- A quel point le décès de Noureddine Bikr remet-il en question le statut des acteurs marocains et la non activation des mesures de soutien qui ont été édictées par la loi relative aux artistes ?
- Le défunt est un grand artiste. C’est une perte pour la scène artistique. Je ne crois pas qu’il soit remplaçable. A cette occasion, je présente mes sincères condoléances à ses proches, amis et à toute personne qui a travaillé avec lui. C’est vrai que le décès de Noureddine Bikr laisse beaucoup de chagrin et de culpabilité.
A chaque fois qu’une feuille tombe de l’arbre artistique, de nombreuses questions liées au soutien, aux soins médicaux (côté social) se posent avec acuité et refont surface. La difficulté réside principalement dans la fragilité dans laquelle se trouve le secteur. En effet, ce n’est pas un domaine stable. Certes, il garantit à l’acteur un gagne-pain pendant une certaine période, comme il peut se retrouver, pour une longue durée, d’une ou deux années par exemple, sans source ou ressource. C’est ce que risquent beaucoup les acteurs. Il n’en demeure pas moins que la situation des artistes reste précaire et qu’elle peut être la première à être ébranlée en cas de crise sociale, économique ou sanitaire, généralisée ou individuelle.
Tel était le cas durant la propagation de la pandémie du Coronavirus. Le théâtre a été parmi les branches artistiques les plus touchées. Dans ce cadre, je tiens à rappeler le lancement du projet intitulé Al Masrah Yataharak (le théâtre bouge) lancé par le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaïd en collaboration avec la Société nationale de radio et de télévision (SNRT), qui vise à atténuer les effets de la crise de Covid-19 sur le secteur et promouvoir la culture du théâtre au Maroc.
-Quelle est la vision du gouvernement pour améliorer cette situation ?
- Heureusement que le gouvernement est conscient de cette situation. L’artiste est au coeur de ses préoccupations. Il veille sur la mise en oeuvre de la loi n° 68.16 relative à l’artiste et aux métiers artistiques en vue de parachever l’arsenal juridique régissant tous les aspects relatifs à l’artiste et aux métiers artistiques. Celle-ci permettra de préserver la dignité et l’image de l’artiste. C’est très important, notamment pour les pionniers qui ont beaucoup donné à ce domaine et qui ne peuvent plus travailler. Le gouvernement actuel est engagé pour répondre aux attentes et ambitions de ces professionnels.
Au sein de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, ladite loi est en cours de révision. En tant qu’artiste dans le milieu depuis plus de trente ans, et parlementaire, je milite pour contribuer à la mise en place de cette loi qui bénéficiera non seulement aux artistes mais aussi au pays. L’art est l’image de toute société civilisée. La culture ne sera plus vue comme un divertissement mais comme une industrie. Elle contribuera ainsi au développement économique du Royaume.
- Croyez-vous que l’environnement culturel au Maroc favorise l’épanouissement de l’acteur ?
-Les productions nationales parlent d’elles-mêmes. A titre d’exemple, celles diffusées sur la plateforme “Shahid” sont en concurrence avec de grands projets qui investissent de grands budgets. Nous avons des artistes et des techniciens de haut niveau, des techniques performantes, des scénaristes créatifs et des idées innovantes. Je reste toujours optimiste quant à l’amélioration de ce secteur. Il faut toujours voir la moitié pleine du verre. On ambitionne d’avoir une forte industrie culturelle et créative pour que la créativité des artistes ne soit pas bridée et que leur quête du sens contamine positivement leurs publics.
- On vous reproche souvent de défendre les droits des artistes plus que toute autre catégorie de la société. Quel commentaire en faites-vous ?
-On oublie souvent qu’un artiste est avant tout un citoyen qui doit vivre avec dignité. Il a le droit à un habitat décent et à une couverture médicale, entre autres. C’est le triste sort de ces artistes qui, une fois les projecteurs éteints, se trouvent parfois plongés dans une vie d’incertitudes et de marasmes financiers. vivre décemment jusqu’à la fin de leurs jours est leur principale demande. D’ailleurs, je plaide souvent en faveur du droit des familles marocaines à une vie décente, à l’éducation et à la santé, tout en appelant à améliorer la condition des artistes marocains. Il suffit de suivre mes interventions au sein de l’hémicycle.
