du groupe Mediawan, qui produit « Le Concert pour la Tolérance » d’Agadir avec l’appui technique de Soréad-2M avec la généreuse assistance de Aziz Akhenouch dans la capitale du Souss. Le journal français 20 Minutes relate les propos de Chebbi avant coup : « Nous faisons partie de Mediawan donc on travaille main dans la main avec les programmateurs au sein du groupe ainsi qu’avec les personnes en charge de la programmation artistique de M6, explique-t-il. On sollicite tous les artistes avec qui nous sommes habitués à collaborer, notamment Patrick Bruel, M Pokora, Faudel… Jamel Debbouze sera avec nous. Gims, qui vit à Marrakech, interviendra sous forme d’interview. » Il poursuit : « Tous les artistes ne sont pas forcément dispos. Par exemple, Gad Elmaleh est à Rennes sur scène. On aurait aimé avoir un florilège d’artistes encore plus large mais, en trois jours, c’est déjà une vraie gageure d’arriver à mobiliser autant de monde. En tout cas, on a fait en sorte d’avoir un plateau qui, on l’espère, pourra sensibiliser le plus grand nombre. » Yannis Chebbi conclut : « Toutes les équipes sont ultraconcentrées. On a un objectif, c’est réussir le prime de ce soir. » Et ce soir convoque la compassion et l’élan de solidarité que seuls les donateurs expriment. On voit défiler des artistes réellement concernés et d’autres tenus par leur accointance avec la chaîne, Debbouze en vendeur du « Marrakech du rire » à son diffuseur télé. Sinon, M6 frappe fort avec cet évènement, montre qu’un grand média français peut être consciencieux, qu’un tel geste peut réconcilier sinon rapprocher.
Lumières pour moments sombres
Défilent lors de cette soirée Yves Duteil et son légendaire « Prendre un enfant par la main », parue en 1977 et élue dix ans plus tard meilleure chanson française du XXe siècle. Enrico Macias, flanqué d’une bande d’adolescents, interprète « Enfants de tous pays », vieille de six décennies et qui lance avant de quitter la scène : « J’adore le Maroc et je me sens concerné par tout ce qui s’y passe. » Patrick Bruel, à peine convainquant, en duo avec le Libano-sénégalo-français Ycare, raconte brièvement sa longue et belle histoire avec le Maroc. La Canadienne Natasha St-Pier chante et court en direction des coulisses. La troupe de « Molière, opéra urbain » et sa reprise virevoltante de « Imagine » de John Lennon. Faudel et son interprétation à pied levé de « Abdelkader ». Julie Zenatti qui demande au public de se lever pour le Maroc. Claudio Capeo qui chante « Un homme debout ». En fait, cette initiative entend envoyer « des lumières dans ces moments sombres ».
Il y a également le témoignage à distance, de Marrakech, de l’ancien joueur du 15 de France et actuel vice-président de la Fédération française de rugby Abdelatif Benazzi, un enfant de l’Oriental. Son discours est posé, grave et digne. Le Maroc ne se meurt pas. Il demeure debout et essaie de tirer vers la surface ceux qui flottent sans forcément ne pas savoir nager. Le rappeur congolais et résident marrakchi, Maître Gims, ne manque pas d’exhiber sa solidarité loin des péripéties que vivent les habitants de Taroudant et de ses nombreux patelins que la production de l’émission diffuse pendant ce spectacle caritatif qui fait réagir financièrement le public et les téléspectateurs, généralement citoyens du monde. Quant à Jack Lang, actuel patron de l’Institut du monde Arabe, on lui coupe à la hache son intervention pour des raisons que seule un dithyrambe peut justifier…
Il y a également le témoignage à distance, de Marrakech, de l’ancien joueur du 15 de France et actuel vice-président de la Fédération française de rugby Abdelatif Benazzi, un enfant de l’Oriental. Son discours est posé, grave et digne. Le Maroc ne se meurt pas. Il demeure debout et essaie de tirer vers la surface ceux qui flottent sans forcément ne pas savoir nager. Le rappeur congolais et résident marrakchi, Maître Gims, ne manque pas d’exhiber sa solidarité loin des péripéties que vivent les habitants de Taroudant et de ses nombreux patelins que la production de l’émission diffuse pendant ce spectacle caritatif qui fait réagir financièrement le public et les téléspectateurs, généralement citoyens du monde. Quant à Jack Lang, actuel patron de l’Institut du monde Arabe, on lui coupe à la hache son intervention pour des raisons que seule un dithyrambe peut justifier…
Anis HAJJAM