Les pressions inflationnistes mondiales touchent de plein fouet le pouvoir d’achat des ménages, déjà étouffés par l’enchainement des chocs conjoncturels. C’est ce qui ressort du nouveau rapport d’OXFAM Maroc, intitulé : « Les champions de l’inflation ».
L’ONG fait un diagnostic de la crise inflationniste actuelle avec un focus sur les inégalités socioéconomiques et leurs impacts sur les populations vulnérables, particulièrement les femmes et les jeunes. L’organisation attribue la tendance actuelle à la relance économique, après l’épisode du Covid-19. «Pendant le confinement, les épargnes se sont accumulées. La réouverture des commerces a entraîné une augmentation de la demande par rapport à l’offre, ce qui a provoqué une hausse des prix», expliquent les auteurs du rapport.
De plus, les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées, impactant directement le coût d’approvisionnement et naturellement les prix des biens de consommation. A cela s’ajoute les hausses des prix de l’énergie et les répercussions des tensions géopolitiques.
Sécheresse
De plus, et bien qu’il ne soit pas cité dans le rapport d’Oxfam, le changement climatique complique également les conditions des ménages, notamment suite à son impact direct sur la production agricole et donc sur les prix des produits de consommation. En témoignent les récentes déclarations du patron du Haut-Commissariat au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi, qui n’a pas manqué de qualifier la sécheresse comme« donnée structurelle », confortant ainsi les constats du ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka et ceux du patron du CESE, Ahmed Reda Chami.
Le Royaume subit de plein fouet le changement climatique, qui se matérialise par des périodes de sécheresse de plus en plus récurrentes, qui ont entraîné une baisse préoccupante des réserves d’eau. Le secteur agricole est mal préparé, du fait de son rendement dépendant de la générosité du ciel. Moins de production agricole provoque mécaniquement une hausse des prix.
Cela dit, la forte inflation que subit notre économie ne serait donc pas complètement conjoncturelle, c’est-à-dire provoquée par une hausse passagère des prix des matières premières au niveau international. Malgré qu’il ne soit pas encore mesuré, l’impact du changement climatique sur l’inflation demeure donc indéniable, selon les experts.
Dans son rapport, OXFAM Maroc évoque également ce qu’elle appelle «le comportement vorace » des grandes entreprises, particulièrement celles qui opèrent dans le marché d’importation et de distribution des produits pétroliers. Ces acteurs, note OXFAM, ont largement profité de cette crise inflationniste pour gonfler leurs marges au détriment des ménages dont le pouvoir d’achat s’est détérioré de façon inquiétante.
Les ménages paient la facture
Cette tendance s’est répercutée directement sur les dépenses des Marocains. Ces derniers ont vu leurs dépenses moyennes annuelles reculer de 7,15% entre fin 2019 et début 2023, pour se stabiliser à 18.940 dirhams au lieu de 20.400 dirhams auparavant, selon la même source.
Pis encore, la tendance inflationniste vient creuser les inégalités sociales que le gouvernement s’efforce à réduire à travers des chantiers structurants à caractère social. Ainsi, la crise a fait sentir ses effets plus rapidement et de manière plus importante sur les personnes qui disposent de revenus les plus faibles, soient les ménages pauvres et ruraux. Résultat : « 3,2 millions de personnes supplémentaires vivent en dessous du seuil de la pauvreté après des années engagées dans la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité », s’alarme OXFAM qui met son espoir dans l’action future du gouvernement dans ce sens.
L’Exécutif avait mis en place des mesures proactives, notamment le soutien au secteur du transport, en vue de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains. Si ces mesures ont servi d’amortisseur, elles n’ont pas permis de parvenir à la stabilité des produits de première nécessité pour le ménage, selon la même source.
Crise de confiance
Outre son impact sur le pouvoir d’achat des ménages, la crise inflationniste a frappé de plein fouet la confiance des agents économiques. Cela a donné naissance à un climat général marqué par de fortes incertitudes, et ce, malgré les mesures adoptées par la Banque centrale.
Face à cette situation, les auteurs du rapport sont moins optimistes quant à l’issue de cette crise qui dure encore, compte tenu de la chute de la croissance du PIB, laquelle est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022 et encore des prévisions de croissance « moins rassurantes » de la Banque Mondiale.
En même temps, OXFAM aspire à voir l’inflation poursuivre sa tendance à la baisse, comme ce fut le cas au 3ème trimestre de 2023 lorsqu’elle aurait atteint 4,7%, après 6,8% au deuxième trimestre, selon le HCP.
« Dans ces circonstances, l’économie marocaine se trouve à un carrefour critique, où la stabilité et la maîtrise de l’inflation sont nécessaires pour garantir une croissance économique durable », fait observer l’ONG.
Alléger la pression sur la classe moyenne
En attendant les résultats des prochains trimestres, OXFAM appelle au renforcement de la concurrence, à l’indexation des bas salaires sur le pouvoir d’achat et à l’allégement de la pression fiscale sur les classes moyennes et les classes vulnérables, entre autres. Ces mesures nécessaires, au regard d’OXFAM, pourraient guider des politiques de prévention et de lutte contre l’inflation pour réduire ses effets néfastes sur le plan social et économique.
« L’effet signal des prix, essentiel à la bonne allocation des biens et services, perd de son efficacité si rien n’y fait, il y aurait alors un risque de baisse de compétitive et une détérioration de la balance commerciale », conclut l’organisation internationale.
