Peut-on expliquer l’ample engouement qui s’abat démesurément depuis quelques années sur les oeuvres d’art ? Arrive-t-on à savoir comment, morts ou vivants -hormis les lourds d’intérêt-, des artistes jouissent d’un regain d’intérêt sans précédent, au détriment d’autres qui écrivent l’avenir ? On peut décliner à l’infini pareils questionnements, mais les réponses risquent de converger vers un douloureux constat.
Le marché de l’art est foudroyé par de nouveaux renifleurs, de jeunes «initiés» désormais décideurs du devenir d’une oeuvre. Désolant lorsqu’on sait que la création qui fait normalement la loi s’incline devant la loi de marchands prêts à fuir l’art au profit de ce que celui-ci dégage comme arrhes.
Au Maroc, cette ardeur se décline dans une dégoulinante anarchie, à de faibles exceptions. On est même surpris par le comportement d’artistes de renom -appâtés par les gains gonflant leurs lendemains- qui se débarrassent de collections personnelles, amoureusement constituées sur la durée.
«Le marchand est là, connaît les prix, faisons-lui une proposition de gros», s’agitent-ils. Dans le lot, de l’authentique, des sérigraphies, des carnets de croquis. On a vu également débarquer des collectionneurs du tout et de son ressemblant pour devenir d’incroyables régulateurs d’un souk artistique où le faux le conteste au vrai. Et d’autres qui utilisent, en les «accompagnant», des artistes paraphant des contrats en omettant de vérifier l’intention de l’interlocuteur-producteur.
Ces mêmes prêtres de la production «salvatrice» nous bombardent d’expositions collectives n’ayant de but que le rafraîchissement de leurs stocks, puisque «l’art est commerce». Triste ? Non, attristant.
Le marché de l’art est foudroyé par de nouveaux renifleurs, de jeunes «initiés» désormais décideurs du devenir d’une oeuvre. Désolant lorsqu’on sait que la création qui fait normalement la loi s’incline devant la loi de marchands prêts à fuir l’art au profit de ce que celui-ci dégage comme arrhes.
Au Maroc, cette ardeur se décline dans une dégoulinante anarchie, à de faibles exceptions. On est même surpris par le comportement d’artistes de renom -appâtés par les gains gonflant leurs lendemains- qui se débarrassent de collections personnelles, amoureusement constituées sur la durée.
«Le marchand est là, connaît les prix, faisons-lui une proposition de gros», s’agitent-ils. Dans le lot, de l’authentique, des sérigraphies, des carnets de croquis. On a vu également débarquer des collectionneurs du tout et de son ressemblant pour devenir d’incroyables régulateurs d’un souk artistique où le faux le conteste au vrai. Et d’autres qui utilisent, en les «accompagnant», des artistes paraphant des contrats en omettant de vérifier l’intention de l’interlocuteur-producteur.
Ces mêmes prêtres de la production «salvatrice» nous bombardent d’expositions collectives n’ayant de but que le rafraîchissement de leurs stocks, puisque «l’art est commerce». Triste ? Non, attristant.
Anis Hajjam