- Vous avez lancé un projet indépendant visant à offrir aux jeunes étudiants marocains des opportunités de dialogue interculturel avec des diplomates. Qu’est-ce qui vous a motivée à créer cette initiative ? Et comment assurez-vous sa mise en œuvre ?
J’ai toujours été fascinée par la diplomatie et les relations internationales, ces domaines où les enjeux mondiaux se croisent et où l’avenir des nations se joue dans l’art subtil de la négociation et de l’échange. Je suis donc convaincue que dans un monde en constante évolution, il est crucial de repenser le dialogue interculturel. En tant que jeune marocaine, je reconnais l’importance de la jeunesse dans la construction du futur, mais je constate un fossé entre les jeunes et les cercles décisionnels internationaux. C’est pourquoi j’ai décidé de créer un espace d’échange, d’apprentissage et de réflexion, permettant aux jeunes Marocains d’interagir avec des diplomates et des experts internationaux.
Pour organiser nos rencontres, nous utilisons divers canaux afin de toucher un large public et permettre à un maximum de jeunes de participer à ces événements enrichissants. Les réseaux sociaux, des formulaires d’inscription en ligne et des partenariats avec les universités sont autant de moyens mis en place pour assurer une large diffusion et attirer les participants. L’objectif est d’offrir une opportunité unique d’apprentissage et de dialogue, tout en rendant ces rencontres accessibles à tous ceux qui souhaitent s’engager. Nous accordons une importance particulière à la diversité et à l’engagement des jeunes. Les participants sont sélectionnés sur la base de leur intérêt pour la diplomatie, les relations internationales et de leur motivation à contribuer activement aux discussions. Nous veillons à ce que chaque rencontre reflète un équilibre entre différents parcours académiques et professionnels, créant ainsi un environnement propice à des échanges riches et constructifs.
- Quels sont, selon vous, les défis les plus importants que rencontrent les jeunes marocains d’aujourd’hui en termes d’accès aux opportunités internationales et à la diplomatie ?
L’accès aux opportunités internationales et à la diplomatie représente un enjeu crucial pour la jeunesse marocaine. Cependant, un des principaux défis réside dans la diffusion de l’information, souvent insuffisamment structurée et difficilement accessible pour les jeunes. Une meilleure organisation de l’information permettrait de guider efficacement les jeunes vers ces opportunités, les aidant à développer leurs compétences et à s’engager sur la scène internationale.
Afin de faciliter ce processus, il est essentiel de créer des espaces d’échange où les jeunes peuvent se connecter avec des institutions pertinentes. Ces plateformes favoriseraient non seulement leur développement personnel et professionnel, mais aussi leur implication dans des projets internationaux, renforçant ainsi la diplomatie et le rayonnement du Maroc à l’échelle mondiale.
- Quel impact espérez-vous avoir en connectant les jeunes marocains avec des ambassadeurs et des personnalités publiques ? Que souhaitez-vous qu’ils retiennent de ces échanges ?
Mon souhait est que chaque jeune reparte avec une vision claire de son potentiel et des possibilités qui s’offrent à lui. Les échanges avec des diplomates et des acteurs influents leur ouvrent de nouveaux horizons, renforcent la confiance en soi et inspirent à poursuivre leurs rêves. Ces rencontres visent aussi à éveiller une conscience diplomatique et citoyenne, en leur offrant une meilleure compréhension des enjeux internationaux et des opportunités qu’ils créent, tout en soulignant l’importance des échanges culturels et des initiatives citoyennes.
- Quels sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confrontée dans l’engagement en faveur de l’autonomisation des jeunes et de la diplomatie culturelle ?
L’une des difficultés majeures réside dans la nécessité de sensibiliser les jeunes à l’importance de la diplomatie culturelle en tant qu’outil de soft power et d’influence positive. La diplomatie culturelle permet non seulement de renforcer les liens entre les nations, mais aussi de promouvoir les valeurs, la richesse et la diversité d’un pays à l’échelle internationale. En mettant en avant les échanges culturels, le Maroc peut jouer un rôle clé dans le renforcement des relations internationales tout en valorisant son patrimoine et son identité.
Il est aussi nécessaire de mobiliser des ressources et des partenaires pour garantir la pérennité des projets de diplomatie culturelle. Cela passe par la création de partenariats stratégiques avec des institutions publiques, privées et des organisations internationales.
- Quelles autres initiatives avez-vous mises en place pour favoriser l’autonomisation des jeunes et les accompagner dans leur développement personnel et professionnel ?
Nous envisageons d’élargir notre action en proposant des programmes de mentorat, des formations en leadership et des échanges avec des experts internationaux. L’objectif est de renforcer les capacités des jeunes en les aidant à développer une vision stratégique de leur engagement, en les préparant à devenir des leaders influents dans leurs domaines respectifs. Ces initiatives permettront non seulement d’accroître leur compréhension des enjeux mondiaux, mais aussi de les doter des compétences nécessaires pour naviguer avec succès dans des environnements complexes et interconnectés.
La diplomatie étant un domaine transversal, nous œuvrons également à connecter les jeunes avec des secteurs complémentaires tels que l’économie, la culture et les relations internationales.
- Pouvez-vous partager une rencontre marquante où des jeunes ont eu l’opportunité de découvrir des programmes ou des opportunités internationales ?
Lors de l’une des rencontres que j’ai organisées, un groupe de jeunes étudiants passionnés par les relations internationales a eu l’opportunité d’échanger directement avec Son Excellence M. Miklós Tromler, Ambassadeur de Hongrie au Maroc. Au cours de cet échange, le diplomate a présenté le programme de bourses Stipendium Hungaricum, qui offre aux étudiants marocains la possibilité de poursuivre leurs études en Hongrie, ainsi que d’autres opportunités dans le domaine de la diplomatie et des relations internationales.
Son Excellence a également partagé des informations sur les événements culturels organisés par l’Ambassade, ce qui a suscité un grand intérêt parmi les jeunes présents, en particulier pour renforcer leur compréhension de la culture hongroise et des dynamiques diplomatiques. Plusieurs autres jeunes ont rejoint des groupes de discussion pour approfondir leurs connaissances sur le programme de bourses et les démarches à suivre. Certains ont pris l’initiative de se renseigner sur les conditions de candidature, tandis que d’autres ont même pris contact avec des anciens boursiers pour en savoir plus sur leurs expériences.
- Comment le Maroc pourrait-il renforcer l’autonomisation des jeunes à travers des partenariats internationaux et des initiatives locales favorisant le dialogue interculturel ?
Le Royaume a un positionnement stratégique qui lui permet d’être un véritable pont entre plusieurs cultures. Pour renforcer l’autonomisation des jeunes, il faudrait multiplier les partenariats avec des institutions internationales, encourager les programmes d’échange et surtout intégrer davantage la jeunesse dans les discussions sur les enjeux globaux.
- Pour les jeunes souhaitant s’impliquer dans la diplomatie culturelle, comment peuvent-ils entrer en contact avec vous et participer à vos initiatives ?
Les jeunes intéressés peuvent me contacter directement via les réseaux sociaux pour en savoir plus sur nos initiatives et nos opportunités d’engagement. Différents canaux de communication sont en cours d’élaboration afin de faciliter l’accès aux informations et aux événements à venir.
La diplomatie culturelle permet non seulement de renforcer les liens entre les nations, mais aussi de promouvoir les valeurs, la richesse et la diversité.
- Quels sont vos futurs projets afin d’étendre votre réseau de jeunes leaders et favoriser davantage de dialogue interculturel ?
Recueillis par
Mariem LEMRAJNI