L’ONG fait un diagnostic de la crise inflationniste actuelle avec un focus sur les inégalités socioéconomiques et leurs impacts sur les populations vulnérables, particulièrement les femmes et les jeunes. L’organisation attribue la tendance actuelle à la relance économique, après l’épisode du Covid-19. «Pendant le confinement, les épargnes se sont accumulées. La réouverture des commerces a entraîné une augmentation de la demande par rapport à l’offre, ce qui a provoqué une hausse des prix», expliquent les auteurs du rapport.
De plus, les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées, impactant directement le coût d’approvisionnement et naturellement les prix des biens de consommation. A cela s’ajoute les hausses des prix de l’énergie et les répercussions des tensions géopolitiques.
Sécheresse
De plus, et bien qu’il ne soit pas cité dans le rapport d’Oxfam, le changement climatique complique également les conditions des ménages, notamment suite à son impact direct sur la production agricole et donc sur les prix des produits de consommation. En témoignent les récentes déclarations du patron du Haut-Commissariat au Plan (HCP), Ahmed Lahlimi, qui n’a pas manqué de qualifier la sécheresse comme« donnée structurelle », confortant ainsi les constats du ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka et ceux du patron du CESE, Ahmed Reda Chami.
Le Royaume subit de plein fouet le changement climatique, qui se matérialise par des périodes de sécheresse de plus en plus récurrentes, qui ont entraîné une baisse préoccupante des réserves d’eau. Le secteur agricole est mal préparé, du fait de son rendement dépendant de la générosité du ciel. Moins de production agricole provoque mécaniquement une hausse des prix.
Cela dit, la forte inflation que subit notre économie ne serait donc pas complètement conjoncturelle, c’est-à-dire provoquée par une hausse passagère des prix des matières premières au niveau international. Malgré qu’il ne soit pas encore mesuré, l’impact du changement climatique sur l’inflation demeure donc indéniable, selon les experts.
Dans son rapport, OXFAM Maroc évoque également ce qu’elle appelle «le comportement vorace » des grandes entreprises, particulièrement celles qui opèrent dans le marché d’importation et de distribution des produits pétroliers. Ces acteurs, note OXFAM, ont largement profité de cette crise inflationniste pour gonfler leurs marges au détriment des ménages dont le pouvoir d’achat s’est détérioré de façon inquiétante.
Les ménages paient la facture
Cette tendance s’est répercutée directement sur les dépenses des Marocains. Ces derniers ont vu leurs dépenses moyennes annuelles reculer de 7,15% entre fin 2019 et début 2023, pour se stabiliser à 18.940 dirhams au lieu de 20.400 dirhams auparavant, selon la même source.
Pis encore, la tendance inflationniste vient creuser les inégalités sociales que le gouvernement s’efforce à réduire à travers des chantiers structurants à caractère social. Ainsi, la crise a fait sentir ses effets plus rapidement et de manière plus importante sur les personnes qui disposent de revenus les plus faibles, soient les ménages pauvres et ruraux. Résultat : « 3,2 millions de personnes supplémentaires vivent en dessous du seuil de la pauvreté après des années engagées dans la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité », s’alarme OXFAM qui met son espoir dans l’action future du gouvernement dans ce sens.
L’Exécutif avait mis en place des mesures proactives, notamment le soutien au secteur du transport, en vue de soutenir le pouvoir d’achat des Marocains. Si ces mesures ont servi d’amortisseur, elles n’ont pas permis de parvenir à la stabilité des produits de première nécessité pour le ménage, selon la même source.
Crise de confiance
Outre son impact sur le pouvoir d’achat des ménages, la crise inflationniste a frappé de plein fouet la confiance des agents économiques. Cela a donné naissance à un climat général marqué par de fortes incertitudes, et ce, malgré les mesures adoptées par la Banque centrale.
Face à cette situation, les auteurs du rapport sont moins optimistes quant à l’issue de cette crise qui dure encore, compte tenu de la chute de la croissance du PIB, laquelle est passée de 7,9% en 2021 à 1,2% en 2022 et encore des prévisions de croissance « moins rassurantes » de la Banque Mondiale.
En même temps, OXFAM aspire à voir l’inflation poursuivre sa tendance à la baisse, comme ce fut le cas au 3ème trimestre de 2023 lorsqu’elle aurait atteint 4,7%, après 6,8% au deuxième trimestre, selon le HCP.
« Dans ces circonstances, l’économie marocaine se trouve à un carrefour critique, où la stabilité et la maîtrise de l’inflation sont nécessaires pour garantir une croissance économique durable », fait observer l’ONG.
Alléger la pression sur la classe moyenne
En attendant les résultats des prochains trimestres, OXFAM appelle au renforcement de la concurrence, à l’indexation des bas salaires sur le pouvoir d’achat et à l’allégement de la pression fiscale sur les classes moyennes et les classes vulnérables, entre autres. Ces mesures nécessaires, au regard d’OXFAM, pourraient guider des politiques de prévention et de lutte contre l’inflation pour réduire ses effets néfastes sur le plan social et économique.
« L’effet signal des prix, essentiel à la bonne allocation des biens et services, perd de son efficacité si rien n’y fait, il y aurait alors un risque de baisse de compétitive et une détérioration de la balance commerciale », conclut l’organisation internationale.