Ineos Grenadier Trialmaster, un 4x4 pur et dur en voie de disparition

Le singulier Grenadier est un 4x4 pur et dur, comme on n’en fait plus. Le globe-trotter propose une fiabilité à toute épreuve et cible autant les particuliers que les professionnels exigeants évoluant en terrains difficiles.
   
Si il emprunte beaucoup au Defender, modèle historique de Land Rover disparu en 2016, le Grenadier est parfaitement inédit, du carter jusqu’au pavillon. Développé en partenariat avec Magna Steyr, le constructeur automobile autrichien, il repose sur un châssis-échelle, en 4x4 averti, sur lequel sont fixés les essieux rigides, suspendus par des ressorts hélicoïdaux, le tout avec des débattements records de 585 mm.
 
Pour sa motorisation, Ineos a choisi des blocs BMW ayant déjà fait leurs preuves (Ineos a signé un partenariat technologique avec le groupe BMW). A savoir, un 6 cylindres 3.0 à l’ancienne et en ligne, proposé en turbo essence (286 ch) comme en turbo diesel (249 ch), lequel est plus en adéquation avec son usage tout-terrain.

 
Les deux étant mariés avec une boîte automatique à 8 rapports ZF, spécialiste en la matière. En tant que parfait baroudeur, le Grenadier offre de série une boîte de transfert, ainsi que le blocage du différentiel central, les blocages avant et arrière sont eux en option. Grâce à ces caractéristiques, le véhicule peut affronter sans peur des dénivelés de 45°.
 
Signe d’une construction solide, la lourde porte une fois ouverte, demande de se hisser littéralement jusqu’à l’habitacle, l’expression « monter en voiture » prenant tout son sens avec châssis qui culmine à 26 cm de hauteur.
 
Les sièges conçus par l’allemand Recaro s’avèrent confortables et l’espace se montre généreux aux places avant. Pour éviter tout malus, en France, le 4x4 est modifié pour entrer dans la catégorie utilitaire « N1 ». Ainsi, dans sa version française, la banquette est avancée et le dossier plus vertical, afin de laisser plus de place au chargement. En outre, une grille de séparation entre l’habitacle et le coffre a été installée et les vitres arrières sont fixes.
   
L’intérieur paraît solide et bénéficie d’un écran tactile multifonction central de 12,3 pouces. Dans un écrin doté d’une finition sérieuse, on peut constater avec étonnement la profusion de boutons jusqu’au plafond, aussi nombreux que les fonctions, comme Porsche l’avait développé en son temps.
 
En plus d’un mode off-road inévitable, qui modifie les réglages de l’ESC, l’automobile permet une descente facilitée grâce à l’aide automatique, et propose même un mode autorisant les passages de gué, jusqu’à 80 cm de profondeur.
 
L’instrumentation dans son ensemble est placée au centre de la planche de bord afin de faciliter l’emplacement du volant selon les régions où est commercialisé le véhicule.

 
Si le volant et le frein à main gainés de cuir surpiqué témoignent d’une finition sérieuse, l’habitacle est tout de même particulièrement étanche. Complètement waterproof, il peut se laver au jet.
 
Sur route, si le Grenadier est dignement motorisé, il faut tout de même rester vigilant à cause d’une direction privée de crémaillère, et se caractérisant par un léger flou au point zéro, ce qui impose de régulièrement corriger le cap. Malgré tout, sa conduite reste très agréable, et on apprécie particulièrement l’accord moteur-boîte de qualité. Le couple impressionnant de 550 Nm dès 1250 tr/mn est très intéressant pour doubler et faire du franchissement.
 
Sur piste, en plus du 4x4 permanent, en enclenchant la boîte de transfert et les blocages de différentiels, tout obstacle est avalé par le Grenadier, transformé en passe-montagne : bosses, trous, saignées et terrain gras deviennent le terrain de jeu idéal du véhicule.

Niveau consommation, le mastodonte a un appétit vorace avec une moyenne de 10,5 l de gazoil au 100 km, normal pour un engin dont le poids avoisine les 2800 kg.
 
Par ailleurs, Ineos propose une foule d’accessoires indispensables, lorsqu’on s’engage dans une expédition, comme un treuil, ou une admission d’air surélevée.
 
Malgré un tarif élevé de 82490 €, le Grenadier reste accessible pour les amateurs d’aventure, comparé à l’un de ses concurrents, le Mercedes Classe G. Ses deux autres rivaux sont le Toyota Land Cruiser et le Jeep Wrangler, disponible seulement en version hybride rechargeable.
 
Comme SUV des villes, il ne paye pas de mine, mais en tant que 4x4 authentique et rustique, il présente les meilleurs atouts. Au même titre que le Defender avant lui, il prouve que l’authenticité en automobile est une notion en voie de disparition.