-Quid de la situation des humoristes ? Gagnent-ils plus d’argent à travers la participation dans des festivals de rire, ou en publiant des vidéos sur les réseaux sociaux ?
-Je ne connais pas leurs barèmes et fourchettes. Je crois que cela dépend de l’humoriste et de sa capacité à négocier ses cachets. Le savoir-faire n’est pas suffisant à lui-même.
-Sur le plan artistique, prévoyez-vous de participer à des films ou est-ce que vous comptez faire une pause dans votre carrière ?
-Je suis en mission, je n’ai pas changé de métier (rires). Pourquoi ne pose-t-on pas la même question aux avocats ou médecins parlementaires ? D’ailleurs, depuis toujours, je choisis soigneusement les films. Je mise plus sur la qualité que sur la quantité. Je choisis minutieusement les projets auxquels je participe, quitte à me faire rare sur les écrans (sourire).
- Le défunt est un grand artiste. C’est une perte pour la scène artistique. Je ne crois pas qu’il soit remplaçable. A cette occasion, je présente mes sincères condoléances à ses proches, amis et à toute personne qui a travaillé avec lui. C’est vrai que le décès de Noureddine Bikr laisse beaucoup de chagrin et de culpabilité.
A chaque fois qu’une feuille tombe de l’arbre artistique, de nombreuses questions liées au soutien, aux soins médicaux (côté social) se posent avec acuité et refont surface. La difficulté réside principalement dans la fragilité dans laquelle se trouve le secteur. En effet, ce n’est pas un domaine stable. Certes, il garantit à l’acteur un gagne-pain pendant une certaine période, comme il peut se retrouver, pour une longue durée, d’une ou deux années par exemple, sans source ou ressource. C’est ce que risquent beaucoup les acteurs. Il n’en demeure pas moins que la situation des artistes reste précaire et qu’elle peut être la première à être ébranlée en cas de crise sociale, économique ou sanitaire, généralisée ou individuelle.
Tel était le cas durant la propagation de la pandémie du Coronavirus. Le théâtre a été parmi les branches artistiques les plus touchées. Dans ce cadre, je tiens à rappeler le lancement du projet intitulé Al Masrah Yataharak (le théâtre bouge) lancé par le ministre de la Culture, Mohamed Mehdi Bensaïd en collaboration avec la Société nationale de radio et de télévision (SNRT), qui vise à atténuer les effets de la crise de Covid-19 sur le secteur et promouvoir la culture du théâtre au Maroc.
-Quelle est la vision du gouvernement pour améliorer cette situation ?
- Heureusement que le gouvernement est conscient de cette situation. L’artiste est au coeur de ses préoccupations. Il veille sur la mise en oeuvre de la loi n° 68.16 relative à l’artiste et aux métiers artistiques en vue de parachever l’arsenal juridique régissant tous les aspects relatifs à l’artiste et aux métiers artistiques. Celle-ci permettra de préserver la dignité et l’image de l’artiste. C’est très important, notamment pour les pionniers qui ont beaucoup donné à ce domaine et qui ne peuvent plus travailler. Le gouvernement actuel est engagé pour répondre aux attentes et ambitions de ces professionnels.
Au sein de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des Représentants, ladite loi est en cours de révision. En tant qu’artiste dans le milieu depuis plus de trente ans, et parlementaire, je milite pour contribuer à la mise en place de cette loi qui bénéficiera non seulement aux artistes mais aussi au pays. L’art est l’image de toute société civilisée. La culture ne sera plus vue comme un divertissement mais comme une industrie. Elle contribuera ainsi au développement économique du Royaume.
- Croyez-vous que l’environnement culturel au Maroc favorise l’épanouissement de l’acteur ?
-Les productions nationales parlent d’elles-mêmes. A titre d’exemple, celles diffusées sur la plateforme “Shahid” sont en concurrence avec de grands projets qui investissent de grands budgets. Nous avons des artistes et des techniciens de haut niveau, des techniques performantes, des scénaristes créatifs et des idées innovantes. Je reste toujours optimiste quant à l’amélioration de ce secteur. Il faut toujours voir la moitié pleine du verre. On ambitionne d’avoir une forte industrie culturelle et créative pour que la créativité des artistes ne soit pas bridée et que leur quête du sens contamine positivement leurs publics.
- On vous reproche souvent de défendre les droits des artistes plus que toute autre catégorie de la société. Quel commentaire en faites-vous ?
-On oublie souvent qu’un artiste est avant tout un citoyen qui doit vivre avec dignité. Il a le droit à un habitat décent et à une couverture médicale, entre autres. C’est le triste sort de ces artistes qui, une fois les projecteurs éteints, se trouvent parfois plongés dans une vie d’incertitudes et de marasmes financiers. vivre décemment jusqu’à la fin de leurs jours est leur principale demande. D’ailleurs, je plaide souvent en faveur du droit des familles marocaines à une vie décente, à l’éducation et à la santé, tout en appelant à améliorer la condition des artistes marocains. Il suffit de suivre mes interventions au sein de l’hémicycle.
-Quid de la situation des humoristes ? Gagnent-ils plus d’argent à travers la participation dans des festivals de rire, ou en publiant des vidéos sur les réseaux sociaux ?
-Je ne connais pas leurs barèmes et fourchettes. Je crois que cela dépend de l’humoriste et de sa capacité à négocier ses cachets. Le savoir-faire n’est pas suffisant à lui-même.
-Sur le plan artistique, prévoyez-vous de participer à des films ou est-ce que vous comptez faire une pause dans votre carrière ?
-Je suis en mission, je n’ai pas changé de métier (rires). Pourquoi ne pose-t-on pas la même question aux avocats ou médecins parlementaires ? D’ailleurs, depuis toujours, je choisis soigneusement les films. Je mise plus sur la qualité que sur la quantité. Je choisis minutieusement les projets auxquels je participe, quitte à me faire rare sur les écrans (sourire).
Recueillis par Safaa KSAANI
Portrait
La voix des artistes
C’est une actrice aux ambitions grandissantes. Fatima Khair est une actrice dont le talent n’est plus à prouver. Avec une carrière de plus de trente ans, elle est de ces actrices qui passent au peigne fin les projets et ses rôles. « Je mise plus sur la qualité que sur la quantité. Je choisis minutieusement les projets auxquels je participe, même si cela devrait réduire le seuil des rôles que je suis appelée à jouer », nous explique-t-elle.
Epouse de l’acteur Saad Tsouli, elle est née à Casablanca en 1967, et revêt actuellement sa casquette de parlementaire pour défendre le droit de la famille marocaine à une vie décente, à l’éducation et à la santé, après avoir décroché un siège à la Chambre des Représentants sous les couleurs du RNI.
Au sein de l’Hémicycle, on lui reproche souvent de défendre les droits des artistes plus que toute autre catégorie de la société. « On oublie souvent qu’un artiste est avant tout un citoyen qui doit vivre avec dignité. Il a le droit à un habitat décent et à une couverture médicale, entre autres », défend-elle. Après son bac, l’actrice et animatrice TV Fatima Khair a poursuivi ses études à l’Institut National de Théâtre où enseignaient des pionniers de la dramaturgie, à l’image de feu Mohamed Said Afifi.
En 1988, elle décroche son premier rôle dans la série “Wafae”. Elle a également travaillé sur de nombreux films télévisés et cinématographiques, avant de devenir la présentatrice de plusieurs programmes télévisés tels que “Lalla Laâroussa”.
Epouse de l’acteur Saad Tsouli, elle est née à Casablanca en 1967, et revêt actuellement sa casquette de parlementaire pour défendre le droit de la famille marocaine à une vie décente, à l’éducation et à la santé, après avoir décroché un siège à la Chambre des Représentants sous les couleurs du RNI.
Au sein de l’Hémicycle, on lui reproche souvent de défendre les droits des artistes plus que toute autre catégorie de la société. « On oublie souvent qu’un artiste est avant tout un citoyen qui doit vivre avec dignité. Il a le droit à un habitat décent et à une couverture médicale, entre autres », défend-elle. Après son bac, l’actrice et animatrice TV Fatima Khair a poursuivi ses études à l’Institut National de Théâtre où enseignaient des pionniers de la dramaturgie, à l’image de feu Mohamed Said Afifi.
En 1988, elle décroche son premier rôle dans la série “Wafae”. Elle a également travaillé sur de nombreux films télévisés et cinématographiques, avant de devenir la présentatrice de plusieurs programmes télévisés tels que “Lalla Laâroussa”.
S. K.